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le Dimanche 9 juin 2013 17:24 Volume 30 Numéro 16 Le 26 avril 2013

De l’ail de semence propre

De l’ail de semence propre
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La production nord-américaine de l’ail connaît des difficultés en raison d’infestations de nématodes (Ditylenchus dipsaci). Des recherches réalisées à la Station de recherche de New Liskeard ont permis d’apprendre un certain nombre d’informations, mais plusieurs questions demeurent irrésolues, au grand dam des producteurs et des scientifiques.

Le nématode est un vers microscopique qui assimile des éléments nutritifs dans le sol et les transforme en nourriture pour les plantes. Cependant, la présence en trop grand nombre de certaines variétés de nématodes pose problème pour la culture d’ail. Les vers s’infiltrent dans l’ail et produisent ce qui pourrait ressembler à une pourriture.

La chercheuse Becky Hugues de la Station de recherche de New Liskeard a récemment mené une étude sur la variété Music. Ce projet, commandé par l’Association des producteurs d’ail de l’Ontario, portait sur les coûts de la production de semence d’ail aseptisé à partir de culture de tissus.

La recherche a permis d’identifier deux souches de nématodes qui prennent l’ail pour cible. On ne connaît cependant ni leur provenance ni leur méthode de propagation, deux éléments qui pourraient être utiles pour éradiquer le problème.

Pour sa recherche, Mme Hugues a produit 20 000 gousses d’ail aseptisées au cours de l’été 2012. Elle a étudié les pratiques de trois producteurs d’ail qui ont ressemé l’ail aseptisé. Dans les trois fermes, la chercheuse a de nouveau détecté des nématodes. Or, dans deux des champs, elle a su déterminer la cause de la présence des nématodes, alors que c’est un mystère pour le troisième.

Un pathologiste de l’Oregon, qui s’est également penché sur ces champs, a identifié d’autres maladies. Cette pourriture est-elle causée par un champignon, une bactérie ou un virus ? Cela reste à déterminer.

De plus, les recherches ont permis de trouver une contamination de la semence de la fleur d’ail lorsqu’elle est récoltée en même temps que le bulbe.

«  L’ail n’est donc plus cette récolte facile à produire, » affirme Mme Hugues.

Fait aussi troublant : le nématode qui affecte l’ail vient d’être répertorié dans l’oignon dans les marais de Chantam et de  l’île Peel.

Il reste donc un certain nombre de questions à répondre, notamment en ce qui a trait à la désinfection des équipements, la rotation des cultures, la durée de contamination et la possibilité de contamination croisée.

Toutes ces préoccupations et ces questions sans réponse ont amené la chercheuse à informer les producteurs sur les bonnes méthodes susceptibles de minimiser les effets de la contamination.

Des recherches plus poussées serait également nécessaire, mais reste à voir si la chercheuse réussira à obtenir le financement pour mener à bien le projet.

Mme Hughes estime qu’il serait dommage que cette recherche ne se mette pas en branle puisqu’il existe présentement un consortium de chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et des ministères de l’Agriculture du Québec et de l’Ontario qui s’intéresse à l’ail.