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le Jeudi 10 avril 2014 5:00 Volume 31 Numéro 15 Le 11 avril 2014

Non à un partenariat Alfred-Kemptville

Non à un partenariat Alfred-Kemptville
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Le comité de mise en œuvre du Collège d’Alfred envisage trois principaux scénarios pour la nouvelle structure de l’établissement d’enseignement de l’Est ontarien, mais celui de joindre ses forces avec celles de Kemptville n’est pas envisagé, dit son porte-parole.

Le Campus de Kemptville tarde à trouver des partenaires qui seraient intéressés à reprendre l’enseignement des programmes agricoles anglophones dans l’Est ontarien, alors qu’à son campus sœur d’Alfred, deux collèges francophones se sont précipités avant même l’annonce de l’Université de Guelph. Il a même fallu que le ministre de la Formation, des Collèges et des universités intervienne pour que les collèges St. Lawrence et Algonquin s’intéresse un tant soit peu à la formation offerte à Kemptville. Aucune entente de reprise des cours n’a encore été signée.

Pourtant, le comité de relance, dit « de mise en œuvre », du Collège d’Alfred est loin d’envisager de partager la même administration que Kemptville. En entrevue avec Agricom, le porte-parole du comité, Tom Manley, a dit vouloir éviter à tout prix « l’assimilation des francophones ».

Ce dernier avoue que le scénario a été proposé par des gens, mais il dit avoir de puissantes craintes quant à la perte de services en français si Kemptville et Alfred s’associait sous la même entité.

« On a remarqué [avec l’Université de Guelph] qu’une amalgamation entre une institution francophone et anglophone manque de focus et de développement dédié aux Franco-Ontariens. On veut éviter de tomber dans ce piège », a confié le porte-parole à notre journaliste.

Anglophone d’origine, mais aussi fier francophile et francophone, Tom Manley s’est dit frileux à face à cette idée. Il reconnaît que les Franco-Ontariens ont été bien servis depuis les deux dernières décennies en matière des services francophones et il désire qu’Alfred s’inscrive dans cette vague.

« Nous ne voulons pas que les francophones soient noyés dans une majorité [anglophone] et qu’on se retrouve dans le même bateau que nous essayions de quitter depuis plusieurs années. Une structure bilingue prête à l’assimilation », croit-il.

Trois scénarios envisagés

Quant aux autres idées mises sur la table concernant la nouvelle structure administrative du Collège d’Alfred, trois seront étudiées par le comité de transition.

La première d’entre elles consiste à demeurer le campus d’une autre institution d’enseignement, soit celui de La Cité ou du Collège Boréal cette fois-ci.

Une autre, plus audacieuse, propose que le Collège d’Alfred devienne un collège à part entière capable d’octroyer des diplômes reconnus par le ministère. Il deviendrait ainsi le troisième collège communautaire francophone en Ontario, après La Cité et Boréal. « Ce ne serait pas évident, avoue Tom Manley. Ça prendrait beaucoup de ressources en capital, une bonne structure organisationnelle ainsi que des accréditations du ministère de la Formation », mais c’est envisageable selon lui.

Finalement, la dernière proposition consiste à créer une entité semi-autonome locale avec affiliation avec un autre collège.

La première réunion officielle du nouveau comité de mise en œuvre devrait avoir lieu sous peu. Il est composé de représentants de l’Université de Guelph, du Campus d’Alfred, du Conseil communautaire, de l’Union des cultivateurs franco-ontariens, du ministère de la Formation, des Collèges et des Universités,  du Collège Boréal et de La Cité.

Quant au rapatriement du quota laitier et du troupeau de vaches « unilingues francophones » à Guelph, en 2015, le comité voudrait faire renverser la vapeur.

« Notre souhait serait de trouver une alternative ; nous y réfléchissons. Nous désirons développer un plan d’affaires pour leur proposer une autre solution, mais nous sommes loin d’avoir pondu ce plan », affirme M. Manley. Une proposition dont nous n’avons pas réussi à obtenir de détails sera déposée à Guelph une fois la nouvelle structure administrative crée.