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le Mercredi 5 Décembre 2012 0:00 Volume 30 Numéro 08 Le 5 décembre 2012

Les hauts et les bas de la Fromagerie de Thornloe

Les hauts et les bas de la Fromagerie de Thornloe
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La Fromagerie de Thornloe ne l’a pas toujours eu facile. Elle en a vu des années de vaches maigres et des changements de propriétaire, mais grâce à l’arrivée de son maître-fromager, Martin Melendez, elle a évité le pire il y a quelques années. Elle est aujourd’hui un modèle d’affaires inspirant pour plusieurs autres fromageries grâce à la diversification de ses atouts.

 

Les bas

Tous connaissent le combat épique des producteurs laitiers du Timiskaming pour éviter la fermeture de la fromagerie, alors détenue par le géant laitier Parmalat. Finalement, c’est Gencor, une entreprise œuvrant dans le domaine de l’insémination, qui l’avait rachetée. Depuis leur arrivée dans le décor, la fromagerie n’avait pas connu la rentabilité.

 

D’abord, elle était dirigée à partir du siège social de Gencor, à Guelph, et un responsable ne se présentait que deux fois l’an, ce qui avait laissé place à un certain laxisme.

 

Puis, la fusion entre Gencor et Eastern Breaders, un autre géant de l’insémination bovine, a compliqué les choses. La nouvelle entité, East-Gen, a pour ainsi dire perdu intérêt dans le projet. Celle-ci devait devenir rentable ou fermer ses portes.

 

Heureusement, on avait appointé Martin Melendez comme gérant d’usine et maître-fromager. C’est lui qui a d’abord su sauver la mise grâce à plusieurs mesures qui sont responsables aujourd’hui de son rayonnement à l’échelle nationale.

 

Les hauts
On ne peut pas dire que M. Melendez ait eu la tâche facile. Il a eu dû changer la culture à l’usine de Thornoe. « Pour les deux premières années, j’ai dû me battre », explique-t-il. Il était clair dans son esprit que la fromagerie ne devait pas se limiter à la production de cheddar. Le marché est saturé et c’est trop concurrentiel pour avoir le dessus sur les Kraft de ce monde.

 

Ainsi, la brillante décision des dirigeants de fabriquer des fromages fins a relancé la Fromagerie de Thornloe et lui a procuré une renommée. Plusieurs fromages ont gagné d’importants prix à la foire agricole de Toronto.

 

Mais pour en réussir la mise en marché, il a fallu moderniser l’usine. Le maître-fromager s’en est tiré avec un investissement de 275 000 $ pour l’achat de congélateurs, de cuves, d’un séparateur et d’un laboratoire d’analyse de la qualité.

 

Mais malgré tous ces efforts, l’usine n’atteignait toujours pas le seul de rentabilité. C’est là qu’est entré en jeu le nouveau directeur général de l’usine, Yves Gauthier, un producteur laitier bien connu au Témiskaming.

 

Son mandat : rendre la fromagerie rentable ou la fermer; défi qu’il a relevé haut la main en concluant de multiples ententes de production pour des supermarchés et des fromageries compétitrices (lire l’article en page 11). Le succès est si retentissant qu’il a fallu quadrupler le quota de transformation de lait, le faisant passe de 3 millions de litres à 12 millions. Et s’il le fallait, ses dirigeants seraient prêts à bâtir une usine de 1000 pieds carrés sur des terrains que possède déjà la fromagerie.