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le Dimanche 28 Décembre 2014 4:00 Volume 32 Numéro 09 Le 19 décembre 2014

Austérité et panier d’épicerie

Austérité et panier d’épicerie
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Pour la cinquième année, l’Université de Guelph a publié son rapport annuel sur les prix des aliments. Elle a annoncé dernièrement que le coût du panier d’épicerie augmentera d’au plus 2,4 % en 2015, un taux plus élevé que le taux d’inflation. Puisque les Ontariens ne se gênent pas pour investir dans leur alimentation, 2,4 % ne semble pas énorme a priori, mais l’augmentation du prix des denrées alimentaires n’est certes pas la seule hausse qui grugera leur budget.

L’autre bémol se lie aux types d’aliments ciblés par le rapport. Pour la première fois, nous anticipons une hausse importante pour deux catégories de produits importants : les viandes ainsi que les fruits et légumes. Même si les viandes ont augmenté en moyenne de plus de 12 % cette année, une hausse de 3 à 5 % est fort probable pour 2015. Il existe cependant plusieurs substituts pour la viande, alors les consommateurs peuvent s’en sauver.

Là où l’on risque de trouver plusieurs consommateurs faisant de gros yeux, c’est dans la section des fruits et légumes frais, souvent située à l’entrée des commerces. La faiblesse du dollar canadien a diminué le pouvoir d’achat de nos importateurs dernièrement. Le prix au détail des fruits et légumes augmentera sûrement de 3 à 5 % l’an prochain. C’est de mauvais augure pour les familles moins nanties puisque, contrairement à d’autres aliments, il n’existe pas vraiment de substituts pour ces produits frais. Ce n’est pas une question de sécurité alimentaire, mais plutôt de sécurité nutritionnelle. Avoir les moyens de se nourrir est une chose, mais de se payer une diète équilibrée à l’année est tout autre.

Avec une augmentation de 3 à 5 % pour les protéines et les fibres, chaque ménage devra payer entre 150 à 200 $ de plus l’an prochain pour obtenir la même nourriture. Ainsi, avoir accès à une nutrition de qualité sera un défi de taille pour plusieurs familles en 2015. Avec les augmentations d’impôts et de frais de service supplémentaires, les Ontariens seront sollicités de toutes parts à payer davantage pour maintenir la même qualité de vie.

Si vous êtes un consommateur en moyen, pensez aux banques alimentaires qui desservent une clientèle en nécessité. En Ontario, environ 3000 familles supplémentaires ont visité une banque alimentaire pour la première fois cette année. Puisque les banques alimentaires offrent de plus en plus de produits périssables, ce pourcentage pourrait augmenter l’an prochain.

Malgré tout, pour ceux qui adorent le pain, les pâtes et les produits laitiers, le rapport peut être une source de bonnes nouvelles. Une hausse très modeste de 0 à 2 % est anticipée pour ces produits. Et, pour nos produits locaux, la marge entre les fruits et légumes d’ici et ceux provenant d’ailleurs, diminuera vraisemblablement, une excellente nouvelle pour commencer l’année si vous êtes un producteur maraîcher.