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le Lundi 20 août 2001 0:00 Autres

Jean Dumontier de l’Est ontarien sauvegarde le patrimoine canadien

Jean Dumontier de l’Est ontarien sauvegarde le patrimoine canadien
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Le joyau de Jean Dumontier. La plaque dit ceci : «Ce tracteur a été acheté en 1918 en Pennsylvanie par la Ville de Québec pour l’entretien des plaines d’Abraham durant 35 ans. En 1953, le Conseil de Québec décide d’envoyer le vieux tracteur à la ferraille

Jean Dumontier, propriétaire du musée «Chez l’Ancien» à Casselman, est arrivé de France en 1982 avec sa famille. Il fut impressionné par la liberté dont jouissent les Canadiens et par la libre entreprise au Canada. Il décida donc de s’y installer pour de bon. Au tout début, il s’occupait de restaurer les vieilles machines agricoles pour le plaisir, jusqu’au jour où le préfet de la municipalité de Cambridge, Denis Pommainville et le conseiller Ronald Drouin, le rencontrèrent lors d’une démonstration de machinerie à Lemieux, dans l’Est ontarien. Ils le convainc de créer un musée. «J’y avais déjà pensé, mais je n’avais pas les moyens financiers nécessaires pour exécuter un tel projet. C’est alors que les gens de la municipalité m’ont fait parvenir des dons en argent. Certains ont payé pour des services, tandis que d’autres ont donné de leur temps» se rappelle M. Dumontier. Des bénévoles, dont le curé du village, le maire de la municipalité, des entrepreneurs de la région, des agriculteurs, des amateurs de l’histoire et d’autres amis du musée comme M. Gilles Desnoyers et M. Marc Picard, président du club optimiste de Casselman ont tous aidé M. Dumontier à démarrer son musée en 1995.

«L’idée d’un musée agricole dédié à la gloire de nos ancêtres et de nos ingénieurs a pris naissance dans le désir de préserver ce patrimoine culturel et de créer un lieu commun où les gens pourraient se rassembler autour de tous ces objets.

Un de mes buts était de permettre aux aînés, qui vivent dans une société moderne toujours en évolution, de retourner dans le passé et de se rappeler certaines choses qui eux utilisaient plus jeunes», déclare Jean Dumontier. «Vous savez, les ingénieurs d’aujourd’hui n’inventent rien, ils ne font qu’améliorer les machineries inventées par nos ancêtres». De plus, le musée est situé dans l’Est ontarien, dans une région agricole à forte teneur francophone. En fait, le musée de Chez l’Ancien est le seul musée agricole francophone de l’Ontario. «Nous pouvons donc en être fier!», s’exclame M. Dumontier Selon Jean Dumontier, la grande raison pour laquelle les vieux instruments sont dans de si piteux états, c’est que les Américains ramassent tout ce qui pourrait avoir de la valeur et peut être revendu.

«Il existe un marché incroyable aux États-Unis pour les vieilles machines agricoles. Les Américains achètent tout ce qu’il y a de valable, et qui nécessite le moins de restauration possible, pour ensuite les revendre aux Européens à gros prix, car les Canadiens sont de 50 a 60 ans en avance sur l’Europe. Les Canadiens sont de grands inventeurs», a affirmé M. Dumontier. Il est donc difficile pour lui d’acheter des machines dans les encans, car les Américains achètent tout, peu importe le prix. C’est pour cela qu’à l’achat, une vieille machine qui ne fonctionne plus peut se vendre facilement 500 à 600 $.

La rénovation par la suite peut aisément demander de 1 à 1_ mois de travail pour le remettre en bon état de marche. «Toutes les machines qui sont exposées ici sont en état de fonctionnement», souligne M. Dumontier. La plupart de ces machines ont été achetées au Canada, mais fabriquées aux États-Unis. Dans l’atelier du musée, des jeunes stagiaires aide M. Dumontier. «Ces jeunes sont de vrais génies, si on considère qu’à la fin de leur stage, ils savent rebâtir au complet un tracteur sans en oublier une seule pièce. Avec quatre vieux tracteurs, on est capable d’en rebâtir deux qui marche à merveille» dit fièrement Jean Dumontier.

«Je ne sais pas ce que je ferais si je n’avais pas ces jeunes, ainsi que les bénévoles du musée. Je les apprécie et les remercie tous». Dans le musée «Chez l’ancien», des instruments agricoles parmi les plus rares d’Amérique y sont rangés dans un large bâtiment construit par des bénévoles. On y trouve une presse à balle ronde datant de 1936, un épandeur à gravier, un coupe-glace, un ensemble de roulettes datant de 1846, et le premier tracteur à moteur qui a servi à tondre le gazon sur les plaines d’Abraham à Québec de 1918 à 1953. D’ailleurs, ce tracteur est un des préférés de Jean Dumontier. En tout, entre 150 à 200 machines agricoles y sont exposées.

Les vieilles machines ne lui appartiennent pas toutes. Certaines ont été prêtées au musée afin qu’elles puissent être exposées parmi la collection de M. Dumontier. La collection du musée comprend aussi d’anciennes pièces utilisées dans les maisons d’autrefois, telles que des laveuses à bras, des fournaises, des gramophones, etc. Si vous avez de ces vieilles pièces de collection à mettre à l’honneur, Jean Dumontier les accueillera avec fierté dans le musée et en prendra le plus grand soin, soyez-en assuré! Vous ferez alors parti des membres collectionneurs du musée de Chez l’Ancien de Casselman. En terminant, M. Dumontier nous avise qu’il possède une vieille pompe à eau en bois qui fonctionne et peut en reproduire une copie sur demande, selon les spécifications du client. Il est aussi à la recherche d’un engin à vapeur. Avis également à tous ceux qui auraient des vieilles machineries agricoles ou qui désireraient donner ou prêter toute autre pièce au musée. Elles seront remises à neuf et bien entretenues.