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le Mercredi 2 mars 2011 0:00 Volume 28 Numéro 13 Le 2 mars 2011

Une maladie fongique au potentiel dévastateur

Une maladie fongique au potentiel dévastateur
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La pourriture à sclérotes (pourriture blanche, ou white mold) a été absente de la plupart des champs de soya au Québec et en Ontario l’été dernier. Cette maladie fongique a néanmoins le potentiel d’affecter les rendements.

 

Pourquoi la pourriture à sclérotes s’est-elle faite discrète en 2010? Voici ce qu’en pensent les experts du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO), Horst Bohner, spécialiste du soya et Albert Tenuta, phytopathologiste.

 

La pourriture à sclérotes est un des plus graves fléaux des cultures de soya en l’Ontario. À forte concentration, cette maladie fait des ravages et mine les rendements. Sa prévalence augmente généralement avec des conditions atmosphériques humides et lorsque la végétation est abondante durant la saison de croissance.

 

Heureusement, en 2010, l’intensité de la maladie s’est avérée inférieure aux craintes. Dans de nombreux champs, la maladie a commencé à infecter des plantes au début de la floraison, mais elle ne s’est pas beaucoup propagée au-delà de ces plantes. En conséquence, la maladie s’est rarement propagée à de grandes zones, de sorte que les pertes de rendement étaient minimes.

 

Deux facteurs expliquent ce moindre taux d’infection en 2010 par rapport aux prévisions :

 

1. Les températures chaudes

La pourriture à sclérotes préfère les conditions humides et les températures modérées (entre 15 et 23 °C). En dépit du temps humide, les températures de jour qui fluctuaient souvent autour de 30 °C pendant la floraison ont réduit le risque d’infection ainsi que le risque de propagation de la maladie.

 

2. Une floraison hâtive

Les cultures de soya ont fleuri plus tôt et ont mûri une semaine ou deux plus tôt que d’habitude. L’expérience acquise sur le terrain montre que les variétés de soya à maturation précoce sont moins susceptibles aux éclosions de maladies que les variétés à maturation tardive.

 

Risque accru d’infection à l’avenir?

La faible prévalence de la maladie cette année ne signifie pas qu’aucune infection importante ne surviendra à l’avenir. Les sclérotes demeurent viables dans le sol pendant de nombreuses années, de sorte que les champs dans lesquels cette maladie a sévi par le passé ne sont pas à l’abri d’une infection à l’avenir.

 

Les conditions environnementales sont déterminantes pour cette maladie. La plus petite variation dans les conditions propices à son développement peut avoir une grande incidence, positive ou négative, comme on l’a constaté au cours des saisons 2009 et 2010. Par conséquent, il est important de prendre note des champs où la pourriture à sclérotes et d’autres maladies ont été observées, afin de prendre de bonnes décisions pour la gestion de ces champs dans les années à venir.