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le Mercredi 5 octobre 2011 0:00 Volume 29 Numéro 04 Le 5 octobre 2011

Fort de sa… communauté francophone !

Fort de sa… communauté francophone !
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La volonté de la communauté ontarienne d’obtenir son école d’agriculture en lange française ne date pas d’hier. En fait, on a commencé à en discuté lors de l’assemblée de l’Association de l’éducation canadienne-française de l’Ontario, en 1910.

À son tour, l’Union des cultivateurs franco-ontariens (autrefois connu sous le nom du Comité agricole permanent) adopte une résolution lors de son premier congrès, en avril 1929, voulant que les agriculteurs franco-ontariens aient leur école d’agriculture.

Plusieurs autres démarches ont découlé de cette initiative et après plus de soixante-dix ans d’attentes, on voit enfin l’espoir poindre le bout du nez. De fait, grâce à l’appui de toute la communauté, mais surtout de personnes déterminées et très convaincantes, les efforts communs portent leurs fruits.

L’annonce de l’ouverture du premier collège d’agriculture et d’alimentation francophone avait été faite lors du discours du trône, le 11 mars 1980 et son inauguration officielle a eu lieu deux ans plus tard. C’est cependant en 1981 que le Collège de technologie agricole et alimentaire d’Alfred a officiellement ouvert ses portes et a accueilli sa première cohorte d’étudiants.

Puis, il aura fallu dix  ans à l’établissement pour procéder à la construction du complexe laitier, initialement opéré en production conventionnelle. Les étudiants allaient dorénavant avoir leur étable où ils pourraient pratiquer les notions qu’on leur apprenait en salle de classe.

En 1993, le Collège d’Alfred a craint pour sa survie. Alors que les collèges d’agriculture anglophones de New Liskeard et de Centralia ferment leurs portes à cause de restrictions budgétaires au ministère de l’Agriculture, l’école d’Alfred est sur un pied d’alerte.

Seulement trois années plus tard, le Collège d’Alfred est de nouveau menacé de subir le même sort que les collèges d’agriculture de la province. L’Union des cultivateurs franco-ontariens lui vient en aide en pratiquant du lobbying auprès du ministère. Le Collège reste ouvert et le ministère en transfère la responsabilité à l’Université de Guelph, la même année. Le Collège d’Alfred prend alors le nom de Collège d’Alfred de l’Université de Guelph.

« Chaque fois que le collège était menacé, la population est venue à sa rescousse et c’est ce qui a permis sa survie », rappelle la directrice du Campus d’Alfred, Madame Renée Bergeron.

Mais la survie de l’établissement d’enseignement n’était pas pour autant assurée. Sa subvention de 1,5 million de dollars du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario est menacée, mais la communauté se fait entendre et le gouvernement abandonne l’idée. Les mauvaises nouvelles se succédant, on en ressent les conséquences directes sur les inscriptions de nouveaux étudiants.

En 2006, le collège change à nouveau de nom pour devenir l’Université de Guelph-Campus d’Alfred.

Un an plus tard, on procède à l’ouverture officielle du Centre de recherche en production laitière biologique dont les recherches lui valent une reconnaissance internationale.