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le Mercredi 3 novembre 2004 0:00 Le 3 novembre 2004

Windfield Energy ? Pour que les profits restent à la communauté!

Windfield Energy ? Pour que les profits restent à la communauté!
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Benjamin Strehler, le vice-président de Windfield Energy Inc est au Canada depuis un an seulement. Les trois projets d’implantation de parcs d’éoliennes qu’il propose dans l’Est ontarien sont ses premiers projets en sol canadien en plus d’un autre à l’étu

Benjamin Strehler, le vice-président de Windfield Energy Inc est au Canada depuis un an seulement. Les trois projets d’implantation de parcs d’éoliennes qu’il propose dans l’Est ontarien sont ses premiers projets en sol canadien en plus d’un autre à l’étude plus près d’Ottawa. M. Strehler dit avoir développé une haute expertise dans le domaine partout en Europe et en Amérique du Sud.

Windfield Energy a une philosophie qui, si elle n’est pas coopérative, n’en est pas très loin. Elle procède de façon à ce qu’autant que possible les éoliennes soient détenues par les communautés où elles sont installées.

En plus des sommes versées pour la location de son terrain, le propriétaire foncier est le premier à se voir offrir de devenir actionnaire de la compagnie formée dès qu’il y a entente pour le terrain. Il peut alors décider d’acquérir de zéro à cent pour cent des parts. Suite à quoi, la compagnie s’adresse aux voisins, puis à la municipalité s’il reste encore des parts. Ce n’est qu’en tout dernier recours qu’elle s’adressera à des gens hors de la municipalité.

En terme d’investissement, il faut penser à 2 millions de dollars par mégawatt et la production minimum par site est d’environ 0,8 mégawatt. La durée de vie d’une éolienne est évaluée à 20 ans et prend en moyenne 15 ans avant d’être payée.

« Ce n’est pas juste une grosse compagnie qui veut faire des profits, constate Chris Kingsley, chercheur en ingénierie au Collège d’Alfred. Je trouve que c’est très bien que la communauté soit intégrée au projet ».

M. Kingsley aimerait bien que les projets de Windfield Energy se concrétisent dans la région. « D’une part dit-il, nous nous intéressons à toutes les initiatives en matière d’énergie renouvelable, d’autre part, nous pourrions envisager une forme de partenariat. Peut-être ce serait en impliquant nos étudiants du programme de gestion de l’environnement dans les études de faisabilité ou les études d’impact environnementales, cela serait un excellent outil pour la formation pratique de nos étudiants », conclut M. Kingsley en ajoutant que le Collège d’Alfred pourrait offrir à la population des séances d’information et de vulgarisation sur les énergies vertes.

Comme l’explique M. Strehler, les sites sont choisis en fonction des conditions de vent qui y prévalent et de l’existence d’un réseau de connexion en bonne condition.

Lorsque l’on parle de site, on parle en fait d’une aire géographique et non d’un terrain en particulier. Suite à quoi, des rencontres sont organisées avec les municipalités concernées. Ce n’est qu’après une entente avec la municipalité que Windfield Energy entre en contact avec les propriétaires fonciers.

L’électricité qui pourrait être produite près de Wendover, St-Isidore-de-Prescott ou à Hawkesbury serait vendue à l’Independant Electricity Market Operator. Cependant, M. Strehler avoue que la compagnie Ivaco possède un bon réseau de connexion et que cela pourrait être considéré comme une opportunité mais aucune approche n’a encore été faite en ce sens.

Pour M. Strehler, l’accord de l’ensemble de la population lui importe. Il se dit très ouvert à rencontrer quelques groupes d’intervenants que ce soit. En particulier, il tient à rassurer les groupes environnementaux en précisant que de nombreuses études d’impacts ont été effectuées et qu’en disposant les éoliennes en tenant compte des déplacements migratoires, on arrive à un taux de mortalité de l’ordre de deux oiseaux par éolienne annuellement.

Par ailleurs, M. Strehler, est convaincu que les éoliennes s’avèreront une solution incontournable pour faire face à une crise énergétique qui selon lui est inévitable. « Depuis dix ans, dit-il, la demande pour les éoliennes a connu une augmentation de près de vingt pour cent ».