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le Mercredi 2 mars 2011 0:00 Volume 28 Numéro 13 Le 2 mars 2011

Agriculture canadienne: Les années se suivent et se ressemblent

Agriculture canadienne: Les années se suivent et se ressemblent
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La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) conviait ses membres à Ottawa les 22, 23 et 24 février dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de l’organisme. Encore une fois cette année, une préoccupation a été soulevée en de maintes occasions, soit l’absence d’une politique alimentaire nationale au Canada.

Comme le répète la FCA depuis belle lurette, le Canada doit se doter dans les plus brefs délais d’une stratégie alimentaire nationale et les agriculteurs comptent avoir leur mot à dire dans l’élaboration de ladite stratégie.

« Je crois que nous devons concentrer nos efforts à déterminer la place que nous voulons occuper sur le marché et où nous voulons nous situer dans cette stratégie, non seulement en tant qu’organisation mais en tant qu’agriculteurs », a lancé en ouverture de rencontre le président de la FCA, Ron Bonnett.

« Notre fédération aura comme mandat de spécifier quelles sont les attentes des agriculteurs et de quelles façon on souhaite voir nos fermes évoluer », a renchéri le nouveau premier vice-président de la FCA, Christian Lacasse.

Même le chef de l’opposition officielle à Ottawa, Michael Ignatieff, semblait d’avis que les agriculteurs doivent jouer un rôle de premier plan au moment de l’élaboration d’une éventuelle politique alimentaire. Invité à s’adresser aux délégués, le chef libéral a manifesté le désir de voir les agriculteurs s’impliquer à ce niveau.

« Nous devons avoir des programmes qui sont flexibles et qui sont faits pour et par les agriculteurs. Par exemple, la politique alimentaire ne doit pas uniquement être élaborée par des parlementaires à Ottawa », a-t-il affirmé.

Quant au ministre fédéral de l’Agriculture, Gerry Ritz, qui a lui aussi pris la parole lors de cette assemblée annuelle, il ne s’est pas trop avancé sur la question de l’adoption d’une politique alimentaire, mais il a dit vouloir travailler de concert avec les agriculteurs canadiens.

Malgré le fait qu’il soit question de ce dossier depuis un certain temps déjà, la FCA commence à voir la lumière au bout du tunnel alors que les choses ont progressé au cours de la dernière année, estime-t-on. La FCA et ses partenaires mènent des consultations, recueillent des appuis et établissent leurs priorités depuis un an et en juillet 2011, ils entendent pouvoir présenter un bon aperçu de leur vision d’une stratégie alimentaire à la rencontre des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture.

« L’appui manifesté à une stratégie alimentaire qui serait menée par l’industrie est remarquable et l’intérêt continue de croître », écrivent dans leur rapport annuel les coprésidents du comité de la stratégie alimentaire nationale de la FCA, Neil Currie et Garnet Etsell.

Outre la stratégie alimentaire nationale, les délégués ont également milité en faveur d’un assouplissement des règles qui empêchent les producteurs de vendre leurs produits dans d’autres provinces canadiennes. Une telle initiative serait bénéfique selon les membres de la FCA puisque les consommateurs s’intéressent de plus en plus à la provenance de leur nourriture et sont disposés à débourser un peu plus pour se procurer des aliments locaux et canadiens.

« De nos jours, les gens veulent savoir d’où vient leur nourriture. Les gens nous disaient qu’ils seraient prêts à payer plus cher pour des aliments produits localement. Au départ, nous n’étions pas convaincus que ce serait encore le cas au moment de procéder à l’achat, mais c’est bel et bien le cas », a témoigné Paul Knechtel, le président de l’entreprise sud-ontarienne 100 Mile Market, qui achète des producteurs pour ensuite revendre les produits à des restaurants, des hôpitaux et des universités situées dans un rayon de moins de 100 miles de la provenance du produit.