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le Mercredi 1 octobre 2008 0:00 Volume 26 Numéro 04 Le 1er octobre 2008

On a fêté en grand les 80 ans de la Forêt Larose!

On a fêté en grand les 80 ans de la Forêt Larose!
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Plantation symbolique d’un chêne rouge à laquelle on avait invité des artisans de la Forêt Larose, dont Henri Latreille, le dernier survivant des planteurs de la première équipe en 1928, ainsi que Françoise Larose-Labelle, la fille même du visionnaire, Fe

Ce n’était pas le faste des 400 ans du Québec, évidemment, mais les Comtés unis de Prescott-Russell avait quand même déployé tout leur savoir-faire pour fêter en grand les quatre-vingt ans de la célèbre Forêt Larose.

Et la population a bien répondu à l’appel. On estime à plus de 200 les amateurs de plein air et les sympathisants de la forêt qui ont pris la peine de se déplacer en ce samedi plutôt gris, frais et humide, pour prendre part aux cérémonies et aux multiples activités qui avaient été préparées pour eux.

« Un bijou que nous voulons perpétuer à jamais », a clamé un des maires de la région et président actuel des Comtés unis, M. Ken Hill.

Parmi les cérémonies officielles, une des plus touchantes aura été la reconnaissance des artisans de la forêt.

Pour l’occasion, on avait invité le dernier survivant de l’équipe de la première heure des planteurs de 1928, M. Henri Latreille, un homme frêle de 95 ans maintenant. Louis Prévost, le directeur du département d’urbanisme et foresterie aux Comtés unis, avait pris le soin de recueillir ses souvenirs quelques jours auparavant.

« Are you looking for work ? »

Il semble que le jeune homme de 15 ans, qui habitait pas très loin du site de la première plantation de pins rouges (près de l’actuel stationnement « Pine View » du chemin Indian Creek) s’y soit rendu à pied le matin. Là, un contremaître qui ne parlait qu’anglais, lui lance: « Are you looking for work? », a-t-il confié à M. Prévost.

Le jeune Latreille lui répond dans un bon anglais « Yes! » ? il avait séjourné aux États-Unis où il avait appris assez d’anglais pour se débrouiller ? ce qui plut au contremaître qui n’arrivait pas à se faire comprendre d’un groupe de travailleurs locaux déjà arrivés.

Afin de souligner sa contribution à l’histoire, Louis Prévost a bien l’intention de faire reconstruire le défunt pavillon du secteur ouest de la Forêt Larose, incendié il y a quelques années. Et on a l’intention de le baptiser « Pavillon Henri-Latreille ».

« Ce sera fait dès cet automne », a-t-il déclaré à Agricom. D’autant plus que les plans originaux ont été conservés, mais seront adaptés aux normes actuelles pour un tel bâtiment public. Pour accélérer les choses, on pense pouvoir se servir de la dalle de béton flottante qui est toujours là.

Un fonds pour les structures

Les fonds nécessaires proviendront du Fonds de réserve de la Forêt Larose, qui doit contenir déjà plus de 200 000 $, selon le directeur du département d’urbanisme et foresterie aux Comtés unis. Ce fonds est alimenté par les deux tiers des revenus tirés de la forêt, et doit servir pour en améliorer les infrastructures.

M. Prévost a aussi révélé que le Fonds de réserve servira à améliorer la signalisation, et reconstruire des ponceaux sur les sentiers. Le Fonds pourrait aussi servir à faire l’acquisition de propriétés enclavées (mais plantés) qui n’avaient pas encore été transférées au domaine public.

Un lieu multifonctionnel

Les Comtés unis avaient invité tous les clubs de loisirs de plein air qui viennent à la forêt: le Club d’équitation Ramsay, le Mush Larose (où des chiens husky sibériens tirent des traîneaux ou des bicyclettes – quand c’est frais), les VTT, les motocross, etc. Il y en avait pour tous les goûts!

Quelques chiffres impressionnants

Chevauchant quatre municipalités de l’extrême Est ontarien, la Forêt Larose couvre un immense territoire de plus de 10 500 hectares (26 000 acres) de terrains boisés, dont environ les deux tiers sont des forêts aménagées et plantées de main d’homme.

Les autorités estiment que pas moins de 19 millions d’arbres ont été plantés à compter de 1928 sur ce qui avait été décrit comme un paysage désertique (le « désert de Bourget « ).