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le Mercredi 11 septembre 2013 15:09 Volume 31 numéro 02 Le 13 septembre 2013

L’appétit des Ontariens pour la consommation locale enviée

L’appétit des Ontariens pour la consommation locale enviée
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L’Ontario ferait envier ses provinces cousines en termes de consommation locale. C’est ce qu’indique un rapport du Conference Board of Canada, intitulé « Cultivons les bonnes affaires : L’appétit grandissant du Canada pour les aliments locaux » qui fait état de l’industrie alimentaire locale au pays. Alors qu’à l’échelle canadienne, 20 % des aliments sont consommés dans la province où ils sont produits, les initiatives ontariennes ont réussi à faire croître ce marché à 24 % pour l’Ontario qui se classe en deuxième position derrière le Québec (29 %).

Cette étude menée par le Conference Board’s Centre for Food in Canada est la première d’une série de 20 destinées à faire la lumière sur les habitudes de consommation des Canadiens en vue de lancer une stratégie alimentaire canadienne, lors du Sommet alimentaire canadien, en mars 2014.

Une évaluation des différentes raisons pour lesquelles les consommateurs étaient poussés à encourager les agriculteurs locaux a permis de découvrir que l’intérêt pour les aliments locaux est motivé par des préoccupations économiques. De fait, bon nombre d’Ontariens et de Canadiens auraient tendance à acheter des produits locaux pour soutenir l’économie et les agriculteurs de leur région, tandis que d’autres soutiennent qu’ils ont aussi l’impression de consommer des aliments plus frais lorsque ceux-ci ont été cultivés à proximité de leur lieu d’achat.

D’ailleurs, l’Ontario est de loin la province qui compte le plus de marchés fermiers sur son territoire. Avec ses 149 points de vente où se réunissent quotidiennement ou hebdomadairement les producteurs locaux pour offrir des produits frais de la ferme à la population, l’Ontario détient à lui seul pas moins du quart des marchés frais dénombrés au Canada.

Initiatives nécessaires

Mais les ventes directes aux consommateurs via les marchés fermiers, dont les ventes ont atteint 1,03 milliard $ en 2008, sont loin d’être suffisantes pour écouler la marchandise produite par les producteurs agricoles ontariens et canadiens, prévient le Conference Board of Canada.

Bien que la majorité des Ontariens se disent enclin à payer plus cher pour un produit s’il a été cultivé ou produit localement, les initiatives provinciales et municipales ont un grand rôle à jouer dans l’industrie alimentaire locale. Qu’à cela ne tienne puisque l’Ontario est passé maître dans l’art de créer des programmes incitatifs efficaces, dont plusieurs sont cités dans le rapport.

« Foodland Ontario est l’un des programmes provinciaux de marketing et d’étiquetage ayant le plus de succès en Amérique du Nord », peut-on y lire. Selon une étude menée par Foodland Ontario, 94 % des adultes ontariens âgés entre 25 et 64 ans savent reconnaître le logo de cette initiative dans les épiceries, sur les produits, dans les publicités, etc.

Par ailleurs, Foodland Ontario n’est pas la seule initiative à remporter autant de succès auprès des consommateurs ontariens. D’autres mesures entreprises par les gouvernements municipaux et régionaux sont responsables de cette si grande popularité de l’achat de produits agricoles locaux. C’est le cas notamment des initiatives telles que le Prince Edward County’s Taste et le Niagara Culinary Trait, pour ne nommer que ceux-là.

Finalement, on retrouve aussi des chaînes et des distributeurs alimentaires qui laissent leur trace dans ce marché d’alimentation local. C’est le cas par exemple du plus grand détaillant alimentaire canadien, Loblaws, qui augmente de 10 % la quantité de produits de source canadienne vendue dans ses épiceries (40 %) au cours des mois de septembre et octobre, période durant laquelle se déroule sa campagne Grown close to home. Une autre initiative de la chaîne consiste à mettre en vedette des produits locaux sur les tablettes de leurs épiceries provinciales, tels que le bœuf nourri au grain de l’Ontario.

Bref, l’Ontario a littéralement développé une culture de l’achat local. Sa deuxième position dans le peloton de tête, derrière le Québec et devant la Colombie-Britannique prouve que les initiatives développées et mises en place par les différents acteurs du marché agroalimentaire ont eu raison des habitudes d’achat des consommateurs ontariens.