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le Jeudi 5 août 2004 0:00 Le 5 août 2004

Les agriculteurs accueillent bien le nouveau ministre de l’Agriculture, Andy Mitchell

Les agriculteurs accueillent bien le nouveau ministre de l’Agriculture, Andy Mitchell
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Un troisième ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire fédéral a été nommé depuis un peu plus d’un an, soit depuis le début de la crise de la vache folle au Canada. Le nouveau venu, Andy Mitchell, remplacera donc Bob Speller qui a été défait dans sa circonscription lors des dernières élections générales en juin dernier.

Le ministre Mitchell n’est cependant pas un parfait inconnu dans le monde rural, puisqu’il a occupé le poste de secrétaire d’État au développement rural sous les gouvernements de Jean Chrétien et de Paul Martin avant les élections.

 » Un bon choix « 

Du côté de l’Union des cultivateurs franco-ontariens, on s’accorde à dire que la nomination d’Andy Mitchell est malgré tout  » un bon choix « , a confié au journal Agricom, Pierre Bercier, le président de l’Union.  » C’est quelqu’un de connu et Paul Martin a fait un choix « prudent » « .

Le député de Parry Sound-Muskoka en Ontario, aurait de l’expérience ministérielle et parlementaire. Il serait en outre bien connu des intervenants du milieu rural ontarien, ce qui jouera en sa faveur quand il faudra prendre des décisions importantes et surtout tenter de les  » vendre  » au Conseil des ministres dans un gouvernement minoritaire, reconnaît M. Bercier.

Parlant du ministre Mitchell, le président de l’UCFO Pierre Bercier dit de lui que  » c’est avant tout un « bureaucrate » qui a certes beaucoup d’habileté dans la gestion des dossiers financiers complexes, en raison de sa longue expérience comme banquier. Et puis, il connaît bien toutes les régions rurales du Canada, ce qui est un atout dans un pays aussi vaste et diversifié « , précise M. Bercier.

Par contre, en tant que producteur agricole, Pierre Bercier confie qu’il aurait préféré un choix différent, quelqu’un issu du milieu agricole qui défendrait avec ardeur les chauds dossiers agricoles.  » On avait pensé à Wayne Ester, un député de l’Île-du-Prince-Édouard, lui-même agriculteur très actif au sein des comités agricoles et diplômé du Nova Scotia Agricultural College, mais le Premier ministre Martin a fait un autre choix « , dit Pierre Bercier. Wayne Easter a été Solliciteur général du Canada pour un période d’un an, en 2003, mais a perdu son poste lors de la venue du cabinet Martin.

 » Pour nous, ça nous prendrait une vedette montante, quelqu’un de la trempe d’un Brian Tobin qui n’a pas eu peur de défendre avec vigueur les bancs de pêche canadiens, il y a quelques années « , de souhaiter le producteur agricole de Ste-Rose.

En effet, selon Pierre Bercier, les dossiers urgents dans le domaine agricole ne manquent pas: que ce soit d’encourager la relève agricole, de contrebalancer les grandes ambitions des géants de l’agroalimentaire au pays, ou encore de régler la crise de la vache folle, le nouveau ministre de l’Agriculture aura à travailler très fort!

La FCA est prête à relever les défis internationaux

Selon la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA), le nouveau ministre de l’Agriculture devra s’attaquer tout de suite à deux questions pressantes: la réouverture des frontières aux ruminants du Canada et à leurs produits dérivés ainsi que les négociations commerciales de l’OMC du cycle de Doha qui se poursuivent activement à Genève.

 » En ce moment, les producteurs agricoles du Canada ont besoin d’un ministre fort qui fera progresser rapidement les dossiers concernant l’agriculture et qui acceptera de travailler en étroite collaboration avec les groupements de l’industrie pour aborder ces enjeux. Compte tenu de l’expérience parlementaire considérable de M. Mitchell ? en particulier à titre de secrétaire d’État au développement rural ? nous sommes persuadés qu’il sera à la hauteur du défi « , a déclaré par voie de communiqué le président la FCA, Bob Friesen.

La FCA félicite également les ministres du Commerce international, de l’Environnement et de la Santé, MM. Peterson, Dion et Dosanjh, dont les ministères abordent aussi des dossiers qui concernent le secteur agricole. Elle se réjouit à la perspective de nouer avec eux aussi des liens solides.

La FAO a aussi sa liste de dossiers prioritaires

Pour la Fédération de l’agriculture de l’Ontario (FAO), le nouveau ministre de l’Agriculture devra s’attaquer d’abord à  » trouver des solutions viables pour résoudre la crise déclenchée par l’ESB que vivent des milliers d’agriculteurs canadiens « . Selon la Fédération, les producteurs auraient perdu des millions de dollars jusqu’à présent et nombreux sont ceux du secteur bovin qui feraient face à une situation financière critique.

 » Tout le monde aurait préféré la pleine réouverture de la frontière avec les États-Unis au commerce des bovins et des viandes rouges, mais la politique américaine entourant les prochaines élections présidentielles nous fait douter que cela ne puisse se réaliser prochainement « , estime Ron Bonnett, président de la FAO.

Alternativement, la FAO souhaite qu’on puisse accroître les capacités d’abattage de bovins au pays  » avec un minimum de délais dans l’approbation des projets qui visent à atteindre cet objectif « . Cet accroissement des capacités d’abattage est vu par la Fédération et la plupart des intervenants, comme une des solutions à envisager pour  » tenter de soulager un peu de la pression  » causée par la crise de la vache folle.

Andy Mitchell a été élu pour la première fois à la Chambre des communes en 1993. Avant de devenir ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, ses responsabilités au Cabinet comprenaient: ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Secrétaire d’État (Parcs) et Secrétaire d’État (Développement rural) (Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario). Il est diplômé de l’Université Carleton, est marié et a trois enfants.