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le Jeudi 16 mars 2006 0:00 Volume 23 Numéro 14 Le 16 mars 2006

Assemblée générale de L’Union des cultivateurs franco-ontariens

Assemblée générale de L’Union des cultivateurs franco-ontariens
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Pierre Bercier a été reconduit à la présidence de L’Union des cultivateurs franco-ontariens, lors de la dernière assemblée générale annuelle. Photo Agricom.

Pour la première fois depuis 1993, les membres de l’Union des cultivateurs (UCFO), réunis en assemblée générale se sont fortement inquiétés des perspectives financières à moyen et à long terme de leur organisme. L’occasion leur a été donnée lors de la présentation du budget pour l’année 2006, lorsqu’on a constaté que l’entente de 1993 avec les organisations agricoles anglophones dans le cadre de la Loi de 1993 sur le financement des organisations agricoles n’est plus respectée par celles-ci.

Tout allait bien, dans la présentation des dossiers administratifs de l’UCFO le jeudi matin jusqu’à ce qu’on révèle, dans le cadre du budget de 2006, que les organismes agricoles anglophones qui doivent fournir à l’UCFO, au-delà d’un certain seuil, un montant de 4$ pour chaque cotisation reçue d’un montant de 150$, s’étaient concertés pour réduire ce montant de moitié.

L’effet global de cette collusion est de réduire de 90,000$ à 45,000$ le montant annuel de financement que recevait l’UCFO en vertu de la Loi et du contrat qui en découle. Il n’en fallut pas plus pour que le président, M. Pierre Bercier, soit pressé de questions des membres.

« Cette entente de financement n’est pas facile à expliquer », a déclaré M. Bercier. « Il y a la loi qui prévoit notre admissibilité à un financement spécial, les règlements qui déterminent les critères à rencontrer et enfin le contrat avec les organismes anglophones qui détermine combien et quand les organisations agricoles anglophones doivent nous donner notre part. Ce que je peux vous dire à ce moment-ci, c’est que les organisations anglophones, soit l’Ontario Federation of Agriculture (OFA), la Christian Farmers Federation of Ontario et la National Farmers Union sont en bris de contrat avec nous depuis le 1er janvier 2006 ».

Le président a indiqué que l’UCFO envisage d’entreprendre des démarches judiciaires « mais nous n’en sommes pas encore rendus là », a précisé le président qui souhaite plutôt que le problème se règle à l’amiable.

Le président a aussi expliqué que l’UCFO et les trois organismes anglophones doivent à tous les trois ans démontrer à un tribunal administratif mandaté par la loi, qu’ils ont satisfaits aux critères de la loi. « Nous avons toujours réussi avec brio ! », a déclaré le président. Il a souligné cependant que les trois organismes anglophones doivent rencontrer un critère supplémentaire, soit celui de s’être entendu avec nous pour nous verser notre part en vertu du contrat.

Il a souligné que le règlement est clair à l’effet que si un organisme anglophone refuse de nous verser notre part, cet organisme pourrait perdre son accréditation, c’est-à-dire son droit de percevoir les cotisations des agriculteurs dans le cadre de la loi de l’Ontario. Il a précisé que le tribunal administratif est déjà au courant de la situation. Questionné à savoir quels étaient les motifs invoqués par les organismes agricoles anglophones, M. Bercier a répondu: « Ils m’ont tout simplement dit que ce n’était pas à eux de payer pour les francophones. Je soupçonne cependant que l’OFA planifie un déménagement de Toronto à Guelph et qu’il veulent nous en faire payer le prix ».

L’UCFO un organisme dûment accrédité?

Plusieurs membres ont invoqué l’idée que l’UCFO devrait entreprendre des démarches pour devenir accréditée, c’est-à-dire d’avoir le droit de percevoir elle-même les cotisations de 150$ directement des producteurs dans le cadre de la loi.

« C’est tout à fait possible légalement, a admis le président, mais ce n’est pas une voie que je préfère à ce moment ci. Je souhaite plutôt qu’on aille dans la direction d’un seul organisme agricole porte-parole en Ontario, où les agriculteurs francophones auraient leur juste place et leur juste part. Par contre, si les organismes anglophones refusent de respecter l’entente de 1993, nous n’aurons d’autre choix que de devenir le quatrième organisme agricole ontarien », a conclu Pierre Bercier.

Trois des six résolutions présentées à l’assemblée de l’UCFO ont porté sur le besoin d’établir un financement stable à l’organisme. Il est apparu clairement que les membres ne veulent pas que l’Union devienne un organisme qui dépende seulement d’octrois de projets. « Les agriculteurs franco-ontariens sont prêts à payer leur juste cotisation pour fournir un financement de base qui servira à défendre leurs intérêts de façon indépendante », a déclaré un militant à Agricom.