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le Mercredi 5 mars 2014 14:16 Volume 31 Numéro 13 Le 7 mars 2014

DEP : des aliments pour animaux testés positifs

DEP : des aliments pour animaux testés positifs
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Rien ne permet de confirmer un lien entre les aliments du bétail contenant du plasma sanguin et les cas de diarrhée épidémique porcine (DEP) signalés au Canada, confirme l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

La DEP a été confirmée dans quatre provinces au Canada, mais c’est surtout en Ontario que les diagnostics tombent, avec 23 cas déclarés. L’ACIA a mené des épreuves biologiques sur du plasma sanguin de porc provenant des États-Unis, utilisé par l’entreprise Grand Valley Fortifiers pour la fabrication d’aliments granulés.

« L’étude a démontré que le plasma sanguin de porc visé contenait le virus de la DEP pouvant causer la maladie chez les porcs. Cependant, l’étude n’a pas permis de conclure que les aliments granulés contenant le plasma sanguin pouvaient causer la maladie », soutient Guy Gravelle, gestionnaire au service des Relations avec les médias pour l’ACIA.

Dès les premières analyses démontrant que le matériel génétique du virus de la DEP était contenu dans des aliments pour animaux et du plasma de sang porcin, Grand Valley Fortifiers a rappelé volontairement ses produits granulés destinés à l’alimentation de jeunes porcs renfermant du plasma porcin.

« Nous sommes heureux d’avoir pris cette décision. Nous croyons que cela a permis d’aider à limiter la propagation du virus », soutient Ian Ross, président et directeur général de l’entreprise.

Dès qu’un lien possible entre Grand Valley Fortifiers et la propagation du virus a été suspecté, l’entreprise a invité le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation à faire des prélèvements sur ses véhicules de livraison. Les 55 prélèvements se sont avérés négatifs confirmant que les protocoles de biosécurité étaient corrects.

« C’est une situation hors de notre contrôle. Je ne crois pas que nous aurions pu faire plus. Nous avons réagi très rapidement avec le rappel de nos produits », estime M. Ross.

Rappelons que le virus de la DEP a tué plus d’un million de porcs aux États-Unis depuis la mi-mai. Le caractère résistant et virulent du virus de la DEP laisse croire que d’autres cas seront détectés ici. Cette maladie animale ne présente aucun risque pour les autres animaux, l’humain et la salubrité des aliments, assure l’ACIA, mais peut provoquer la diarrhée et les vomissements chez les porcs. Elle peut causer une maladie grave, voire mortelle chez les porcelets des troupeaux qui n’ont jamais été exposés au virus.

« L’Agence continuera d’analyser les aliments du bétail et les ingrédients qui entrent dans leur fabrication et d’examiner les données épidémiologiques recueillies au cours de l’enquête, afin de s’assurer que les contrôles qu’elle a mis en place continuent de protéger le bétail canadien, assure M. Gravelle. L’ACIA examinera toutes les pistes liées aux aliments du bétail qui pourraient apparaître, en particulier celles provenant des analyses en cours au Canada et aux États-Unis. »

Grand Valley bannit le plasma

Utilisé pour sa haute teneur en protéines et sa facilité de digestion chez les porcelets notamment, le plasma sanguin ne sera plus employé par le fabricant, assure Ian Ross.

« Nous croyons que la seule chose à faire, pour nous et l’industrie, est de cesser d’utiliser des ingrédients d’origine porcine, incluant entre autres la farine de sang et le plasma sanguin, dans la nourriture de porc. […] Nous lancerons d’ici quelques semaines une nouvelle ligne de produits pour porcelet sans ces ingrédients », annonce-t-il.

Pour aider l’industrie à contrer la menace que pose la DEP, l’ACIA facilite l’accès aux vaccins, bien qu’il ne s’agit qu’une des mesures à prendre pour se protéger de cette maladie.

« Compte tenu des caractéristiques de virus de la DEP et des modes de transmission, l’adoption de protocoles de biosécurité rigoureux demeure la meilleure façon de freiner l’introduction ou la propagation de cette maladie au Canada », fait savoir Lisa Murphy, porte-parole de l’ACIA.