le Jeudi 28 mars 2024
le Mardi 23 février 2021 13:53 Volume 38 Numéro 7 - Le 12 février 2021

Suzanne et Loyola Sylvain : persévérance, générosité et engagement communautaire

Suzanne et Loyola Sylvain : persévérance, générosité et engagement communautaire
00:00 00:00

Le couple recevra le Prix d’excellence en agriculture Pierre-Bercier le 26 mars prochain

Plus d’informations et inscription à la cérémonie virtuelle du 26 mars prochain sur le site web UCFO.ca.

Par Julyen Renaud

Pour une 14e année, l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) remettra le Prix d’excellence en agriculture Pierre-Bercier qui souligne l’apport exceptionnel d’une personne, d’un couple ou d’une famille à la communauté agricole franco-ontarienne. À l’image de l’homme qui a inspiré ce prix, les lauréats de cette année, Mme Suzanne et M. Loyola Sylvain, sont de fiers francophones, des passionnés d’agriculture et des rassembleurs dans leur communauté. Le couple de Kapuskasing, dans le Nord de l’Ontario, sera honoré le 26 mars prochain lors d’une cérémonie virtuelle.

Suzanne et Loyola Sylvain sont des gens modestes et reconnaissants qui viennent de célébrer leur 40e anniversaire de mariage cette année. Ils sont aussi les fiers parents de quatre enfants aujourd’hui devenus grands. Pour eux, recevoir le Prix Pierre-Bercier est un grand honneur : « Ça nous gêne un petit brin. Il y a tellement d’autres personnes qui méritaient d’être là ! », dit très humblement M. Sylvain. « On apprécie beaucoup, ajoute Mme Sylvain. Ça nous fait chaud au cœur ! »

Malgré un accident qui l’a confiné dans un fauteuil roulant il y a de cela plusieurs années, Loyola Sylvain continue de foncer, toujours épaulé par son épouse. « S’il n’avait pas de persévérance, dit Mme Sylvain à propos de son mari, il ne serait pas rendu où il est. On s’est dit que c’est un nouveau chapitre dans notre vie. C’est certain que d’accepter la situation dans laquelle il était, ce n’était pas toujours facile. On s’est dit qu’on ne peut pas rester à pleurnicher. Il faut que tu aies des buts dans la vie aussi ! »

Les Sylvain représentent un exemple de persévérance, de résilience et de ténacité. Les yeux rivés sur le travail à accomplir chaque jour, ils brillent par leur positivisme et par l’amour qui les unit.

Des agriculteurs passionnés

Pas besoin de discuter avec eux très longtemps pour comprendre que Loyola Sylvain et son épouse Suzanne sont des passionnés de l’agriculture. Les années passent, certes, mais leur amour de la profession d’agriculteur est toujours le même. Ils s’émerveillent encore à la vue de la « terre bien travaillée » : « C’est tellement beau de voir ça ! Oui, il y a du travail [là-dedans] comme dans n’importe quoi. Tu ne peux pas compter les heures, mais c’est tellement enrichissant de voir ça pousser ! »

Avant l’accident, les Sylvain étaient producteurs laitiers. « En 1986, on a pris possession de la ferme », se souvient M. Sylvain. « On a grossi. Je ne veux pas dire qu’on était une grosse, grosse ferme ! Mais on a grossi un peu avec le temps en améliorant toujours le troupeau. » Toujours habités par cet « amour du métier », les Sylvain se sont tournés vers la culture maraîchère et les grandes cultures après la vente de leur troupeau.

Toute la machinerie agricole à la Ferme Sylvain a été adaptée. Même s’il a accompli une bonne partie du travail lui-même, Monsieur Sylvain donne beaucoup de crédit à ceux qui l’ont aidé, notamment M. Yvon Murry qui a construit son premier élévateur pour qu’il puisse se hisser dans son tracteur : « Il est devenu l’un de mes bons amis. C’est lui qui a eu l’idée avec de l’aide. C’était toute une surprise quand il m’a offert ça ! »

Suzanne et Loyola Sylvain. Photo : courtoisie.

« Notre priorité, c’est nos bénévoles »

Les Sylvain s’impliquent dans leur communauté, notamment avec les écoliers de leur région. Pour eux, c’est un plaisir de participer à l’éducation des jeunes. Grâce aux Sylvain, ces élèves ont la chance de comprendre d’où viennent les aliments qui se retrouvent dans leur assiette : « Il faut qu’ils apprennent comment les légumes poussent aussi », mentionne avec raison Mme Sylvain. « Ce n’est pas tout le monde qui fait du jardinage. »

Suzanne et Loyola Sylvain sont aussi très reconnaissants de pouvoir compter sur une véritable communauté de bénévoles. Ils parlent de ces gens qui viennent les aider avec beaucoup de gratitude et d’affection : « On est chanceux, on a beaucoup de bénévoles. On a des gens de 80 ans, on en a des plus jeunes un peu aussi, qui viennent nous donner un coup de main. Il se crée une belle atmosphère avec eux autres parce qu’ils partagent leur expérience. Même si on fait du jardinage, on en apprend beaucoup d’eux autres. On a un beau cercle. […] On les apprécie beaucoup, beaucoup ! »

S’ils se comptent chanceux de recevoir autant, les Sylvain donnent beaucoup aussi : « Quand on a des légumes qui restent dans le champ, vaut mieux en faire profiter quelqu’un d’autre », philosophe M. Sylvain. « On en sème beaucoup, on a toujours peur d’en manquer », ajoute Mme Sylvain. « S’il en reste [dans le champ], ce n’est pas grave : il y a tellement de gens qui en ont besoin. On en distribue dans des résidences pour personnes âgées. On se dit : “Eux autres, ils en ont fait du jardinage. Ils n’ont plus de place pour en faire.” On partage beaucoup, mais ça fait tellement du bien de partager ! »

Le couple Sylvain au marché derrière leur magnifique kiosque débordant de légumes frais.
Photo : gracieuseté Suzanne et Loyola Sylvain

De fiers francophones

« La plupart du monde est francophone [à Kapuskasing]. On est fiers de parler notre langue », affirme Loyola Sylvain. « Je ne m’adresse jamais en anglais en premier », ajoute Mme Sylvain. « Je n’ai rien contre les anglophones, mais je tiens à ma langue parce que c’est tellement important. On a du chemin de fait ! La minute qu’il y a des spectacles au centre des loisirs, à l’aréna, à la Saint-Jean, on est là. On encourage beaucoup la francophonie. »

« Au marché des fermiers, quand on vend, c’est toujours en français. À moins que la personne parle vraiment juste l’anglais ! Là c’est certain que je vais lui parler en anglais, même si j’ai un gros accent », explique Suzanne Sylvain. Au marché, le couple tenait à ce que l’affichage soit en français d’abord et puis en anglais. « On est toujours passé en deuxième. Il est temps qu’on mette notre pied à terre. […] Il ne faut pas avoir peur. On est des francophones et on est fiers de notre langue ! »

Plus d’informations et inscription à la cérémonie virtuelle du 26 mars prochain sur le site web UCFO.ca.

Retournez à la page d’accueil d’Agricom.