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le Mercredi 17 novembre 2004 0:00 Le 17 novembre 2004

L’entreprise R.D. Legault Seeds récolte un Phénix!

L’entreprise R.D. Legault Seeds récolte un Phénix!
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La compagnie R.D. Legault de St-Albert s’est mérité un prix Phénix le 5 novembre dernier lors du Gala des Phénix 2004. Cet honneur lui a été décerné dans la catégorie Petite entreprise. Pour Raymond Legault, ce prix revient à toute l’équipe qui l’entoure

La compagnie R.D. Legault Seeds Ltd de St-Albert dans l’Est ontarien s’est illustrée en remportant le prix Phénix dans la catégorie Petite entreprise lors du dernier Gala du Phénix, organisé par la Chambre économique de l’Ontario. « J’ai adoré le format de l’événement, raconte Diane Legault, les yeux brillants d’émotion quelques jours après cette soirée mémorable. Chapeau aux organisateurs! », dit-elle. À son avis l’orchestration de chacun des petits détails a contribué à l’éclat de cette soirée.

R.D. Legault qui se spécialise dans la production de semences de soya depuis 1986 a été choisi parmi les trente-trois finalistes du Gala, toutes des entreprises francophones en Ontario, pour représenter la catégorie de la Petite entreprise, c’est-à-dire comptant dix employés et moins et ayant réussi à augmenter son chiffre d’affaires annuel et ses profits.

Raymond Legault, le fondateur de l’entreprise, avoue n’avoir pas réalisé avant cette fameuse soirée du 5 novembre dernier qu’il pourrait être appelé à monter sur l’estrade. Même s’il n’avait pas préparé de discours, son épouse Diane affirme qu’il s’en est admirablement bien tiré.

« Bien sûr ça fait plaisir, affirme Raymond Legault en regardant le Phénix qui trône sur son bureau mais je tiens à préciser qu’il s’agit du fruit d’un travail d’équipe ».

Cette équipe est composée de quatre employés à temps complet: M. Legault qui a la responsabilité de la micronisation du soya, son épouse Diane qui fait la comptabilité et qui s’occupe de tout ce qui a trait aux formalités ISO, Robert Perras dont la fonction de négociant traite tous les points reliés à la mise en marché ainsi que Michel Laferrière qui s’occupe du conditionnement des semences. À ces derniers, s’ajoute André Neveu, un étudiant qui revient chaque été depuis quatre ans. C’est pour ainsi dire, une petite famille pour laquelle Mme Legault apporte chaque matin, le café pour la pause de l’avant-midi pendant laquelle ils prennent plaisir à échanger.

S’il s’agit d’une grande reconnaissance pour lui et pour son équipe, M. Legault estime que cela l’est tout autant pour l’agriculture et l’agroalimentaire. «Quand je pense que les agriculteurs représentent seulement deux pour cent de la population ontarienne, arriver à se tailler une place parmi l’ensemble des entreprises de la province, et ce dans tous les secteurs de l’industrie, poursuit-il, c’est assez exceptionnel. Je suis bien fier aussi pour la Fromagerie coopérative St-Albert qui s’est mérité un Phénix et pour la Ferme Mariposa qui fait un travail remarquable ainsi que la chef Chantal Caron qui se sont classés parmi les finalistes. »

Historique

Raymond Legault a troqué le métier de fonctionnaire en 1980 alors qu’il démarre tranquillement l’entreprise de semences. Il produit alors plusieurs variétés de céréales mais s’intéresse aussi au soya. Pourtant à cette époque, cette semence ne jouit pas d’une grande popularité. « Il y a vingt-cinq ans, c’est à peine si nous vendions mille poches de soya à l’intérieur d’une année. Aujourd’hui, cela correspond à peu près à la quantité achetée annuellement par certains producteurs. Il faut dire qu’au début, les variétés de soya n’étaient pas très adaptées à nos conditions climatiques. Les sélectionneurs de semences d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) ont énormément contribué à l’amélioration de la génétique », soutient M. Legault

« Ce qui est épatant avec le soya, poursuit-il, c’est que le potentiel de débouchés en termes de produits à valeur ajoutée semble inépuisable ». Diane Legault affirme que son époux a toujours pressenti la valeur de ce produit et qu’il n’a pas hésité à s’engager sur cette voie.

Chemin faisant, c’est en 1986, que R.D. Legault prend véritablement son envol en s’affiliant avec First Line Seeds. Depuis, la compagnie ne cesse de prendre de l’expansion. Elle a acquis notamment, les droits d’une variété achetée à AAC, le RD 714 Haute protéine, un produit très prisé des Japonais qui achètent la totalité de sa production. Pour cette variété, M. Legault cultive lui-même les champs destinés à la récolte des semences alors qu’il donne à forfait 2000 acres de culture pour la reproduction des autres variétés. Depuis un an, il opère selon les normes du système de retraçabilité ISO (International Standard Organisation), qui lui permet de contrôler la qualité de toutes les parcelles produites.

R.D. Legault offre aussi aux producteurs agricoles, les services d’entreposage et de micronisation pour leur récolte de soya. Ainsi, les agriculteurs viennent se servir au besoin et ramènent un grain micronisé, c’est-à-dire qui a subi une exposition aux rayons infrarouges qui en ont éliminé certaines substances nuisibles à la santé animale.

La compagnie achète aussi du soya qu’elle décortique pour en faire des produits à valeur ajoutée. Pour ce faire, M. Legault a inventé un appareil qui s’acquitte de cette tâche.

Le parcours n’a pas toujours été facile et lorsqu’en 1998 la famille Legault vit l’ensemble de ses installations rasées par les flammes, la tentation fut grande pour le propriétaire, de tout abandonné.

Soutenu et encouragé par son épouse, Raymond Legault se releva de cette épreuve. Un beau matin, Diane le vit attabler à dessiner des plans. « Là j’ai su que ça y était! », dit-elle. Pour sa petite famille, son épouse et leurs trois filles Chantal, Natalie et Stéphanie, Raymond Legault a refusé de baisser les bras.

Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et l’entreprise a été remise à flot comme en témoigne ce Phénix.