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le Mercredi 20 octobre 2004 0:00 Le 20 octobre 2004

Le rideau se ferme sur la comédie musicale «Les noces d’Antoine et Corine»

Le rideau se ferme sur la comédie musicale «Les noces d’Antoine et Corine»
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La comédie musicale Les Noces d’Antoine et Corine, conçue, produite et jouée en grande partie par des familles d’agriculteurs, dans le cadre du 75e anniversaire de l’Union des agriculteurs franco-ontariens a connu un succès qui dépasse de loin toutes les

Le 9 octobre dernier à St-Isidore dans l’Est ontarien, quatre cents spectateurs assistaient dans une salle plus que comble à la dernière représentation de la comédie musicale Les noces d’Antoine et Corine conçue et jouée par des familles d’agriculteurs pour célébrer le 75ième anniversaire de l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO). « Nous avions le goût de nous amuser entre nous avec un souci de présenter notre histoire mais jamais nous n’avions espéré un tel succès », a déclaré André Chabot un des acteurs de la pièce et relationniste à l’Union.

Un spectacle en grande demande

« Au début, le spectacle devait être présenté seulement à deux occasions, soit en grande première au grand banquet du 75ième anniversaire de l’Union le 27 mars 2004 et en supplémentaire le 3 avril à l’église de Ste-Anne-de-Prescott », a déclaré à Agricom le président des fêtes du 75ième anniversaire de l’UCFO et membre de l’exécutif M. Etienne Séguin. « Puis nous nous sommes dit qu’il faudrait à un moment donné faire une autre représentation supplémentaire à St-Pascal-Baylon, puisque c’est là que tout a commencé, mais le mot s’est passé rapidement et les organisateurs ont accepté de faire une autre représentation au Festival du patrimoine agricole et culturel franco-ontarien, le 24 septembre à St-Albert.

À St-Pascal-Baylon, il a fallu deux représentations les 1 et 2 octobre derniers pour accueillir tous les spectateurs qui voulaient y assister. Enfin, les organisateurs du 125ième anniversaire du village de St-Isidore-de-Prescott ont proposé une autre supplémentaire qui une fois de plus a fait salle comble. »

Un succès dû à l’authenticité

En tout et partout ce sont quelque 2000 spectateurs qui ont vu cette comédie musicale qui a su allier chants et musique moderne à la vie d’autrefois. Par exemple l’interprétation de la chanson Trois petits cochons de Dan Bigras a suivi une scène ou un marchand de tracteurs des années ?50 (un forgeron recyclé) essaie d’échanger des animaux contre un nouveau tracteur.

Autre exemple, la scène finale où Brigitte Lamoureux a interprété avec une voix admirablement chaude et intense Mon beau drapeau une composition récente de Brian St Pierre un auteur franco-ontarien. Mais l’authenticité vient du fait que la plupart des acteurs ont vécu ou entendu dire de leurs parents l’histoire qu’ils racontent.

La plupart des membres de la troupe de plus de quarante acteurs figurants, musiciens, chanteuses, chanteurs, et techniciens provenaient de familles d’agriculteurs ou avaient un lien étroit avec le quotidien agricole de l’Est ontarien. Dans ce contexte à de nombreuses occasions les acteurs « sortaient du texte » avec assurance pour nous donner des scènes d’improvisation tout à fait hilarantes.

D’une représentation à l’autre bien malin celui qui pouvait prédire les réparties entre André Chabot, Jean-Yves Gaudreau et Louis Racine dans la boutique de forge à Jos Séguin.

Entre le rire, les larmes et l’histoire

Comme il fallait s’y attendre la pièce donnait aussi lieu à des scènes très touchantes telles la vente de la ferme d’Antoine à sa fille Monique ou la crise de larmes de Jos le forgeron dont aucun des enfants ne veut prendre en main la boutique. Jamais cependant on ne tombera dans le mélodrame. Chacun des nombreux tableaux est conclu par une note d’espoir et est suivi par une chanson ou une pièce musicale qui est en lien direct avec le texte.

Du côté historique, il faut dire que la pièce est un reflet fidèle de l’histoire de l’Union des cultivateurs franco-ontariens, même si la chronologie des faits, comme plusieurs l’ont remarquée, n’a pas toujours été respectée. « Cette comédie musicale se voulait d’abord une occasion d’illustrer des temps forts des 75 ans d’histoire de l’Union des cultivateurs, mais elle demeure une oeuvre de création ou des personnages fictifs côtoient des personnages réels, tels que des Antonin Lalonde, Laurent Farmer et Alain Lavigne qui ont vraiment marqué l’histoire de l’Union », explique Jean-Marie Séguin, un des concepteurs de la pièce, agriculteur de son métier et ancien président de l’Union.

Présenter un tel historique par le truchement d’une comédie musicale était un tour de force qui a été admirablement bien réussi. Les spectateurs sont unanimes à ce sujet.

Agricom a recueilli de nombreux témoignages à cet effet et il n’était pas rare que des spectateurs faisaient un lien entre ce spectacle et celui de l’Écho d’un peuple. Le témoignage de M. Pat Butler fonctionnaire à sa retraite du ministère de l’Agriculture résume bien l’ensemble des commentaires reçus. « Ce sont des spectacles de catégorie différente qu’on ne peut comparer mais j’ai eu autant de plaisir et de fierté à voir l’un et l’autre. »