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le Mercredi 15 février 2012 0:00 Volume 29 Numéro 12 Le 17 février 2012

L’industrie manque de diplômés

L’industrie manque de diplômés
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Il manque de diplômés pour répondre aux besoins en ressources humaines du secteur agroalimentaire. C’est ce qu’établit un rapport récemment publié par la firme JRG Consulting Group et commandé par l’Ontario Agricultural College (OAC) de l’Université de Guelph.

La firme a sondé 25 entreprises de transformation alimentaire et 77 autres du domaine de l’agriculture, notamment des vendeurs de grains, des producteurs de légumes de serre, des agences gouvernementales et d’autres entreprises des secteurs de la fleuristerie et de l’aménagement paysager. L’objectif : savoir si l’OAC répondait à la demande du secteur en matière de relève, fait savoir Rene Van Acker, doyen associé aux relations externes et professeur à l’OAC.

Selon la directrice du campus d’Alfred de l’Université de Guelph, Renée Bergeron, le collège voulait évaluer les besoins en ressources humaines de tous les niveaux de diplomation : diplômé du programme technique Technologie agricole, bachelier, maître et docteur. « Selon le rapport, 60 % des répondants ont une préférence pour les gens formés, révèle-t-elle. C’est positif. Ce qui est ressorti aussi, c’est qu’ils recherchent des employés maîtrisant les compétences générales, comme des habiletés de communication, le travail d’équipe, la gestion du temps, le sens pratique. C’est bien parce que ça nous oriente dans la révision de nos programmes, qui est en cours. »

Parmi toutes les entreprises sondées, 64 ont indiqué embaucher des diplômés. Près de 65 % de celles évoluant dans le domaine de l’agriculture ont mentionné engager des diplômés de l’OAC, seul collège spécialisé en agriculture de la province. « Ça indique qu’ils recherchent spécifiquement des diplômés en agriculture », interprète Mme Bergeron.

Une extrapolation des données recueillies à l’ensemble de l’Ontario a permis à la firme d’estimer qu’il y avait un besoin de 500 diplômés tandis que l’OAC décerne environ 400 diplômes par an. « Parmi eux, plusieurs retournent travailler à l’entreprise familiale », note la directrice du campus d’Alfred rappelant que la relève est encore un problème dans le secteur agricole.

Selon l’étude, la demande de main-d’œuvre se trouve autant à la ferme qu’en entreprise de transformation et de distribution alimentaire, et autant pour des postes de ventes et marketing, de production, d’analyse financière que de recherche.

Le Journal Agricom et Mme Bergeron n’ayant pas eu accès à l’ensemble du rapport de recherche, il n’a pas été possible de connaître les besoins selon le territoire géographique, la langue ou les sous-secteurs, comme le type d’agriculture.

« Nous connaissions le manque de relève de façon intuitive, car nos diplômés n’ont pas de difficulté à trouver un emploi à la fin de leurs études. Chaque année, nous investissons en recrutement. Cette étude va nous servir à vendre les carrières en agroalimentaire à une clientèle non traditionnelle », estime-t-elle.

Renée Bergeron pense que le campus d’Alfred pourrait facilement augmenter le nombre d’inscriptions, voire le doubler, pour répondre à la demande. Selon l’étude, l’industrie a besoin de 250 à 330 nouvelles embauches par année en agriculture et de 50 à 90 en transformation alimentaire. L’OAC diplôme 100 étudiants en agriculture et environ 30 en science alimentaire chaque année. Plus du tiers des entreprises consultées ont rapporté avoir de la difficulté à trouver des candidats qualifiés (baccalauréat, maîtrise, doctorat). Elles en recherchent pas moins de 100 chaque année.