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le Jeudi 9 avril 2015 4:00 Volume 32 Numéro 15 Le 3 avril 2015

Des plantes qui sauvent des vies

Des plantes qui sauvent des vies
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PlantForm Corporation, une société dérivée de l’Université de Guelph, s’emploie à assurer le financement pour d’autres essais connexes à ses traitements novateurs pour lutter contre des maladies graves comme le cancer. L’objet principal du travail de PlantForm est l’utilisation de plants de tabac pour créer des versions économiques de médicaments biosimilaires – à base de plantes, des versions génériques de médicaments biologiques.

Les plants sont cultivés à l’intérieur, et par le biais du génie génétique, ils sont formulés pour correspondre à certains composés qui sont par la suite purifiés en produits substituts pour les médicaments populaires comme l’Herceptin, utilisé pour traiter le cancer du sein.

Une fabrication économique

« Nous arrivons maintenant dans les étapes finales pour assurer un troisième cycle de financement, lequel nous permettra d’utiliser nos meilleurs candidats-médicaments pour des études expérimentales sur les animaux », explique Don Stewart, président-directeur général de PlantForm.

« Nous avons démontré l’efficacité avec un modèle animal, et cela nous est essentiel pour essayer d’assurer le financement pour des essais cliniques. »

Les médicaments biologiques typiques sont fabriqués en utilisant des systèmes dispendieux de culture de cellules de mammifères dans des laboratoires pharmaceutiques sophistiqués, tandis que les produits d’origine végétale de PlantForm peuvent être fabriqués pour environ un dixième du coût.

Des sommes importantes sont dépensées annuellement à travers le monde pour des médicaments qui permettent de sauver des vies. Être en mesure de les fabriquer de façon plus économique pourrait avoir un grand impact sur les dépenses en soins de santé.

« Nous pourrions faire réaliser d’importantes économies au système de soins de santé si nous pouvons réduire le coût annuel d’un traitement de 50 %, par exemple », indique M. Stewart. « Il y a souvent une limite au nombre de personnes qui peuvent obtenir certains médicaments parce qu’ils sont très dispendieux. Donc, ceci pourrait faciliter l’accessibilité au traitement. »

L’entreprise est également impliquée dans un projet financé par l’entremise du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches Canada et par la Fondation Bill et Melinda Gates pour produire un médicament substitut économique pour traiter le VIH/SIDA. Ultimement, M. Stewart espère que la technologie puisse être transférée afin que le médicament puisse être fabriqué là où il est le plus nécessaire, en Afrique par exemple.

Des percées à l’international

Les opérations de Plantform basées à Guelph sont en pleine expansion au niveau international. Au cours des dix-huit derniers mois, la firme a travaillé à la création d’une coentreprise avec PharmaPraxis, une entreprise de biotechnologie brésilienne, de manière à fabriquer des médicaments pour le marché du Brésil et de l’Amérique du Sud.

Actuellement, le Brésil compte parmi le septième plus grand marché international en matière de produits pharmaceutiques. Par conséquent, cette nouvelle entreprise offre de nombreux avantages, indique M. Stewart.

« Il y a beaucoup d’intérêt de la part du gouvernement brésilien dans cette coentreprise, puisqu’il a un service national de santé et a besoin de trouver des moyens économiques de fournir des médicaments », dit-il.

« Nous sommes très heureux de cette occasion au Brésil. Nous avons assuré le financement de démarrage de plus de 1,5  million $ d’une agence du gouvernement brésilien, et nous croyons que nous pouvons créer beaucoup de valeur autour de cette technologie de l’Université de Guelph », ajoute-t-il.

L’objectif à long terme de PlantForm est d’établir deux sites de fabrication pour ses produits : un au Canada pour desservir l’Amérique du Nord et l’Europe, et un au Brésil pour l’Amérique du Sud et l’Asie.