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le Mercredi 4 mai 2005 0:00 Le 4 mai 2005

Le prix du boeuf ? seuls les producteurs ont subi une baisse

Le prix du boeuf ? seuls les producteurs ont subi une baisse
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Des données publiées par les Producteurs laitiers du Canada illustrent clairement que depuis le début de la crise de la vache folle en mai 2003, ce ne sont que les agriculteurs qui ont été pénalisés dans la filière du boeuf. Les abattoirs et les détaillants, quant à eux, ont non seulement réussi à traverser la crise sans dommage apparent, ils en ont même profité pour accroître sensiblement leur part du revenu global.

Se basant sur des données recueillies au Québec et en Ontario, les Producteurs laitiers du Canada (PLC) ont compilé les prix de gros et de détail payés pour la viande de bovins âgés qui est transformée en boeuf haché entre janvier 2002 et août 2004, et ont ensuite calculé la part qui revient aux producteurs et celle qui est retenue par les abattoirs.

Comme on peut le voir sur le graphique, à partir du mois de mai 2003 la crise de la vache folle a eu pour effet de réduire d’une façon substantielle la part que reçoit le producteur agricole, alors que les parts des abattoirs et des détaillants se sont accrues, avec pour résultante que le prix au détail a finalement très peu baissé.

Les consommateurs n’ont donc pas bénéficié de la diminution des prix à la production du boeuf, commentent les PLC. En fait, selon les analystes de l’organisation, cette situation ressemble étrangement à ce qui a été observé lors de la déréglementation du secteur laitier dans quelques pays, notamment au Royaume-Uni: bien que le revenu des producteurs ait chuté, le prix à la consommation est resté le même ou a augmenté.

Avec la gestion de l’offre, la stabilité des prix à la ferme se transmet jusqu’aux prix à la consommation, comme c’est le cas pour la production laitière au Canada, souligne les Producteurs laitiers. Ailleurs au monde, le lait demeure la denrée la plus subventionnée.

« Les PLC ont bâti le graphique à partir des données disponibles publiquement, explique Thérèse Beaulieu, porte-parole de l’organisation. Nous avons ensuite distribué le graphique accompagné d’une explication aux députés en novembre dernier ».