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le Mercredi 21 novembre 2012 0:00 Volume 30 Numéro 07 Le 23 novembre 2012

17 tonnes de maïs à l’hectare!

17 tonnes de maïs à l’hectare!
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Christian Couvrette avait un bon pressentiment. « Je n’en revenais pas de voir le rendement, raconte-t-il. Il y avait de très gros épis ». Il récoltait tellement de grain qu’il devait avancer moins vite avec sa moissonneuse-batteuse. À l’oeil, il estimait le rendement à 15 Tm/ha (6 tonnes à l’acre).

 

C’était le 6 octobre, à Sainte-Scholastique (Mirabel). Quand l’équipe du semencier Croplan est arrivée sur place pour la pesée officielle, on a du s’y reprendre à trois reprises à tel point le résultat était improbable : 17 Tm/ha (6,9 tonnes à l’acre).

 

L’euphorie a vite gagné le producteur et ses deux fils, Jean-Philippe et Louis-Clément. Ils ont pourtant l’habitude des records. En 2011, ils avaient récolté 14,03 Tm/ha avec un hybride NK. Ils avaient déjà dépassé les 15 Tm/ha avec un hybride Pioneer en 2010.

 

En Ontario et au Québec, les producteurs de maïs-grain estiment avoir un très bon rendement lorsqu’ils atteignent ou dépassent 10 Tm/ha (4 tonnes à l’acre).

 

La nouvelle marque de 17 Tm/ha a été établie avec l’hybride 2924 de Croplan, qui est d’une maturité de 2775 UTM. « J’ai commandé de cet hybride (pour la saison prochaine) dès le soir même! », a confié Christian Couvrette.

 

Notre producteur est persuadé que ce rendement est représentatif de toute la parcelle. Même s’il ne dispose pas de capteur de rendement dans sa moissonneuse-batteuse, il estime que sa benne se remplissait aussi rapidement avant l’arrivée des pesées.

 

Il s’agit d’un retour de maïs (deuxième année en maïs), dans un champ qui a été labouré. La fertilisation minérale a été appliquée aux semis seulement et il n’y a eu aucun désherbage. Et dire qu’on se trouve dans une zone de 2575 à 2650 UTM, loin des 3000 UTM et plus des régions les plus chaudes de l’Ontario!

 

Quel est donc le secret? Il y a d’abord les longues rotations, qui incluent quatre ans de luzerne, une ou deux années de maïs, un an de soya et un an de petites céréales. Le fumier du troupeau laitier contribue aussi à améliorer la qualité du sol.

 

Christian Couvrette ne s’en cache pas : il cultive sur d’excellents sols, qu’il prend soin de ne pas compacter. Ses sols comprennent une couche de terre noire dont l’épaisseur varie. Ils ont une structure à telle point idéale qu’ils n’ont pas à être drainés. Il s’agit de terrain qui a longtemps été laissé en friche et qu’il a lui-même remis en culture le long des pistes d’atterrissage de l’aéroport de Mirabel.

 

Fidèle abonné du journal Agricom, Christian Couvrette entretient des liens d’affaires avec des fournisseurs de l’Est ontarien. Au nord de Montréal, les fermes laitières se font de plus en plus rares, tout comme certains services agricoles. Il est plus simple de se rentre en Ontario (en passant par Hawkesbury) qu’en Montégérie (en traversant Montréal, ses ponts et ses embouteillages).

 

La communauté agricole franco-ontarienne est très accueillante et il y existe une belle solidarité, observe Christian Couvrette