le Vendredi 29 mars 2024
le Mercredi 5 Décembre 2012 0:00 Volume 30 Numéro 08 Le 5 décembre 2012

Cicadelle de la pomme de terre dans la luzerne : Perspectives pour 2013

Cicadelle de la pomme de terre dans la luzerne : Perspectives pour 2013
00:00 00:00

L’été dernier, la cicadelle de la pomme de terre (CPT) a certainement été fidèle à sa réputation d’être l’un des ravageurs les plus redoutables de la luzerne en Ontario. Dans bon nombre de régions de la province, les dommages causés par les déprédations de la CPT ont entraîné des réductions de rendement de plus d’une tonne à l’acre dans la luzerne, ce qui représente environ une perte de 200 $/acre.  Bien que les dommages causés par la CPT aient été beaucoup plus importants que la normale, ils n’ont pas été détectés comme tels, car on a imputé le ralentissement de la croissance et le rabougrissement des plants au temps sec et chaud (voir image). Il est vrai que le manque d’eau a nui à la culture, mais ce sont les déprédations de la cicadelle entre juin et la mi-août qui sont responsables de la majorité des dommages.

 

Dommages causés par la CPT

Les dommages visuels causés par la CPT ne sont pas si marqués que le déchiquetage des feuilles du charançon postiche de la luzerne.  La cicadelle se nourrit plutôt en enfonçant sa pièce buccale à la pointe des feuilles pour ponctionner la sève du plant de luzerne. Elle y injecte ainsi une toxine qui altère le transport des fluides et des éléments nutritifs dans les feuilles.  C’est ce qui donne la brûlure caractéristique de la cicadelle qui se manifeste au début par des taches jaunâtres cunéiformes à la pointe des feuilles.

 

Pertes de rendement et de qualité

Les dommages causés par les déprédations de la CPT compromettent l’élongation des tiges, nuisent à la croissance des racines et provoquent l’enroulement des feuilles et le rabougrissement des plants.  L’ampleur des dommages causés par la CPT est étroitement liée au moment et à l’intensité de de l’infestation. En 2012, la CPT est apparue en Ontario à la fin mai, et les populations ont gonflé rapidement jusqu’au début d’août pour décliner très vite à la mi-août. À la fin-juillet, il n’était pas rare d’observer des champs de luzerne avec des populations de CPT 50 fois supérieures au seuil d’intervention.  En l’absence de traitement, les populations élevées de CPT ont réduit les rendements de luzerne de plus d’une tonne à l’acre, soit environ l’équivalent d’une coupe de luzerne à mi-été. Les dommages causés par les déprédations de la CPT ont aussi réduit la teneur en protéine brute de la luzerne récoltée. 

 

Les nouvelles parcelles ont été particulièrement touchées cet été et ont été, dans certains cas, presque détruites. La recherche montre que la réduction de rendement et de vigueur dans les parcelles fortement endommagées se répercute les années suivantes et peut accroître les risques de destruction par l’hiver.

 

La cicadelle de la pomme de terre ne survit pas à l’hiver en Ontario, mais y migre chaque année, habituellement autour de la fin mai, portée par les fronts atmosphériques.  C’est pourquoi l’ampleur de l’infestation de cette année n’a pas de répercussions sur celle de l’année prochaine.

 

Les pertes économiques attribuables aux dommages causés par les cicadelles surviennent bien avant l’apparition des symptômes. Le dépistage est le seul moyen de repérer les populations élevées de cicadelles avant l’apparition des dommages.  Il est particulièrement important de surveiller les plantules.  Le dépistage à l’aide de filets-fauchoirs à partir de la mi-juin permet d’évaluer l’ampleur de l’infestation et de déterminer s’il y a lieu d’avancer la date de coupe ou de procéder à une pulvérisation.  Le coût du traitement se situe entre 15 et 20 $ l’acre (6 à 10 $ pour l’insecticide, 10 à 12 $ pour la pulvérisation).  Pour plus d’information sur les variétés de luzerne résistantes à la CPT, le dépistage, les seuils d’intervention et les choix d’insecticides, voir le site suivant : http://bit.ly/N8GaMp (en anglais seulement).