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le Lundi 10 février 2014 4:00 Volume 31 Numéro 11 Le 7 février 2014

Les producteurs de petits fruits crient à l’aide

Les producteurs de petits fruits crient à l’aide
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Les producteurs ontariens de petits fruits font face à une combinaison de virus qui met en péril leurs champs. À un point tel que l’Ontario Berry Growers Association (OBGA) lance un appel à l’aide au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ontario.

Les plants de petits fruits ne survivent pas très bien à ces virus qui préoccupent l’OBGA depuis quelques années déjà. « Nous avons réalisé un sondage auprès des producteurs et avons découvert que plus de 80 % des champs de framboisiers étaient infestés. Avec un seul virus, les plants peuvent s’en sortir, mais lorsqu’il s’agit d’une combinaison comme dans le cas qui nous concerne, il devient impossible de les réchapper », mentionne Kevin Schooley, directeur général de l’OBGA.

Ces virus ne tuent pas le plant, mais ils l’affaiblissent diminuant ainsi son rendement en fruits. « La production est réduite significativement, soutient M. Schooley. On estime qu’entre 40 % et 50 % de la production est perdue, parfois même davantage. »

Pour contrôler la propagation des virus, les producteurs n’ont d’autres choix que de planter de nouveaux plants et de les protéger.

Propriétaire de la Ferme Proulx, à Cumberland, François Proulx reconnaît que la situation perdure depuis sept ans sur ses terres, mais qu’elle se gère assez bien. « Sur notre superficie de 12 acres de framboisiers, nous avons dû éliminer un des quatre champs cette année. Nous en avons créé un autre pour le remplacer et nous protégeons les plants avec des insecticides », indique le producteur maraicher.

Appel à l’aide

Pour la première fois, l’association demande le soutien du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ontario. Elle souhaite qu’il mette en place un programme semblable à celui qui existe aux États-Unis.

Le National Clean Plant Network a été créé pour protéger de la maladie et de la diffusion de parasites économiquement nuisibles les récoltes de spécialité américaine, comme les raisins, les noix, les arbres fruitiers, les agrumes et les baies.

« Nous aimerions plus d’encadrement de la part du ministère. Nous sommes toujours en attente d’une réponse, mais on sait qu’il porte de l’intérêt à notre demande. Nous nous attendons à plus de soutien de leur part », a fait savoir le directeur général de l’Association.

« En Nouvelle-Écosse, le gouvernement offre beaucoup plus de soutien à ces producteurs. Nous ne recevons rien en Ontario, convient M. Proulx. Nous sommes laissés à nous-mêmes. Je souhaiterais de la part du ministère plus de compensations monétaires lorsqu’il y a des pertes comme nous les connaissons. Nous avons très peu de soutien de ce côté-là. »

Pour ce producteur, la situation est beaucoup plus grave pour sa production de fraises. Un autre type de virus, contracté à une pépinière de sa région où il s’est procuré des plants de fraises, a attaqué un champ de cinq acres.

« Toute la plantation est affectée. Cela a été confirmé par des tests en laboratoire. Heureusement que nous avons 15 autres acres de fraises pour subvenir à notre clientèle au printemps prochain », affirme-t-il, précisant que ses clients n’ont rien à craindre de ce côté-là.

Le ministère ontarien de l’Agriculture n’a pas retourné nos appels.