le Vendredi 29 mars 2024
le Mercredi 11 mars 2015 4:00 Volume 32 Numéro 13 Le 6 mars 2015

Les robots arrivent au Témiskaming

Les robots arrivent au Témiskaming
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Yves et Lyne Gauthier d’Earlton au Témiskaming, ont opté pour la tranquillité d’esprit des exploitants et le confort des vaches. Leur troupeau de 150 vaches laitières vient d’emménager dans l’étable neuve de 48 000 pi2 équipée de trois robots de traite. Fini les maux de tête, ces agriculteurs ont investi dans leur avenir.

L’édifice de 125 par 385 pieds abrite le troupeau en entier, à l’exception des taures et des nouveau-nés. Les trois robots DeLaval VMS – ce modèle muni d’une mini-cave qui évite d’avoir à se pencher –,  peuvent traire 60 vaches chacun.

Les Gauthier se rendent bien compte que la traite de 150 vaches, même avec des robots, n’est pas de tout repos. Mais ils estiment tout de même avoir investi dans l’amélioration de leur qualité de vie.

Déjà après deux mois d’utilisation, Yves et Lyne ont observé trois principaux avantages depuis l’arrivée des robots dans leur ferme.

D’abord, finis les rendez-vous de traite à des heures impossibles qui minent le temps de qualité passé en famille. Les robots leur apportent plus de flexibilité puisque les vaches se rendent elles-mêmes se faire traire 3,5 fois par jour.

Si une vache manque une traite, pas de panique : le robot indique l’irrégularité et Yves se charge d’aller la conduire à la trayeuse.

« Maintenant, on décide de notre vie. Fini les interruptions le jour de Noël », explique Yves.

Finies aussi les préoccupations avec les employés à temps partiel et la gestion du personnel. Les propriétaires confient qu’avec les robots, c’est plus intéressant puisque l’environnement est meilleur et seuls les bons employés restent au poste.

D’ailleurs, Yves et Lyne croient que ce sera plus facile d’attirer des jeunes de la nouvelle génération qui sont physiquement moins en forme, mais qui sont par ailleurs très habiles avec la technologie.

Des vaches et des employés traités aux petits oignons

Yves espère qu’éventuellement il y aura une augmentation de 10% de la production laitière grâce aux petits soins supplémentaires qu’ils apportent à leur bétail.

Les Gauthier ont monté une installation qui élimine bien des désagréments et des inquiétudes. Les vaches sont en stabulation libre, mais les couchettes à l’européenne, c’est-à-dire munies de séparations formées de tubes flexibles, semblent leur plaire.

Les isoloirs sont garnis de sable pour assurer un maximum de confort et de santé aux bovins.

« C’est plus confortable pour les vaches, les bactéries ont moins d’emprise et c’est moins glissant dans l’allée », confirme le propriétaire de la ferme.

Si la nouvelle étable semble faire le bonheur des productrices, elle a également un effet positif sur le moral des employés. L’étable a aussi été conçue de façon à rendre le travail le plus agréable possible pour le personnel.

À l’extrémité de l’étable, une section de 40 pi a été aménagée pour l’entreposage du sable et cela permet également plus d’autonomie de circulation du tracteur au moment de la distribution de la ration. Ainsi, le bon fonctionnement du quotidien ne dépend pas d’une porte d’étable en bon ou mauvais état de marche.

De plus, le piston du système d’évacuation du fumier est à la verticale et a été placé à la surface avec amplement d’espace de travail. Les pompes sont aussi facilement accessibles. Le tout se déverse dans la fosse en ciment facile d’entretien qui peut contenir une réserve de 2 à 3 jours de fumier.

« On ne sera pas pris. Tout le monde hait travailler dans le fumier; maintenant ce sera plus agréable », se réjouit Yves.

Ce qui réduit aussi le niveau de stress de l’agriculteur est la présence des 32 caméras installées aux quatre coins de la ferme qui permettent de surveiller le bon fonctionnement des opérations en tout temps. À l’aide de son iPad, Yves peut surveiller le troupeau, contrôler les robots et régler la température ainsi que les lumières.

Quelques pépins

Les premiers jours du transfert du troupeau d’une étable à l’autre n’ont pas été faciles. Donner de nouvelles habitudes à chacune des vaches n’a pas été de tout repos et a nécessité une période d’adaptation de trois semaines. Une dizaine de vaches n’a tout simplement pas pu s’adapter et il faudra remplacer les vaches dont le pis n’est pas parfait.