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le Vendredi 9 septembre 2011 0:00 Volume 29 Numéro 02 Le 7 septembre 2011

Ça chauffe du côté des granules de bois

Ça chauffe du côté des granules de bois
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La production et la vente de granules de bois représentent bel et bien un potentiel économique pour les propriétaires de boisé de l’Est ontarien.

 

Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, les granules de bois consistent en bois densifié dont la capacité calorifique est élevée, généralement plus élevée que celle du bois de chauffage ordinaire car ils sont plus denses et plus secs. Ils représentent une source d’énergie  verte, puisqu’ils remplacent les combustibles fossiles par une biomasse qui se régénère continuellement.

 

On peut commencer par en fabriquer pour sa consommation personnelle, à partir, par exemple, de copeaux ou de chutes de bois récupérés dans un atelier, ou même de sciure produite par une scierie mobile. C’est le cas le plus simple et le moins dispendieux, et c’est précisément ce que fait François Delorme, de Plantagenet, qui était le conférencier invité de Boisés Est lors de l’atelier tenu le 20 août dernier à Dunvegan.

 

M. Delorme travaille depuis quelque temps déjà à la mise au point de sa production de granules en collaboration avec un promoteur québécois qui utilise une technologie d’origine française. « Les Européens sont très en avancent sur nous, assure-t-il. Les Américains aussi. Mais je crois que nous allons rapidement combler notre retard. » Dans sa présentation, il a décrit le processus de fabrication et les machines utilisées, insistant sur le fait qu’il existe une bonne flexibilité sur le niveau d’investissement nécessaire selon les besoins (consommation personnelle ou vente) et selon la matière première disponible.

 

En investissant un peu plus, on peut s’équiper pour produire assez de granules pour chauffer un atelier, la maison et celles des voisins, mais pourquoi pas aussi un bâtiment de ferme. « Jusqu’ici, j’ai un marché immédiat pour tous les granules que je suis capable de produire avec ma machine », affirme M. Delorme. Et puis, si l’on veut vraiment voir grand, on peut s’allier à d’autres producteurs pour alimenter une école, un hôpital ou un quartier résidentiel. Il est alors possible rêver à la création d’un marché pour les bois provenant de coupes d’éclaircie ou autres résidus actuellement invendables. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait un rêve, puisque cela se fait déjà dans d’autres régions.

 

Stéphane Proulx, le deuxième conférencier de l’atelier de Boisés Est, est spécialiste des poêles et chaudières conçues spécialement pour les granules de bois. Il a expliqué que les granules employés dans un bon appareil de combustion sont moins coûteux que le mazout ou le propane, et plus propres que le bois ordinaire : pas de poussière, moins de cendres, pas de suie, pas de fumée et chargements moins fréquents. L’équipement qu’il vend à Gatineau respecte la norme de l’Environment Protection Agency (EPA), ce qui garantit une combustion complète des granules, donc un rendement calorifique maximum et un impact minimum sur l’environnement.

 

« Les granules de bois offrent un autre avantage non négligeable », rappelait M. Proulx. « Ils échappent à la plupart des restrictions sur le transport ou l’utilisation du bois de chauffage comme il en existe à Ottawa (à cause de l’agrile du frêne) ou à Montréal (pour protéger la qualité de l’air) ».

 

L’atelier de Boisés Est sur les granules de bois avait lieu dans le cadre de la Foire du bois et encan de Glengarry, organisé en partenariat avec le groupe S.D.&G. Certified Forest Owners et le Glengarry Pioneer Museum, hôte de la foire à Dunvegan. François Delorme a profité de la foire pour faire une démonstration de son équipement de granulation, alors que Stéphane Proulx était au nombre des exposants avec ses poêles à haute efficacité. Cette troisième édition de la foire de Glengarry a attiré plus de 1200 visiteurs.