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le Vendredi 21 avril 2017 16:43 Volume 34 Numéro 16, le 28 avril 2017

Les PLC ne se sentent pas intimidés par Trump

Les PLC ne se sentent pas intimidés par Trump
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Malgré la sortie du président américain Donald Trump à l’endroit des accords commerciaux régissant le secteur laitier entre son pays et le Canada, les Producteurs de lait du Canada (PLC) demeurent confiants en la pérennité du système de la gestion de l’offre et en l’appui de l’actuel gouvernement.

Rappelons que M. Trump a qualifié ces accords d’injustes lors d’un discours prononcé le 18 avril dernier dans l’État du  Wisconsin. Alors qu’il présentait  sa nouvelle politique : « Acheter américain, embaucher américain », le président s’est engagé envers ses producteurs laitiers à corriger le tir lors des renégociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Selon les  PLC, la perception des Américains est erronée.

« Ils (les États-Unis)  nous blâment pour leur surplus de lait.  Ils inondent le marché et nous blâment. Il est là le problème. Il ne vient pas du Canada », commente Isabelle Bouchard, directrice des communications et des relations gouvernementales aux PLC.

Mme Bouchard indique que les propos de M. Trump ont eu comme effet d’attiser une vague de sympathie pour le système de la gestion de l’offre et que sans le vouloir, il  est en train de rallier les Canadiens à la cause.

« On n’arrête pas de recevoir des messages sur les médias sociaux dans le genre, continuez à vous tenir.»

Par ailleurs, Mme Bouchard indique qu’elle fait confiance au processus démocratique qui existe aux États-Unis et qu’une fois les données bien en main, les décideurs réaliseront à quel point le Canada ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan.

« Pour mettre les choses encore plus en perspective, la population du Canada n’est que d’environ 36 millions d’habitants – ce qui est inférieur à celle de l’État de la Californie. Peu importe l’angle sous lequel on envisage la situation, les exportations américaines vers le marché canadien, un marché qui est comparativement petit et déjà rempli de lait canadien, sont comme une goutte d’eau dans l’océan qui ne réglera pas les problèmes qui touchent actuellement l’industrie laitière des États-Unis. C’est une erreur d’utiliser le Canada comme bouc émissaire pour la situation actuelle aux États-Unis », avait-elle déjà écrit le 7 avril alors que l’entreprise américaine Grassland Dairy Products inc. annonçait la réduction de son approvisionnement en lait en pointant du doigt le Canada comme responsable. L’annonce impliquait que  75 fermes américaines allaient devoir trouver un autre acheteur.

Ainsi, malgré l’attitude protectionniste de  Donald Trump, les PLC comptent sur l’objectivité des intervenants pour la réouverture de l’ALÉNA et surtout la conviction du gouvernement Trudeau.

« Je suis très encouragée de voir que le gouvernement canadien ne plie pas l’échine », conclut Mme Bouchard.

On se souviendra qu’au lendemain de son élection, M. Trump avait  rejeté du revers de la main, l’entente du Partenariat transpacifique rendue à l’étape de la ratification indiquant du même coup son intention de rouvrir l’ALÉNA.

Au Canada, dans la foulée du discours Trump, le candidat à la chefferie du Parti conservateur Maxime Bernier a une fois de plus désavoué la gestion de l’offre, d’une part sur son compte Twitter et plus longuement dans une lettre d’opinion publiée dans le quotidien « The Globe and Mail » dans laquelle il a donné raison au président américain.

Le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part indiqué lors d’un point de presse le 21 avril qu’il allait continuer de défendre la gestion de l’offre et de souligner que tous les pays du monde soutiennent leur agriculture d’une façon ou d’une autre.