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le Mercredi 23 septembre 2015 14:59 Volume 33 Numéro 03 Le 18 septembre 2015

Le voyage de Champlain en Ontario

Le voyage de Champlain en Ontario
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Publication spéciale dans le cadre du 400e anniversaire de présence française en Ontario.

Les célébrations du 400e anniversaire de présence française en Ontario accordent une grande place au rôle joué par Champlain dans l’essor de la province. Avec raison : sur ses traces, les missionnaires, les marchands, les voyageurs ont parcouru les cours d’eau et formé les premiers établissements de ce qui deviendra l’Ontario.

C’est dans le but de consolider les alliances commerciales et militaires avec les Hurons-Wendats que Champlain quitte Québec en direction de la baie Georgienne, le 9 juillet 1615. Passé l’Isle-aux-Allumettes, sur la rivière des Outaouais, il découvre des paysages qu’un seul Européen a vus : son homme de confiance, Étienne Brûlé, qui a déjà passé plusieurs saisons en Huronie.

Champlain bifurque vers l’ouest et emprunte la rivière Mattawa, « un lieu assez agréable à la vue », jusqu’au lac Nipissing, qu’il estime beau, propice aux pêcheries et à l’agriculture. Vient ensuite la rivière des Français, un cours d’eau qui, de nos jours, frappe par sa beauté brute et sauvage. Champlain y voit saults et rochers, impropres à l’agriculture et donc au projet qui lui est si cher, soit l’établissement d’une colonie de peuplement. Puis il entreprend la dernière étape de son voyage dans la poissonneuse « mer douce ».

Après 24 jours de navigation, le 1er août 1615, il atteint enfin Toanché (Penetanguishene, aujourd’hui). Il est saisi par la majesté des paysages, de leurs collines et ruisseaux « qui rendent ce terroir agréable », et qui lui rappellent la Bretagne.

Désireux de mieux connaître ses hôtes, Champlain va de village en village. Il découvre Carhagouha (au nord de Perkinsfield), avec ses palissades de bois à triple rang, et poursuit son voyage en ce pays « très beau, et bon, par lequel il fait beau cheminer » jusqu’à Cahiagué (dans le secteur de Warminster), chef-lieu de la nation wendate. La sédentarité du peuple, son occupation du territoire, la culture des terres autour des 18 agglomérations, dont 6 sont fortifiées, l’organisation politique en conseils et le commerce entretenu avec les nations voisines impressionnent Champlain.

S’il n’a pas l’intention de passer l’hiver chez les Wendats, l’amitié qui le lie à eux l’amène à participer à une grande expédition militaire contre les Iroquois. Ainsi, le 1er septembre 1615, il quitte Cahiagué, traverse le lac Couchiching, le lac Simcoe, le lac Sturgeon, la rivière Otonabee, le lac Rice et la rivière Trent jusqu’à la baie de Quinte et les Mille-Îles. Dans ce territoire, aujourd’hui la région touristique de Peterborough-Kawartha, il découvre un terreau fertile en fruits et en gibier qui débouche sur le fleuve Saint-Laurent. Il traverse le lac Ontario en direction du lac Oneida, au sud.

Le 16 octobre, blessé par deux flèches, il reprend la route du nord, transporté dans un panier par un Wendat. Il passe l’hiver à Cahiagué et à Carhagouha et participe à une grande expédition de chasse, explore le pays, observe les mœurs et les coutumes qu’il décrira abondamment dans une première ethnologie des Hurons-Wendats. En mai, il met un terme à la dernière exploration de sa carrière en rentrant à Québec. Il consacrera ensuite toutes ses énergies à la consolidation d’une Nouvelle-France.

Le séjour de Champlain en Huronie a été de courte durée, mais bien profitable à la Nouvelle-France. Sur les traces d’Étienne Brûlé, il y a tissé d’importants liens qu’ont ensuite nourris les missionnaires jésuites. Et les marques de son passage demeurent très visibles. Monuments, plaques commémoratives, reconstitutions, portages et sites de pêche honorent aujourd’hui les premiers occupants de la région et la présence des premiers Français à avoir foulé le sol ontarien.

Sources :

Œuvres de Champlain, tome IV

Biographi.ca

Site internet de la Fiducie du patrimoine ontarien