le Jeudi 28 mars 2024
le Mercredi 16 janvier 2013 0:00 Volume 30 Numéro 10 Le 18 janvier 2013

Le confort d’aujourd’hui dans un bâtiment d’époque

Le confort d’aujourd’hui dans un bâtiment d’époque
00:00 00:00

En 2009, Patrick Séguin et ses parents, Pierre et Colette, décident de porter un grand coup. Redonner du confort à leurs vaches pour leur permettre d’exprimer tout leur potentiel génétique. « On perdait des animaux, on courait après le lait, on n’arrivait pas à garder de bonnes familles de vaches », fait savoir Patrick.

Les producteurs de Saint-Albert, dans l’Est ontarien, n’avaient plus le choix. Il leur fallait offrir plus d’espace aux 85 vaches, passablement à l’étroit dans le bâtiment de 61 m sur 12 (200 pi sur 40) aménagé en tête à tête.

Deux options se pointent. Reconstruire à neuf ou agrandir et rénover le bâtiment existant. Après mûre réflexion, et surtout après avoir consulté leur portefeuille, les Séguin misent sur le deuxième choix. « Notre situation financière ne nous permettait pas de reconstruire. Mais même si ça avait été le cas, on ne l’aurait pas fait. Pourquoi s’endetter massivement sans obtenir plus de résultats de notre troupeau ? » demande judicieusement Patrick, formé à l’ITA de Saint-Hyacinthe et principal instigateur du projet. Sage décision : les propriétaires à parts égales de la Ferme Ricky s’en sont tirés avec une facture de 360 000 $, environ le tiers du prix d’une construction neuve.

Un bon départ
« L’étable de 30 m sur 12 qu’avaient achetée mes parents en 1977 avait la hauteur et la largeur nécessaire pour qu’on puisse y apporter des améliorations importantes sans tout jeter à terre », explique le producteur de 35 ans, qui siège au conseil d’administration de La Coop AgriEst. « C’était un bon bâtiment de 52 places solidement construit sur le roc, et que l’on avait déjà agrandi de 30 m en 1988. »

Mais voilà, certaines infrastructures montraient des signes de désuétude. Les stalles étaient trop étroites et pas assez profondes. Les mangeoires se trouvaient plus basses que le plancher des stalles, les chaînes étaient trop courtes et le mode de traite en tête à tête s’avérait de moins en moins pratique. Il fallait aussi penser au confort et à l’efficacité du travail des propriétaires !

Les Séguin s’accordent alors pour ajouter à l’étable une section de 18 m sur 16, afin de fournir, dans l’ensemble du bâtiment, plus d’espace au troupeau en lactation et, du coup, de pouvoir loger les vaches taries. Dans la foulée des travaux d’agrandissement, on refait à neuf tout le ciment de l’étable existante. On élargit les stalles. La majorité d’entre elles mesurent maintenant 150 cm (60 po) de large sur 182 de long. Les plus petites vaches se contentent de 137 cm sur 178 (tout de même !). Une nette amélioration par rapport aux 114 cm dont disposaient les vaches, à l’origine, en 1977. On profite de l’occasion pour positionner les vaches queue à queue, de manière à faciliter la traite (l’étable compte maintenant 95 places). On installe un système de traite de plus grande capacité, des trayeuses sur rail et un système de distribution d’eau à plus haut débit. L’espace mangeoire, où l’on sert une RTM, est en céramique et situé 10 cm au-dessus des matelas de caoutchouc qui recouvrent toutes les stalles. Une chaîne de 91 cm laisse plus de liberté de mouvement aux vaches. Quatre ventilateurs ont été ajoutés aux cinq que comptait déjà le système de ventilation tunnel. Bref, deux mois et demi d’un intense travail, du matin au soir.

Résultat : la production est en constante évolution. « J’ai arrêté de perdre des vaches à cause du manque de confort, dit Patrick. Je dois même en vendre ! On a besoin de moins d’animaux, soit environ 80, pour faire notre quota de 103 kg – 35 litres en moyenne par vache et par jour dans le réservoir ! Notre MCR est à 235 et notre moyenne est supérieure à 10 000 kg. Le compte des cellules somatiques est passé de 300 000 à 150 000, et les cas de mammite ont chuté radicalement.