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le Lundi 14 mars 2016 12:01 Volume 33 Numéro 13 Le 11 mars 2016

Un grand malheur pour la famille Gauthier d’Earlton

Un grand malheur pour la famille Gauthier d’Earlton
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L’univers des producteurs laitiers Yves et Lyne Gauthier d’Earlton a complètement basculé le 5 mars dernier alors que leur grange, un bâtiment construit en 2014 s’est complètement effondré.

Le couple réputé pour la génétique de son troupeau a quand même réussi à sauver la majorité des bêtes, mais environ 19 vaches n’ont pu être sauvées. Personne n’a été blessé par ailleurs.

« Tu veux aller enlever tes animaux, mais tu ne peux plus parce que tu ne peux plus aller en dedans. T’as peur que ça te tombe sur la tête », explique Yves Gauthier.

Tout est allé très vite selon son récit. Son épouse lui a demandé de venir parce qu’elle entendait des bruits anormaux dans la grange.

« On entendant tout craquer. Une heure plus tard, tout s’était effondré. »

Au moment de mettre sous presse, les causes de ce sinistre n’étaient pas encore déterminées.

« C’est certain que la neige a eu affaire avec l’effondrement, mais c’est supposé être bâti pour supporter. J’ai une grange à côté qui a quarante ans et elle est toujours debout. Les inspecteurs et les assurances sont là pour essayer de comprendre. C’est pour ça qu’on n’a pas le droit d’aller fouiller. »

Cette interdiction fait aussi en sorte que M. Gauthier n’est pas formel pour le nombre de bêtes restées prises, qu’il estime à moins que 20. Le couple possédait un troupeau de 170 vaches en lactation, sans compter les vaches taries et les taures.

« On en a envoyé une centaine dans le sud de la province et une autre centaine chez deux autres producteurs dans le coin. On a de l’ouvrage, il va falloir faire de la place pour les taures qu’on a sorties et trouver d’autres parcs pour les plus jeunes. »

Depuis le drame, le couple éprouvé a reçu beaucoup d’appui. On sent la fatigue extrême dans la voix de M. Gauthier qui ne baisse pas pour autant les bras. Lyne, son épouse est complètement bouleversée comme en a témoigné une entrevue accordée à Radio-Canada. Et pour cause, ils avaient tant investi dans ce projet de modernisation.

En 2014, ils inauguraient ce bâtiment de 48 000 pi2 équipé de trois robots de traite. Construite au coût de trois millions et demi de dollars, la grange flambant neuve pouvait accueillir le troupeau entier à l’exception des taures et des nouveau-nés.

Aujourd’hui, tout est à refaire.

Pour Yves Gauthier qui approche la cinquantaine, pas question d’abandonner.

« Premièrement, j’ai trop de dettes et deuxièmement on n’est pas des gars qui lâchent. Quand les assurances vont le permettre, on va tout redémancher et on va tout rebâtir. »

Les Gauthier sont parmi les plus gros producteurs de cette région et cette famille, de génération en génération a été très dévouée à sa communauté. Albert et Jeanne d’Arc Gauthier par ailleurs ont reçu le Prix d’excellence en agriculture Pierre-Bercier et M. Gauthier a longtemps siégé sur le conseil d’administration de l’UCFO.

Yves a d’ailleurs contacté ses parents à l’extérieur du pays pour leur annoncer la triste nouvelle.

« Mon père a trouvé ça pas mal tough. Il est en Floride et ça le stresse pas mal. Il se lève la nuit pour y penser. Nous ici, on a beaucoup d’aide de la communauté et des voisins. »

En effet, depuis que la nouvelle s’est rependue, les commentaires de sympathie à l’endroit de ce couple affligé abondent.

« Ce sont de vrais cultivateurs, des gens dynamiques et engagés. Autant du côté du Québec que de l’Ontario, tout le monde les connaît », commente notre collaborateur Marc Dumont.