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le Mercredi 7 octobre 2009 0:00 Volume 27 Numéro 04 Le 7 octobre 2009

Le Billet de Claudie: Le temps nous glisse entre les doigts

Le Billet de Claudie: Le temps nous glisse entre les doigts
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Peut-on se souvenir du temps où l’on disait « pour passer le temps » ou encore « tuer le temps »?

Aujourd’hui, c’est plutôt le manque de temps qui nous tue? Nous tentons de le rattraper mais en vain. Pas le temps d’appeler ses amis, pas le temps de lire ? à moins que ce soit un courriel rapide ou les titres d’articles de journaux ? pas le temps de digérer, de dire merci ou même? de penser.

Où est donc passé le temps’

Je me souviens comme petite fille de « passer le temps » du dimanche en famille ? la grande famille, oncles, tantes, cousins, cousines ? à la ferme chez mes grands-parents. Alors que nous nous amusions au grand air, les hommes discutaient vivement sous le capot des voitures et les femmes parlaient de leurs enfants, tout en préparant le repas.

Nous revenions à la maison le dimanche soir, blottis dans le fond de la banquette de la voiture, en contemplant les étoiles, silencieux, et bien heureux de notre journée au grand air. C’était quasiment dans l’ancien temps’

De nos jours « le temps, c’est de l’argent » et dans cette vie effrénée que nous menons, nous devrions avoir beaucoup d’argent. Mais non! Non seulement nous courons après le temps, mais nous courons aussi après l’argent. Surtout, personne ne doit « perdre son temps » pour y arriver.

On y est tellement habitués qu’il faut que chaque minute soit comblée par une activité quelconque. Un exemple parfait qui l’illustre est le calendrier social, plus chargé lorsqu’il y a des enfants.

Lundi sport, mardi souper avec nos parents vieillissants, mercredi assemblée de quelque sorte, jeudi sport, vendredi épicerie, samedi ménage, réparation de la voiture, coupe de cheveux, ainsi de suite et sortie (souvent, ça ne nous tente plus, mais fraternité oblige, nous nous traînons au banquet). Heureusement que la saison du hockey débute.

C’est plus facile de justifier notre absence.

Enfin, dimanche arrive ? et oups, j’ai oublié le lavage et de payer les factures ? en plus de préparer le souper du dimanche en famille qui se fait de plus en plus disparate!

N’empêche que pour reprendre le temps, je maintiens une tradition du dimanche acquise en famille: la sieste du dimanche après-midi. C’est sacré. Les enfants partis, il n’y a plus de dispute pour savoir qui occupera le sofa pour le petit somme. Pour sa part, mon père dirait « se canter », bonne vieille expression dérivée de se camper.

Cette période de relaxation est plus qu’un petit somme; il me permet de réfléchir un peu sur la semaine que je laisse derrière moi et de m’aguerrir pour la prochaine qui risque de « passer dans le temps de le dire » !