le Mardi 16 avril 2024
le Vendredi 20 avril 2012 0:00 Volume 29 Numéro 16 Le 20 avril 2012

Les producteurs laitiers canadiens enviés

Les producteurs laitiers canadiens enviés
00:00 00:00

L’herbe n’est pas plus verte chez le voisin en termes de production laitière. C’est l’une des conclusions à laquelle sont venus plusieurs agriculteurs qui ont participé à un voyage au Vermont les 30 et 31 mars, organisé par La Coop AgriEst et ses autres filiales.

Le système de gestion de l’offre est apparu beaucoup plus nécessaire que puissent en penser plusieurs, selon les commentaires des producteurs qui ont visité quatre fermes et une usine de production de crème glacée. Au terme de leur périple chez nos voisins du sud, plusieurs fermiers ont réalisé l’importance du système de quota actuel.

Les témoignages comme celui de Bill Rowell, un des copropriétaires de la ferme Green Mountain, située à Sheldon, et président du National Dairy producers of America, a suffi pour convaincre la centaine de participants que les producteurs canadiens n’ont rien à envier à leurs confrères américains. Selon lui, même si leur cheptel atteint plusieurs centaines, voire quelques milliers, de vaches productrices par ferme, ce sont les Américains qui jalousent les producteurs laitiers canadiens.

Lorsqu’un agriculteur lui a demandé ce qu’il pensait du système de gestion de l’offre du Canada, il a répondu « Si vous pensez que ce n’est pas un bon système, venez ici. Vous travaillerez autant pour deux fois moins cher ».

 « On n’a pas rêvé d’avoir 1000 vaches. On en a 1000 parce qu’on doit en avoir autant [pour en vivre] », témoigne M. Rowell. Faisant référence à des amis et des parents qui œuvrent en production laitière au Canada, «ils sont heureux et leurs femmes ont des sourires », a-t-il plaisanté, tout en spécifiant qu’il y avait somme toute un soupçon de vérité.

Inspiré entre autres par le système canadien, il a toutefois spécifié que le prochain Farm Bill américain pourrait intégrer un système semblable au nôtre. Son approche serait que si le prix du lait venait à tomber en dessous d’un certain prix, on réduirait la production pour créer une demande et ainsi en faire augmenter la valeur.

La production américaine pour l’année 2009 se situait à plus de 189 milliards de livres de lait. Pour l’année en cours, on estime que le cheptel laitier atteindra plus de 10 millions de vaches productrices et la production par vache ne cesse d’augmenter. « C’est correct si on a la demande, mais ça prend un système de contrôle pour répondre correctement à cette demande », conclut-il.

La ferme du producteur de Sheldon se démarquait également par l’introduction de l’un des premiers biodigesteurs implantés sur une ferme laitière au pays. Leur défi : jumeler des citoyens qui ont besoin d’électricité avec des fermiers qui en produisent. Plusieurs résidents des environs ont démontré leur intérêt envers la consommation d’électricité produite à l’aide du digesteur anaérobique, en échange de quoi ils s’engagent à payer un surplus de 0,04 $ par kWh afin de financer le projet d’implantation. Un article plus complet sur le sujet sera publié par l’Agricom dans les prochaines éditions.

Autres fermes, même réalité
Si l’entreprise de 1 000 vaches laitières en a impressionné plusieurs, la ferme Cowtown Holstein en a aussi mis plein les yeux. Propriétaire de 5 000 vaches laitières, un troupeau de wapitis, de bisons, de cerfs et d’orignaux, l’entreprise opère sept sites, dont un de 700 acres destinés à la chasse, en plus de posséder un restaurant dont le menu, vous l’aurez deviné, est composé de produits de la ferme. L’une de leurs vaches, Elleeta Skybuck Lucy, a été consacrée Grande Championne du World Dairy Expo de Madison.

La première visite de la tournée des fermes du Vermont a aussi épaté grâce à son site enchanteur [la seule ferme des États-Unis à être située sur un ancien terrain de golf – au 7e trou] et ses 125 suisses brunes pures sang. Ces dernières sont alimentées avec une ration à base de graminées et 75 % de leur production est destinée à la fabrication de fromages.

Finalement, un court arrêt à la ferme Lylehaven Holsteins a attiré l’attention des producteurs sur des vaches élites et en a fait rêver plusieurs. La visite de l’usine de fabrication de crème glacée de Ben & Jerry’s a permis aux agriculteurs de se sucrer le bec.