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le Vendredi 3 février 2012 0:00 Volume 29 Numéro 11 Le 3 février 2012

Un vent de controverse souffle sur l’énergie éolienne

Un vent de controverse souffle sur l’énergie éolienne
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La communauté agricole s’est divisée sur un sujet plutôt délicat à la fin du mois de janvier. La volte-face de la Fédération de l’agriculture de l’Ontario (FAO) sur les installations éoliennes, dévoilée le 20 janvier, a fait couler beaucoup d’encre et a suscité de vives réactions dans la communauté. Mark Wales, le président du plus grand syndicat agricole de la province a demandé au gouvernement ontarien d’imposer un moratoire sur les installations éoliennes industrielles, ce qui n’a pas plu à certains.

La FAO presse le gouvernement de mettre en veille toute nouvelle construction d’éolienne jusqu’à ce on comprenne mieux leurs effets. Selon son président, plusieurs préoccupations des citoyens et des différents groupes sont actuellement ignorées cela ne peut continuer ainsi.

Parmi les inquiétudes mises à l’ordre du jour par la déclaration de M. Wales,  les effets sur la santé, la distance qui les sépare des résidences, les dangers sur la faune, les prix de l’électricité et l’efficacité du système à stocker l’électricité produite sont des sujets qui, selon lui, devraient être réglés avant que l’éolien ne devienne une industrie trop importante.

Dans son énoncé de position, le syndicat dit que la situation est devenue insoutenable et que la prolifération des éoliennes est en train de creuser un fossé important au sein de la communauté rurale ontarienne.

Selon le directeur du district de Glengarry, Prescott, Russell & Stormont, Alex Ferguson, les préoccupations des citoyens devenaient trop inquiétantes, particulièrement dans le Comté de Huron.

Réactions partagées
L’Association canadienne de l’énergie éolienne a aussitôt réagi en se disant déçue de la position qu’a prise la FAO dans le dossier. « Nous sommes d’une part surpris parce que nous avons toujours travaillé en partenariat avec la FAO. Et nous sommes actuellement dans un processus de révision du programme Tarifs d’achats garantis [FIT]», a confié Jean-François Nolet, vice-président politique et affaires gouvernementales. Il soutient que l’industrie a toujours travaillé en partenariat avec les agriculteurs et dit ne pas comprendre la réaction du syndicat agricole.

« On n’a jamais dit [au gouvernement] de complètement arrêter. On a dit d’arrêter pendant un petit bout de temps, le temps que ça prendra pour régler les problèmes et après ça ira mieux. On pourra avancer » a réagi, M. Ferguson. Il rajouter que de toute façon, aucun nouveau contrat en vertu du programme FIT n’a été signé depuis le 31 octobre dernier en raison du processus de révision.

Les réactions des agriculteurs ont fusé de partout à la suite de la demande de suspension des nouveaux développements. Certains se sont rangés du même côté que la FAO, alors que d’autres se sont prononcés en désaccord avec sa proposition.  Les positions sont si catégoriques que plusieurs cultivateurs ont menacé de retirer leur cotisation à cette association et de changer d’allégeance.

Monsieur Ferguson ne se dit pas tant préoccupé par ces menaces puisque la FAO. « On essaie de faire notre mieux pour l’ensemble des membres de l’Ontario », clame-t-il. Il soutient que les préoccupations des gens doivent primer d’abord et qu’il faut trouver des solutions.

De nombreuses fédérations d’agriculture ont elles aussi indiqué leur mécontentement face au choix politique de la FAO.

Mark Wales souligne que son action visait tout simplement à protéger les intérêts des communautés rurales parce que leurs préoccupations n’étaient jusque-là prises en compte par personne.

Mark Wales a rencontré le ministre de l’Énergie de l’Ontario, Chris Bentley, le 24 janvier afin de lui faire part de ses préoccupations à ce sujet. La balle est donc maintenant dans le camp du gouvernement provincial et lui seul pourra décider des futurs développements.