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le Mardi 12 juillet 2016 11:48 Volume 33 Numéro 21 Le 8 juillet 2016

Un nouveau poulailler pour la Ferme avicole Laviolette à Saint-Isidore

Un nouveau poulailler pour la Ferme avicole Laviolette à Saint-Isidore
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La Ferme avicole Laviolette à Saint-Isidore ouvrira ses portes au grand public pour une visite de son nouveau poulailler, ce vendredi, le 15 juillet, entre 10 h et 14 h.

Contrairement aux installations existantes de la ferme familiale qui sont logées sur le chemin Bourgon, cette dernière acquisition prend place au 4400 du chemin Villeneuve, à quelques minutes de là en voiture.

Le bâtiment de 260 pi X 41 pi avec plafond de 11 ½ pi accueillera environ 17 000 pondeuses, logées selon les standards du système enrichi. C’est donc dire qu’il répond aux normes en vigueur pour les constructions bâties à compter du 1er juillet 2016, selon les derniers critères d’élevage des Producteurs d’œufs du Canada (POC).

Ainsi, les logements, ou les cages selon le vocabulaire, comprennent un espace pour la ponte, des nichoirs et offre un espace de 116 po² par poule comparativement à 67po² dans le système conventionnel.  Dans une optique de croissance continue, le poulailler est conçu pour pouvoir atteindre le volume de 20 000 unités.

C’est d’ailleurs dans cet esprit d’expansion que les frères Marcel et Pascal ont décidé d’investir 3,2 millions dans ce projet, incluant le coût du quota pour 5 000 unités. Le but principal étant de permettre à la relève de s’ajouter à l’équipe éventuellement. À eux deux ils ont six enfants. Pour Kevin, l’aîné de Marcel le choix est déjà clair. Il a été le bras droit de son père dans ce projet de construction, il connaît le métier sur le bout de ses doigts et s’apprête à étudier en gestion des affaires à La Cité l’automne prochain pour contribuer à l’entreprise. Les autres sont encore trop jeunes pour décider, mais ils pourront s’ajouter le temps venu.

Un projet de longue haleine

« On a commencé à mettre ça sur papier à la fin de 2014. Je n’aime pas brusquer les choses, mentionne Marcel Laviolette.  Je pense que la planification est aussi importante que la construction. »

Il fallait d’abord s’assurer du financement et deuxièmement, obtenir le quota.

« Tu ne fais pas ça avec le petit change dans tes poches. Pour le quota on a été chanceux on a fait des offres à l’encan et on a réussi à l’avoir du premier coup en mars 2015. »

Restait ensuite à décider des plans et à choisir les matériaux. Les frères Laviolette sont de ceux qui croient que c’est en optant pour ce qu’il y a de mieux dans chacun des détails que l’on arrive à un résultat optimal. Puisque personne n’arrive à tout contrôler, en ayant le meilleur partout, même si on accuse de petites pertes de rendement ici et là, on ne peut qu’atteindre la performance.  Aussi, payer plus cher au départ s’avère généralement plus rentable à long terme, à leur avis, que ce soit pour la construction ou dans l’équipement pour le confort des animaux.  Les économies générées sur les coûts de main-d’œuvre, d’entretien ou d’intrants compensent l’investissement.

D’où, entre autres,  le choix pour un plancher en ciment poli au diamant qui ressemble à s’y méprendre à du granit.

« En plus d’être beau, c’est facile d’entretien. Ça se lave en un tour de main et qui dit économie de temps dit économie d’argent », renchérit Marcel Laviolette.

À l’intérieur, les murs sont d’un revêtement synthétique qui se nettoie aussi facilement. Côté éclairage, ils ont décidé d’installer plus d’ampoules que la normale pour permettre à chacune des poules d’avoir la même intensité de lumière. Ce sont des D.E.L. comme la grande majorité des installations du genre. La qualité de l’air est assurée par une série de ventilateurs et de prises d’air installés de chaque côté du bâtiment, un système efficace et conventionnel.

« Mon frère travaille dans la ventilation alors moi je ne m’en mêle pas. C’est lui l’ingénieur derrière tout ça pour cette partie-là », mentionne Marcel Laviolette.

Tous les équipements sont contrôlés par le système informatique Maximus qui informe les propriétaires en temps réel et envoie des alarmes au besoin.

Santé et bien-être

Comme ils l’ont fait sur leur autre site, un système d’osmose inversé pour l’eau a été installé, qui leur donne en finale, un produit qui s’apparente à de l’eau distillée.

« On a vu un gros changement, une baisse importante de la consommation d’eau, environ 20 % et une diminution de la ration alimentaire, d’environ 3 à 4 g par poule par jour », poursuit Marcel Laviolette en précisant qu’une poule consomme de 100 à 105 g de moulée par jour. Bien que l’économie ne fût pas la motivation première pour faire l’acquisition d’un tel système,  le constat n’est pas pour déplaire aux propriétaires.

Un imprévu de taille

Malgré toute cette planification, la rumeur d’une nouvelle législation est venue bouleverser leurs plans. Les plans d’origine prévoyaient un poulailler avec logements conventionnels.

« On était rendu en juillet 2015 et là on s’est dit : qu’est-ce qu’on fait? On s’est dit si on va dans le conventionnel on va peut-être être dans le champ. »

La Ferme avicole Laviolette, reconnue comme avant-gardiste pour ses pratiques, allait rester fidèle à elle-même.

« On a fait refaire les soumissions, il a fallu ajouter environ 40 pieds au bâtiment, et investir environ 250 000 $ de plus, mais c’est pour longtemps. »

Au moins, les travaux n’avaient pas débuté et le fournisseur d’équipement a accepté de modifier la commande. La décision était sage puisque moins d’un an plus tard, les POC indiquaient que le système enrichi devenait la norme à compter du 1er juillet 2016, laissant 20 ans aux producteurs pour convertir leurs installations.

La construction de la structure a par ailleurs été confiée à l’entrepreneur Mario Lalonde.

« Ça fait 20 ans qu’il en fait pour nous autres. C’est un perfectionniste et il lit dans nos pensées. C’est très facile de travailler comme ça. »

Un projet complémentaire

Avec ce deuxième poulailler qui s’ajoute à son poste de classement, l’un des deux seuls postes de mirage qui demeure dans l’Est ontarien par ailleurs, la Ferme avicole Laviolette pourra être plus efficace en regroupant ses pondeuses blanches et brunes. Cela éliminera ainsi la tâche de trier les œufs bruns des œufs blancs.

C’est donc dire qu’une partie des poules qui logent sur le chemin Bourdon déménageront pour s’ajouter aux nouvelles venues pour former le contingent de brunettes qui profiteront des nouvelles commodités. Il en restera environ 28 000 dans le poulailler conventionnel.

Le premier lot de pondeuses arrivera le 25 juillet prochain, mais entre-temps, les visiteurs auront pu inspecter le bâtiment sous toutes ses coutures.