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le Jeudi 2 novembre 2017 14:06 Volume 35 Numéro 06 Le 3 novembre 2017

Test de dépistage pour augmenter la taille des portées chez le porc

Test de dépistage pour augmenter la taille des portées chez le porc
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Un nouveau test de dépistage permet d’accroître la taille des portées chez les porcs au Canada. Après plus de 25 années de recherche génétique, le professeur Allan King a décelé une anomalie chromosomique chez des reproducteurs mâles qui se traduit par la production de portées de plus petites tailles. M. King est professeur et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biotechnologie de la reproduction animale au Collège vétérinaire de l’Ontario (Université de Guelph). Il a mis au point un processus de dépistage génétique de cette anomalie de la fertilité.

« Chez les porcs mâles (verrats), cette anomalie chromosomique se traduit par une hypoprolificité, qui est généralement de trois ou quatre porcelets ou moins par portée », explique M. King. « Cette hypoprolificité peut se traduire par des pertes de revenu pouvant aller jusqu’à 100 $ en moyenne par portée. Nous avons mis au point un test sanguin simple qui permet de déceler les verrats porteurs de l’anomalie chromosomique en question et d’écarter la source du problème de fertilité avant toute reproduction, garantissant à tout le moins la production de portées de taille moyenne. »

Environ 2 % des porcs sont porteurs de l’anomalie chromosomique. Lorsque ceux-ci sont sélectionnés dans le cadre d’un programme de reproduction, ils peuvent transmettre le matériel génétique dont ils sont porteurs à leur progéniture, perpétuant ainsi le problème de fertilité d’ordre génétique.

Les naisseurs et les éleveurs étant les plus touchés par cette anomalie génétique, le test de dépistage est un investissement sûr pour leur programme de génétique porcine et la performance de leur troupeau.

« Le sang peut être prélevé et analysé avant même qu’un verrat commence à produire du sperme.  Il est ainsi plus facile et plus rentable pour les éleveurs de déceler les verrats et le matériel génétique propres à la reproduction », poursuit M. King.

Le test sanguin est une activité à forte intensité de main-d’œuvre au laboratoire, mais le processus que doivent suivre les producteurs porcins pour déceler l’anomalie chez leurs verrats est fort simple : il leur suffit d’envoyer un échantillon sanguin par la poste à M. King au laboratoire d’hygiène vétérinaire de l’Université de Guelph.

M. King a commencé cette recherche génétique dans les années 1970 et a passé la dernière année à évaluer le marché des tests génétiques commerciaux.

Le résultat de ses efforts est le lancement de Karyotekk, une nouvelle entreprise avec une capacité accrue en matière d’analyse et de dépistage du chromosome anormal.

M. King et son équipe de recherche ont déjà aidé les éleveurs de porcs de tout le Canada en menant des activités d’analyse et de dépistage du chromosome anormal, et ils sont impatients d’en faire plus pour eux.

« Nous améliorons la génétique porcine du Canada, mais cette recherche et ce processus de dépistage pourraient avoir des applications internationales », affirme-t-il en ajoutant qu’il a déjà reçu des demandes venant d’autres pays ayant un intérêt pour le test génétique.

Les activités d’analyse et de dépistage du chromosome anormal peuvent également être utilisées pour des espèces comme les bestiaux et les chevaux.

« Pour les producteurs, le retour sur l’investissement du dépistage du chromosome anormal est tout à fait positif. Le test génétique a pour fonction de déceler les bons candidats à inclure au patrimoine génétique et d’en exclure les moins bons », conclut M. King. « Cette nouvelle approche de la génétique est tout à fait indiquée pour les sélectionneurs et les producteurs, sans compter qu’elle présente de nombreuses autres applications potentielles. »

Le projet de recherche a été élaboré avec l’appui financier du programme Gryphon’s Leading to Accelerated Adoption of Innovative Research (LAAIR) lancé à l’Université de Guelph en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. Le programme Gryphon’s LAAIR reçoit des fonds de Cultivons l’avenir 2, une initiative fédérale, provinciale et territoriale.