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le Mardi 28 février 2012 0:00 Volume 29 Numéro 13 Le 2 mars 2012

Rapport Drummond : l’agriculture n’est pas épargnée

Rapport Drummond : l’agriculture n’est pas épargnée
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Afin d’assainir les finances publiques et d’atteindre l’équilibre budgétaire, le gouvernement de l’Ontario avait mandaté l’ancien économiste en chef de la Banque TD, Don Drummond de mettre sur pied une Commission de réforme des services publics. Le rapport de la commission Drummond avec ses 362 recommandations a été rendu public le 15 février, non pas sans écorcher au passage l’industrie agricole qui pourrait perdre gros si les mesures sont mises en œuvre.

Le rapport recommande évidemment de freiner l’escalade des coûts des secteurs majeurs que sont la santé et l’éducation, mais aussi de réduire les budgets de tous les autres services gouvernementaux. Dans le milieu des affaires et de l’entrepreneuriat, Monsieur Drummond recommande d’éliminer immédiatement les subventions directes à l’entreprise et d’éliminer graduellement les programmes de crédits de taxes dont bénéficient certaines industries. L’an dernier, Queen’s Park a versé environ 1,3 milliard $ en aide directe et un autre 2,3 milliards $ en crédit de taxes.

Il est étonnant pour certains qu’un secteur d’activité aussi important et crucial pour les milieux ruraux tel que l’agriculture ne fasse l’objet que de deux recommandations sur 362.

Le rapport Drummond cible dans un premier temps le programme de gestion des risques. Ce programme d’assurance partagé a coûté environ 145 millions $ aux contribuables ontariens en 2010 dans le but de stabiliser les revenus des agriculteurs. Le rapport critique ce programme parce qu’il n’inciterait pas les agriculteurs à innover, améliorer leur efficacité ou a conquérir de nouveaux marchés.

Une remarque à laquelle le président de l’OFA, Mark Wales, réplique en disant que «Monsieur Drummond ne comprend pas la nature du programme puisque ce dernier fonctionne et aide à stimuler l’innovation. Si les agriculteurs on des prix stables, ils peuvent avoir confiance et mieux planifier, donc faire des investissements et innover. »  

Le programme de gestion des risques n’est pas un programme de support financier clame-t-il, mais bien un outil de planification et de gestion des risques visant à atténuer les effets de ce que les agriculteurs ne contrôlent pas, tel que la fluctuation des prix sur les marchés. 

Courses de chevaux
La deuxième recommandation du rapport Drummond qui affecte directement le secteur agricole vise l’industrie des courses de chevaux. La commission recommande de revoir le partage des revenus des  machines à sous.

Ce programme, créé en 1999, avait comme objectif de générer des revenus pour la province ainsi que pour l’industrie des courses de chevaux. Pour chaque dollar dépensé dans les machines à sous, le gouvernement en reçoit 75 %, et partage la part restante entre l’industrie équestre (10 %), les hippodromes (10 %) et les municipalités (5 %).

Sue Leslie, présidente de l’association ontarienne de l’industrie des courses de chevaux est confuse. Elle soutient que ce programme de partage des revenus a généré beaucoup de bénéfices depuis 13 ans, incluant de grosses sommes d’argent pour le gouvernement.

La communauté équestre et les hippodromes à eux seuls reçoivent 345 millions $ du partage des revenus de machines à sous annuellement.

L’Ontario ne compte pas moins de 17 hippodromes à travers la province et on estime à plus de 60 000 emplois directs et indirects rattachés à cette industrie lucrative.