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le Vendredi 18 septembre 2015 17:08 Volume 33 Numéro 03 Le 18 septembre 2015

Réjouissances chez les Beaudry de Verner

Réjouissances chez les Beaudry de Verner
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C’est un second départ pour Paul Beaudry et sa famille qui ont accueilli les visiteurs, le 5 septembre dernier, pour une porte ouverte à la ferme.

L’entreprise laitière de Verner dans le nord de l’Ontario se relève de l’incendie de 2013 qui a pratiquement tout ravagé sur son passage, incluant 66 têtes de bétail. Seuls l’étable à taures et ses 18 sujets avaient été épargnés.

« J’avais des cheveux gris à l’époque, mais j’en ai pas mal plus aujourd’hui », convient Paul Beaudry.

Heureusement, le ciel est plus bleu aujourd’hui et une belle étable de 70 pi X 172 pi prend place, de fière allure avec son toit cathédrale. Il s’agit de la première construction du genre dans le nord de la province, un bâtiment préfabriqué.

M. Beaudry, son épouse Louise Riberdy et leurs fils : Francis, 20 ans, Alexi, 13 ans et Simon, 12 ans, n’ont pu que s’étonner de la vitesse à laquelle la structure a pris forme. Une fois les six gigantesques sections livrées, l’assemblage a été exécuté en un tour de main et avec très peu de main-d’œuvre.

« Ça vient d’Europe par conteneur. Ça arrive au port de Montréal et tout est numéroté. C’est comme un gros puzzle », explique M. Beaudry.

Le groupe Wolf a introduit ses bâtiments préfabriqués au Canada il y a près d’une dizaine d’années et possède une trentaine d’années d’expertise en Europe.

Sa présence à l’Ottawa Valley Farm Show en 2014 n’est pas non plus étrangère au déroulement des choses pour la famille Beaudry. Après quelques mois à se demander s’il fallait reconstruire ou non, la décision d’aller de l’avant, à la faveur de la relève, faisait son chemin. C’est donc avec une ouverture d’esprit particulière que s’est effectuée la visite des kiosques cette année-là.

« Je les ai rencontrés (les représentants du groupe Wolf) au Farm show d’Ottawa. Ils m’ont invité à visiter des fermes qu’ils ont bâties dans la région de Cobden et les anciens clients sont bien contents. C’était au début mars et à la fin d’avril on avait signé le contrat. » L’approbation des devis par un ingénieur canadien a été plus longue à obtenir cependant et une fois en main, la pluie a retardé le début des travaux. Mais tout vient à point pour qui sait attendre, comme en témoigne l’adage. Les poutres de soutènement ont été coulées dans le béton et la toiture installée. Dès lors, les travaux ont pu commencer.

Nouveau départ

Avec son quota de 44 kg produit par 38 sujets Holstein pur sang et six Jersey, la famille Beaudry est à nouveau sur les rails.

« J’ai toujours aimé la génétique et nous avons toujours eu des vaches Holstein pur sang. J’aime une bonne vache d’étable qui se reproduit bien. J’ai acheté un troupeau dans le nord du Québec. C’est un gars qui lâchait. Les Jersey c’est nouveau, c’est mon épouse qui voulait ça pour ajouter quelque chose de nouveau. »

La famille a visité plusieurs fermes avant de faire ses choix. Ainsi, on a opté pour la ventilation naturelle ainsi que de poursuivre avec la tradition de la stabulation entravée. La Ferme Beaudry est de cinquième génération.

« On a bâti l’étable de façon à ce que les jeunes puissent changer pour des robots s’ils le veulent un jour. La dimension le permet. »

Aussi, après l’incendie, les deux silos n’avaient pu être récupérés. L’un servait à l’entreposage du maïs humide et l’autre à l’ensilage de luzerne. Plutôt que d’en installer de nouveaux, M. Beaudry a décidé d’opter pour les ballots plastifiés d’ensilage de luzerne et pour une moulée complète pour remplacer le maïs.

« J’aime beaucoup mieux ça. »

Pour le foin, il continue à faucher environ 250 acres.

Ainsi la routine a repris et chacun retourne aux tâches qui lui sont affectées. Cette porte ouverte a été l’occasion de tirer un trait définitif sur le passé et de remercier les membres de la communauté qui les ont soutenus dans l’épreuve.

« Les voisins ont été très bons. Il y a deux amis aussi, David Emiry qui reste dans le coin et Nancy Cousineau, une amie de ma femme, qui ont organisé un souper spaghetti avec une danse et un encan pour ramasser des fonds. Les gens ont été très solidaires. Et enfin c’est fini, on repart! »