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le Lundi 26 avril 2021 16:39 Volume 38 Numéro 9 – Le 16 avril 2021

Nos travailleurs agricoles ontariens : grands oubliés de la vaccination contre la COVID-19 ?

Nos travailleurs agricoles ontariens : grands oubliés de la vaccination contre la COVID-19 ?
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Par : Julyen Renaud

Informations en date du 16 avril 2021

La vaccination de masse est débutée au Canada, ce qui fait souffler un vent d’optimisme au pays. Toutefois, certains détails qui concernent la vaccination des travailleurs œuvrant dans le monde agricole en Ontario demeurent nébuleux. Qui plus est, de nombreux travailleurs étrangers temporaires (TET) arrivent au pays et ces derniers devront eux aussi être vaccinés. Beaucoup de questions, mais bien peu de réponses.

Si le Québec a annoncé que les travailleurs essentiels qui résident dans la région de Montréal peuvent maintenant prendre rendez-vous pour se faire vacciner, on attend encore certaines précisions sur le processus de vaccination en Ontario.

Les bureaux de santé de l’Ontario semblent débordés : que ce soit par téléphone ou par courriel, dans l’Est ontarien comme au nord de la province, il est difficile de joindre quelqu’un pour poser des questions et avoir des réponses.

Du côté de la Santé publique de Sudbury et districts, le plan se précise peu à peu : on « planifie présentement la vaccination du premier groupe de travailleurs essentiels qui ne peuvent pas travailler à domicile. Les travailleurs agricoles font partie de cette catégorie. » De plus, « un message public sera publié avec des dates et des instructions sur la façon de réserver sa place. »

Dans plusieurs régions de la province, la vaccination des travailleurs étrangers est commencée, notamment dans la région de Niagara et de Haldimand-Norfolk où plusieurs centaines de TET ont été vaccinés. Au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO), on étudie aussi actuellement l’option de vacciner ces travailleurs dès leur arrivée à l’aéroport.

Accès à l’information

La vaccination des travailleurs agricoles est un beau défi en soi. Offrir des soins, des services et de l’information à des travailleurs qui n’ont pas le français ou l’anglais comme langue maternelle en est un autre. Dans un document disponible sur le Web et révisé pour la dernière fois le 9 juin 2020, le Migrant Worker Health Expert Working Group (MWHEWG) fait état de plusieurs différents défis auxquels les travailleurs migrants et leurs employeurs font face.

Le premier défi auquel les travailleurs agricoles étrangers font face est l’accès à l’information. Selon le MWHEWG, « les travailleurs agricoles migrants ne reçoivent pas les ressources appropriées, le support et l’information nécessaire pour leur permettre d’être au courant des risques pour leur santé, du processus d’accès aux soins de santé, à l’assurance et à l’indemnisation des travailleurs, ainsi que de leurs droits et responsabilités plus larges lorsqu’ils sont au Canada en vertu du Programme des travailleurs étrangers temporaires. » L’information qui existe, souligne le MWHEWG, n’est souvent pas dans la langue maternelle des travailleurs migrants.

Afin que le processus de vaccination se passe bien, il faudra davantage de communication entre les citoyens et les instances de la santé publique. Qui plus est, pour que nos travailleurs étrangers temporaires puissent bénéficier d’un climat sain et sécuritaire, il faudra que l’information se rende jusqu’à eux dans leur langue. Le sujet de la vaccination est loin d’être clos. Gardons l’œil ouvert : les choses changent rapidement, des décisions se prennent tous les jours et la situation évolue continuellement.

Sur le même sujet : éditorial d’avril ici.

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