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le Mercredi 5 Décembre 2012 0:00 Volume 30 Numéro 08 Le 5 décembre 2012

La vaccination réduit de moitié l’E. coli

La vaccination réduit de moitié l’E. coli
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Depuis septembre, il a été difficile d’ignorer ce que les médias ont désigné comme le plus important rappel de bœuf dans l’histoire canadienne, en raison d’une contamination par E. coli en Alberta. Bien qu’il n’y ait aucun vaccin efficace à 100 p. cent pour éliminer cette bactérie, une équipe de chercheurs de Guelph a déterminé qu’une vaccination des bovins réduisait de près de moitié l’excrétion d’E. coli.

Il existe des stratégies de contrôle d’E. coli à la ferme; par conséquent, la salubrité des aliments est assurée par une série de mesures de surveillance après l’abattage, de prévention de la contamination, et de techniques de préparation des aliments. Malheureusement, ces stratégies ne sont pas toujours complètement efficaces et n’empêchent pas la bactérie de se propager dans l’environnement avant l’abattage.

Il n’existe actuellement aucun vaccin humain contre E. coli O157:H7. Il existe toutefois deux vaccins commerciaux pour les bovins : Bioniche® Life Sciences Inc., produit en Ontario et Epitopix® commercialisé aux États-Unis, ce dernier n’étant cependant pas homologué au Canada. Ces vaccins agissent en réduisant la capacité d’E. coli O157:H7 de se développer dans le système digestif des bovins, ce qui peut donc réduire la probabilité que la bactérie contamine les aliments et l’eau et infecte les humains.

Conclusions positives
Les chercheurs ont évalué 18 études sur l’efficacité de ces vaccins pour le bétail, dans le cadre d’une stratégie avant l’abattage.

Pour évaluer ces études, des analyses ont été effectuées sur des échantillons prélevés avant l’abattage, à l’abattage et après l’abattage ainsi qu’en regroupant les résultats d’avant l’abattage et durant l’abattage.

Selon l’évaluation des résultats, la vaccination des bovins contre cette souche d’E. coli a été considérée comme un moyen de lutte efficace. Ainsi, dans les études qui étudiaient l’excrétion d’E. coli avant l’abattage après deux doses de vaccin, on a observé les bovins ayant reçu deux doses présentaient 47 pour cent de réduction dans l’excrétion d’E. coli comparativement aux bovins qui n’avaient pas été vaccinés.

Les conclusions de cette étude témoignent de la possibilité d’adopter une approche efficace à plusieurs volets pour réduire la propagation d’E. coli O157:H7 aux humains en ciblant la maladie à la source. Cette intervention pourrait aider à réduire non seulement la quantité d’E. coli O157:H7 excrétée dans l’environnement, mais également le risque et le fardeau associés à l’introduction de la bactérie dans les abattoirs.

À noter toutefois que les vaccins ne sont pas efficaces à 100 pour cent, et que les mesures de salubrité à la ferme en vigueur le long de la chaîne alimentaire, de la terre à la table, ne doivent pas être négligées.

Néanmoins, la vaccination contre E. coli O157:H7 à la ferme semble être une stratégie proactive efficace qui peut améliorer la salubrité de nos aliments, protéger la santé publique et convaincre les consommateurs que le bœuf canadien est un produit sûr et de qualité.

La bactérie
La bactérie E. coli se retrouve dans le système digestif non seulement des bovins, mais de la majorité des animaux, y compris les humains. La plupart des souches d’E. coli sont inoffensives, et jouent en fait un rôle important dans le processus de digestion. Il existe cependant certains types d’E. coli, qui peuvent provoquer de graves troubles chez les humains, sans être dommageable pour les bovins. Les infections chez les humains peuvent se produire à la suite de la consommation d’aliments ou d’eau contaminés, ou par contact direct avec des bovins et du fumier. Il existe donc aussi un risque professionnel pour les personnes qui sont en contact étroit avec des bovins, ou même dans le cadre d’une exposition agricole.

Cet article a été originalement publié par le MAAARO dans bulletin électronique «Le bœuf virtuel». Pour plus de détails sur cette recherche, consultez l’article (Varela, Dick and Wilson, 2012) complet sur le site du ministère.