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le Mercredi 14 juillet 2021 8:48 Volume 38 Numéro 11 - Le 18 juin 2021

Bouchard Gardens : une affaire de famille !

Bouchard Gardens : une affaire de famille !
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Par : Julyen Renaud, journaliste

À Harrow, près de Windsor en Ontario, habite la famille Bouchard. Fiers de pouvoir s’exprimer en français, les Bouchard forment un clan tissé serré. Bouchard Gardens, c’est une entreprise familiale comme on les aime : chacun y fait sa part et s’implique avec gaieté de cœur. Les générations se succèdent, les méthodes changent, mais l’amour qu’ont les Bouchard pour la terre perdure.

La petite histoire

« En 1972, mon père a acheté une ferme ici », raconte Steeve Bouchard, propriétaire de Bouchard Gardens. « Il a commencé une petite ferme : il avait 45 acres. Il a commencé par faire des légumes avec ma mère. » Les parents de Steeve, Paul et Diane Bouchard, ont ainsi mis sur pied leur petite entreprise maraichère. « Ils faisaient des légumes pour Heinz, Primo. Ils faisaient des tomates et des concombres. »

« Dans ce temps-là, on ramassait les tomates à la main, puis les concombres à la main. Ils ont fait ça plusieurs années. » M. Steeve Bouchard se souvient d’ailleurs du passage de ses parents à La Semaine Verte, émission culte diffusée à Radio-Canada depuis maintenant 50 ans. « Ils ont fait des entrevues une couple de fois avec mon père ! On regardait ça l’autre jour. C’était drôle à voir ! »

Après le décès de son père, Steeve s’est retroussé les manches et a repris le flambeau. « Moi, ma mère, puis mes enfants, on a continué la business. » À l’époque où Steeve a pris les rênes de l’entreprise, la famille Bouchard a décidé de se concentrer sur le marché local et de mettre fin à ses associations avec les géants Primo et Heinz. « On a continué la business en petits légumes. […] On fait surtout les marchés : le marché de Windsor, celui d’Amherstburg. On fait toutes sortes de légumes : des concombres, des tomates, des piments, des patates, des zucchinis, et puis on les vend directement au marché. C’est un meilleur fit pour nous autres. On fait ça toute la famille ! Même que j’ai des petits-enfants et ils m’aident souvent ! »

Steeve et son petit-fils aîné, Boston Bouchard, regardent les patates douces. Photo : Gracieuseté Bouchards Gardens

S’adapter pour mieux répondre à la demande

Avec la pandémie, les Bouchard ont ressenti le besoin d’accroitre leur présence sur le Web. Cette transition n’a pas nécessairement été facile pour Steeve Bouchard. « Pour moi, c’était difficile de changer mes méthodes. […] J’aime mes vieilles manières des fois, mais il faut que j’écoute les autres ! »

Depuis le début de la crise sanitaire, l’achat local est de plus en plus populaire. On ne cesse de le répéter : les gens veulent savoir d’où proviennent leurs aliments et veulent créer des liens avec ceux qui les produisent. Chez les Bouchard, la demande est si forte qu’on a décidé de produire moins de fleurs pour se concentrer sur les légumes et les fines herbes. « On fait des fleurs. Je n’en fais pas autant qu’avant. On fait plus des légumes et des plants de légumes. Surtout avec la COVID, il a plus de gens qui font des jardins. »

Fiers de parler le français

« J’avais 40 jours quand mes parents sont venus ici en 1968 », raconte M. Bouchard dont une partie de la famille se trouve au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « J’ai toujours été élevé ici. » Steeve Bouchard s’exprime évidemment très bien en anglais. Bien qu’il n’ait pas fait l’école en français, il a appris la langue de Molière grâce à ses parents. C’est avec énormément — sinon trop— d’humilité qu’il parle de ses talents pour s’exprimer en français : « J’ai toujours gardé mon français avec mes parents. […] J’ai gardé mon français, assez pour le parler et communiquer. » Cet amour de la langue l’a mené à la transmettre à ses enfants. « Je suis très content qu’on ait toujours parlé en français ! Je suis très content que mes enfants parlent tous le français aussi ! », dit avec fierté M. Steeve Bouchard.

« Ce qui me rend le plus fier, c’est qu’on fait ça en famille », se réjouit M. Bouchard. Chez lui, tout le monde met l’épaule à la roue : Steeve, son épouse, leurs quatre enfants, sa mère Diane et son mari, les petits-enfants… Ça fait beaucoup de monde ! « Je pense vraiment que ça nous garde ensemble ! », conclut l’homme visiblement fier de son clan. Alors, si vous passez par la région de Windsor, n’hésitez pas à leur rendre une petite visite !

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