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le Mardi 7 mai 2013 15:11 Volume 30 Numéro 16 Le 26 avril 2013

De la ferme à la table via Internet!

De la ferme à la table via Internet!
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Que pense le grand public des diverses productions agricoles? Que connaît-il du quotidien des fermiers? De jeunes agriculteurs ont voulu faire tomber les barrières en créant Dinner Starts Here, une initiative Web pour « connecter » les producteurs et les consommateurs.Andrew Campbell, un fermier d’Appin, a eu l’idée de lancer Dinner Starts Here pour que de jeunes agriculteurs ontariens partagent des anecdotes sur leur réalité concernant l’alimentation ou leur domaine agricole.

Les participants ont été sélectionnés pour le projet en fonction de leur lieu géographique et de leur secteur d’activités : production porcine, acéricole, laitière, maraîchère, horticole, de grains, d’œufs et de bétail. Certains d’entre eux travaillent sur la terre familiale, d’autres sont employés.

« Je donnais des ateliers aux fermiers sur les médias sociaux. Entre ça et le travail à la ferme, j’ai pensé que de jeunes agriculteurs pourraient utiliser ces plateformes et faire connaître leur industrie », explique Andrew Campbell, journaliste de formation qui exploite une ferme laitière et de production de grains.

L’objectif recherché derrière le compte Twitter – @HowDinnerStarts, la page Facebook – www.facebook.com/DinnerStartsHere, le blogue – www.dinnerstartshere.ca et la page YouTube – www.youtube.com/dinnerstartshere, c’est mettre en contact l’agriculteur et le consommateur pour répondre à ses questions et lui montrer les façons de faire agricoles.

On veut aussi permettre la rencontre virtuelle des fermiers, ce qui n’aurait pas été possible autrement. L’une des participants, Erin Leduc, est agricultrice à Moose Creek. « J’aimerais que ça me permette d’entrer en contact avec des collègues, qu’on puisse échanger des trucs », confirme-t-elle.

Un sondage réalisé en août 2012 par Farm & Food Care Ontario a démontré que chaque diplômé du secteur de l’agriculture et de l’alimentation avait trois emplois qui l’attendaient.

« Malheureusement, avec la moyenne d’âge des fermiers canadiens qui s’élève à 52 ans, il peut être difficile pour le grand public de voir l’excitation que les jeunes fermiers ont à l’égard de leur avenir et de leur secteur d’activités », mentionne Andrew Campbell. Les dix agriculteurs à prendre part à cette initiative sont donc tous âgés entre 20 et 30 ans. « On ne prétend pas vouloir attirer les jeunes vers notre secteur d’activité. Ce n’est pas le but. On veut informer les gens d’où provient la bouffe qu’ils retrouvent dans leur assiette », précise-t-il.

Selon lui, une mauvaise image de l’agriculture est véhiculée dans les médias par l’entremise de différents groupes de défense des droits des animaux, comme People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) qui milite notamment contre la consommation de viande.

« Nous espérons que nous serons capables de montrer nos pratiques agricoles et notre quotidien à travers la publication de photos et de vidéos. Nous ne voulons pas faire état de positions politiques ou de règlements touchant l’agriculture », souligne-t-il.

Comme productrice de grains, Erin Leduc souhaite que les consommateurs soient assurés de l’innocuité des produits de ses cultures, même si son maïs est transgénique, par exemple. « Le public n’est pas au courant de nos pratiques agricoles. L’objectif, c’est vraiment d’augmenter notre présence auprès du public », mentionne celle qui était déjà active sur les réseaux sociaux.

Dinner Starts Herre a été lancé à la réunion annuelle de Farm & Food Care Ontario au début du mois d’avril. Pour l’instant, il n’est pas question de recruter d’autres participants à temps plein. Toutefois, il est possible de mettre en ligne des photos et des vidéos à titre d’invité sur les différentes plateformes. Au moment d’écrire ses lignes, le compte Twitter avait 188 abonnés et le nombre d’amis de la page Facebook s’élevait à 196.