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le Mercredi 18 mai 2011 0:00 Volume 28 Numéro 18 Le 18 mai 2011

Nouveau programme qui tisse des liens entre agriculteurs et étudiants

Nouveau programme qui tisse des liens entre agriculteurs et étudiants
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Les fermiers ne sont parfois pas bien perçus par la population urbaine, peut-être davantage par méconnaissance du métier ou par ignorance de l’importance de l’agriculture dans leur vie. De fait, un sondage Ipsos Ried réalisé en 2009 a révélé que 94 % des Canadiens d’âge majeure admettaient n’avoir aucune ou très peu de connaissances sur l’agriculture, illustrant ainsi l’existence d’une faille importante entre les consommateurs d’aliments et les cultivateurs qui les produisent.

 

Cette perception négative de ce domaine d’activité pourrait bientôt devenir graduellement positive grâce à un nouveau programme éducatif mis sur pied par le Ontario Farm Animal Council (OFAC), AgCare, FArmers Feed Cities et Ontario Afri-Food Education.  Le programme « Friend a Farmer » a pour but de mettre fin aux préjugés qui entourent l’agriculture en créant un lien entre les élèves des écoles ontariennes et les agriculteurs de la province. « Aujourd’hui la grande majorité des Canadiens vivent dans les centres urbains. Il n’est pas étonnant qu’ils soient mal informés de ce que les agriculteurs accomplissent et à quel point ils sont essentiels au bien-être de notre pays », rapporte Jenny Van Rooy, coordonnatrice du projet.

 

Adressé aux écoles francophones –malgré  le nom anglais – et anglophones de l’Ontario, ce programme permettra aux élèves des écoles participantes d’être jumelés à un fermier de leur région respective de façon à ce que les jeunes puissent en connaître davantage sur le métier de cultivateur et sur l’agriculture en général. « Nous avons décidé de sensibiliser les jeunes parce qu’ils sont ouvert d’esprit et ils sont les consommateurs de demain », indique la coordonnatrice.

 

Au cours de la première année, qui débutera en septembre prochain, six écoles ontariennes seront sélectionnées pour participer au projet pilote et parmi celles-ci, plus de 150 élèves de quatrième à la neuvième année auront l’opportunité d’être associé à un fermier de leur région.

 

Pendant cette année de jumelage, les jeunes et les agriculteurs échangeront d’abord des courriels (Courrier du fermier), des lettres, des vidéos, des images et des appels téléphoniques. Des moyens de communications interactifs, tels Facebook et Skype seront également intégrés lors des échanges, de façon à rendre l’activité divertissante et de créer un plus grand intérêt de la part des enfants. « Grâce à ces outils de communication, les agriculteurs seront en mesure de fournir aux enfants une représentation plus réelle de la vie à la ferme, au-delà des mots, explique l’organisatrice. Les aspects audio et vidéo de cette méthode de communication permettront également de créer une relation plus  personnalisée entre les étudiants et l’agriculteur. » Cela aura aussi pour effet de démystifier l’image du cultivateur non-branché qui n’y connait rien aux technologies d’aujourd’hui. Pendant ces échanges, les jeunes participants auront l’occasion de poser toutes les questions qui leur passeront par la tête au sujet de l’agriculture.

 

Puis, les agriculteurs se rendront dans les salles de classe pour une visite de courtoisie. Habillé dans leurs vêtements de travail habituels, ils apporteront avec eux des outils, des plantes, des échantillons, etc. afin de les présenter à la classe. Après huit mois de correspondances, une visite à la ferme sera finalement effectuée par la classe. Les agriculteurs pourront ainsi  faire plusieurs démonstrations et testerons les connaissances apprises par leurs élèves d’adoption.

 

Bref, au terme de leur expérience, les jeunes auront appris une foule d’informations à propos de l’élevage des animaux, la sécurité alimentaire, l’utilisation des technologies à la ferme, la protection de l’environnement en milieu rural et bien plus encore ! Jenny Van Rooy espère qu’après leur participation à Friend a Farmer, les élèves, les professeurs et les parents auront une meilleure compréhension et apprécieront davantage l’industrie de l’agriculture en Ontario. Maintenant qu’ils auront bâti une relation personnelle avec un agriculteur, ils prendront conscience de l’importance du rôle de ces travailleurs dans la vie de tous et chacun. Mme Van Rooy espère également que ce programme créera chez les enfants un intérêt pour le métier d’agriculteur.  « Quant aux agriculteurs, ils auront une belle occasion de redonner à l’industrie en laquelle ils croient », explique-t-elle.

 

Bien que le programme Friend a Farmer n’en soit qu’à ses débuts, les organisateurs songent déjà à l’implanter dans plusieurs autres provinces d’ici cinq ans. Quant à l’Ontario, plus d’une quinzaine d’écoles pourront y participer et Jenny Van Rooy croit que le concept pourrait également être adapté à d’autres secteurs d’activités, telles les industries forestière et minière.