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le Mercredi 16 mai 2012 0:00 Volume 29 Numéro 18 Le 18 mai 2012

Le chevalier des temps modernes traverse le Canada

Le chevalier des temps modernes traverse le Canada
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Il est 7 h 55. Vous êtes en route pour le travail et vous accélérez, de crainte d’arriver en retard. Vous n’avez pas eu le temps de préparer votre café matinal et vous avez les deux yeux dans le même trou. Vous pensez soudainement avoir une apparition : un chevalier et sa jument tout droit sortis de l’époque moyenâgeuse trottent en plein cœur du centre-ville. Vous ne rêvez pourtant pas !

Sir Gabriel-Vincent Kirouac et sa monture, Cœur de Lion, ont tous deux entrepris de traverser le Canada, un périple de 5 000 km, le 1er avril dernier. Le jeune homme de 22 ans passionné de l’époque chevaleresque rêvait depuis des années d’incarner un chevalier pour transmettre et perpétuer les valeurs de l’époque que véhiculaient ces vaillantes personnes, soit la charité, la dévotion, le don de soi et la noblesse.

«Le principe est plutôt simple; traverser le Canada, aller- retour, à cheval, pour aider autrui en rendant service, en sensibilisant à l’entraide comme à la solidarité, en donnant simplement et gratuitement au suivant », raconte le jeune aventurier.

N’ayant comme seuls bagages une trousse de secours, un cellulaire, un GPS, une gourde d’eau et quelques vêtements de rechange, ce chevalier des temps modernes compte quotidiennement sur ce qu’il appelle la «légendaire hospitalité canadienne » pour les héberger, lui et sa jument. Chaque jour, il trouve donc des écuries, des fermes ou de bons samaritains pour le loger et le nourrir, en échange de quoi Chevalier Kirouac effectue quelques travaux manuels.

Malgré son allure vieillotte, sa vaillance de chevalier lui a toujours porté fruit. Seule une famille n’a pas accepté de l’héberger une nuit depuis le début de cette folle aventure. Vincent Gabriel explique que chaque fois que quelqu’un l’héberge, c’est comme un cadeau béni de la vie.

Son périple de plusieurs mois – il est parti de Saint-Pacôme, au Québec – lui fera traverser l’Ontario d’est en ouest. N’ayant pas d’itinéraire précis, il s’est seulement fixé quelques points de ralliement : Ottawa, Sudbury, Sault-Ste-Marie et Thunder Bay. À un rythme de 6 km/h et parcourant de 30 à 40 km par jour, il estime que cette province lui prendra au bas mot deux mois à traverser avant d’atteindre la frontière manitobaine.

Son arrivée en Colombie-Britannique est prévue avant le début de l’hiver, soit en septembre et il compte trouver une âme charitable qui acceptera de les héberger jusqu’au retour du printemps et des températures plus clémentes. Ainsi, Cœur de Lion et lui rentreront au bercail approximativement à l’automne 2013.

Trois ans de préparation
Avant de réaliser son rêve et de partir à l’aventure, le jeune homme a dû préparer son périple et suivre une formation de trois ans à l’Institut de technologie agroalimentaire, au campus de La Pocatière, au Québec. Son cours en technique équine lui a permis d’acquérir une base de connaissances sur l’alimentation, la pathologie, l’entraînement et la cartographie qui lui ont jusqu’à présent tous servi au cours de son expédition.

Cependant, c’est de son sang-froid dont il a dû se servir lorsqu’il lui est arrivé quelques petites mésaventures en sol québécois. Au début de son périple, le chevalier a dû changer de selle pour une plus légère puisque son ancienne avait fait de petites plaies superficielles à sa jument. Résultat : le cheval a été 3 jours sur le carreau et son pauvre cavalier a dû parcourir 200 km à pieds, le temps que les blessures de son cheval guérissent. Il en a d’ailleurs profité pour alléger ses bagages, passant de 120 lb à seulement 50 lb.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le 27 avril, Cœur de Lion s’est emballée suite à une bourrasque de vent inattendue, propulsant son cavalier dans la rue. Il y a heureusement eu plus de peur que de mal, mais Vincent Gabriel s’en est tiré avec une jambe boiteuse et un genou blessé.

Le chevalier se compte donc chanceux d’avoir pu compter sur une équipe vétérinaire efficace qu’il pourra consulter tout au long de son aventure puisque la santé de son animal compte avant tout pour lui.

De passage à Ottawa le 9 mai, le Chevalier Kirouac en a profité pour aller admirer le parlement canadien et pour visiter le seul

Pour une bonne cause

En Ontario, l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) s’est mérité l’attention du preux chevalier. Sir, Kirouac a accepté de se vouer à la cause la plus valorisée par les producteurs agricoles franco-ontariens, la relève agricole! Pendant son trajet en sol ontarien qui s’échelonnera sur deux mois, il fera la promotion du Fonds de la relève agricole franco-ontarienne.

Les personnes intéressées peuvent suivre Vincent-Gabriel Kirouac sur la route de l’Ontario et faire un don au Fonds de la relève agricole franco-ontarienne en ligne au www.ucfo.ca. 

Le Fonds de la relève agricole franco-ontarien, une initiative de l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO), a pour but d’amasser un montant de 250 000 $.  Les sommes générés par les intérêts de ce fonds seront versées chaque année à un(e) jeune producteur(trice) qui se lance en affaires. Vous contribuez ainsi au démarrage, à l’établissement et au développement des entreprises agricoles francophones en Ontario.

Choisir de donner au Fonds de la relève agricole franco-ontarienne (UCFO), c’est aussi choisir d’appuyer la communauté rurale ontarienne, car les jeunes qui démarrent une entreprise agricole sont ceux qui permettent à la communauté rurale de rester active et bien vivante.

Pour suivre le périple du chevalier des temps modernes, il suffit de visiter son site Internet www.chevalierautourdumonde.com ou de le suivre via Facebook (sous le nom Vincent Gabriel Kirouac).