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le Mercredi 7 mai 2003 0:00 Le 7 mai 2003

Les coop agricoles francophones hors Québec se rencontrent à Alfred

Les coop agricoles francophones hors Québec se rencontrent à Alfred
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Au total, ce sont 18 personnes qui ont répondu à l’invitation du CCC : 9 du Nouveau-Brunswick, 1 de la Saskatchewan, 3 de la Fromagerie de St-Albert, 2 de la Coopérative régionale de Nipissing-Sudbury Ltée, 2 de la Coopérative agricole d’Embrun Ltée et 1

Près de 20 dirigeants de coopératives agricoles et agroalimentaires en milieu francophone minoritaire ont répondu à l’invitation du Conseil canadien de la coopération (CCC), les 11 et 12 avril derniers, pour participer à un séminaire de perfectionnement en leadership coopératif présenté au Collège d’Alfred.

« Les dirigeants de coopératives francophones situées en milieu minoritaire évoluent souvent de façon isolée, devant faire cavalier seul face aux impératifs des marchés changeants. Un séminaire de formation fait sur mesure pour répondre à leurs besoins particuliers leur a permis, du même coup, de rencontrer d’autres dirigeants vivant une situation semblable, d’échanger, de se ressourcer et de sortir de leur isolement », a expliqué le Responsable des affaires gouvernementales et des communications au sein du CCC et coordonnateur du séminaire, Louis Grenier.

Ce séminaire avait comme objectif de permettre aux participants de s’approprier les connaissances pratiques et théoriques sur le leadership dans un contexte coopératif; d’échanger sur les problématiques de leadership coopératif afin de trouver des solutions adéquates à leur milieu; de développer des techniques de participation pour l’engagement des membres, de permettre aux participants de développer un réseau de pairs-aidants dans la résolution de problématiques coopératives et de développer une planification de réseautage régional et pancanadien.

Comme le mentionne Louis Grenier, le CCC se préoccupe des besoins de tous ses membres. « Le Conseil canadien de la coopération compte huit millions de membres dont un million à l’extérieur du Québec. Les membres en milieu minoritaire ont des besoins différents et il était important de leur offrir une opportunité de réseautage », mentionne M. Grenier.

L’idée de présenter un tel séminaire découle d’une étude sur les besoins en développement du leadership coopératif dans le cadre du projet « Adaptation agricole : Une approche coopérative », financé par le Fonds canadien d’adaptation pour le développement rural (FCADR).

Pour cette session de deux jours, les organisateurs avaient demandé à Michel Auger, qui enseigne à la maîtrise en gestion des coopératives à l’Institut de recherche et d’enseignement sur les coopératives de l’Université de Sherbrooke, d’animer les échanges.

« Michel Auger est engagé dans le mouvement coopératif depuis plus de 20 ans en tant que conseiller auprès des coopératives de travail, de travailleurs-actionnaires, scolaires et agricoles », présente Louis Grenier.« Tout au long du séminaire, Michel a mis l’accent sur le leadership et le réseautage tout en s’assurant que l’expérience et les connaissances des participants soient mises à contribution », mentionne le coordonnateur du séminaire.

Au total, ce sont 18 personnes qui ont répondu à l’invitation des organisateurs : 9 du Nouveau-Brunswick, 1 de la Saskatchewan, 3 de la Fromagerie de St-Albert, 2 de la Coopérative régionale de Nipissing-Sudbury Ltée, 2 de la Coopérative agricole d’Embrun Ltée et 1 du Centre agricole Coop AgriEst.

« Au départ, puisque c’était un projet-pilote, nous avions ciblé une participations de 20 personnes. Nous sommes très près de notre objectif et, pour nous, c’est un succès. Il ne faut pas oublier non plus que deux représentants de l’Alberta ont dû décliner l’invitation à la toute dernière minute », indique Louis Grenier.

Comme le fait remarquer le coordonnateur de ce séminaire, c’est la variété des gens présents qui a retenu l’attention. « Si je prends l’exemple de la délégation du Nouveau-Brunswick, plusieurs de leurs membres ne sont pas directement impliqués dans une coopérative, mais il y avait des agriculteurs dans le groupe et ceux-ci font affaire avec le mouvement coopératif », estime Louis Grenier.

Réactions

Les participants s’entendent pour dire que ce séminaire de perfectionnement en leadership coopératif avait sa raison d’être. « Ce séminaire m’a permis de voir une autre vision de ma coopérative. J’ai découvert qu’il y avait un aspect humain à une coopérative et que cet aspect passe souvent au second plan », mentionne le président de la Coopérative agricole d’Embrun Ltée, Denis Bourdeau. « J’ai découvert que l’aspect financier devrait passer après l’aspect humain », précise M. Bourdeau.

Denis Bourdeau retient la façon dont le séminaire a été animé. « C’était incroyable le charisme que dégageait Michel Auger. Il était convaincant dans ses propos. De plus, j’ai été surpris que tout au long du colloque, l’animateur a laissé les participants échanger afin de trouver des solutions aux problèmes qui nous étaient soulevés. Les solutions ne nous étaient pas imposées et elles étaient appuyées de faits vécus », explique M. Bourdeau.

« Ce séminaire était très constructif et les ateliers étaient bien développés », mentionne la directrice de la Fédération des agriculteurs et des agricultrices francophones du Nouveau-Brunswick (FAAFNB), Diane Côté.

Pour Mme Côté, il n’y a pas de doute que la participation du Nouveau-Brunswick à cette activité valait le coup. « Nous avons tenté de trouver le plus grand nombre de membres possible pour participer à cet événement car notre fédération recherche toujours des éléments nouveaux qui peuvent apporter un rafraîchissement », indique-t-elle.

Cette dernière déplore cependant le fait que la moitié des participants était des délégués de sa province. « C’est un peu dommage qu’il n’y ait pas eu plus de participants. On s’attendait à établir plus de connexions mais cela ne fut pas le cas », lance Diane Côté.

Malgré tout, les membres du Nouveau-Brunswick ne regrettent pas de s’être déplacés. « Plus de gens auraient pu bénéficier des échanges car la session était excellente. Nous essayons même de voir comment on pourrait apporter ce concept ici, au Nouveau-Brunswick », affirme la directrice de la FAAFNB.

Denis Bourdeau abonde dans le même sens. « Cette session a été très valable. Le seul regret que j’ai est que tous les membres de ma coopérative n’ont pas eu la chance d’y participer », souligne le président de la Coopérative agricole d’Embrun Ltée. « J’en ai discuté avec l’animateur et il est fort possible qu’il revienne à Embrun pour présenter quelque chose qui touchera l’aspect humain », ajoute-t-il.