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le Mardi 26 février 2002 0:00 Le 26 février 2002

Hausses impressionnantes des ventes et des membres sociétaires Bons résultats financiers à la Coopérative agricole d’Embrun

Hausses impressionnantes des ventes et des membres sociétaires Bons résultats financiers à la Coopérative agricole d’Embrun
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Des résultats financiers en 10 mois aussi bons que les résultats de toute l’année financière précédente, des ventes à la hausse, des comptes-clients dont la situation s’améliore, d’anciens clients qui sont revenus, une meilleure rentabilité de la division des matériaux de construction’ la Coopérative d’Embrun n’avait que de bons résultats à communiquer à ses membres cette année.

La Coopérative agricole d’Embrun avait de bonnes nouvelles à donner à ses membres sociétaires lors de la récente assemblée générale annuelle qui s’est déroulée au début de février 2002.

En effet, la Coopérative est-ontarienne affiliée au géant américain Growmark, a montré des résultats financiers supérieurs à ceux de l’année financière précédente, totalisant des ventes d’un peu plus de 33 millions de dollars pour la dernière année financière qui aura duré exceptionnellement 10 mois.

Le directeur général de la coopérative, Michel Chénier, dans son message aux sociétaires qualifie la dernière année de «rentable dans un marché en forte compétition». Le bénéfice d’exploitation se serait très bien rétabli, passant d’un déficit en 2000 à plus de 800 000 $, malgré la dernière année financière écourtée. Montrant la bonne tenue de la coopérative, l’avoir-propre des sociétaires s’est amélioré de 305 489 $, «ce qui correspond au montant du bénéfice net», d’écrire M. Chénier. Le bénéfice net est lui-même en hausse par rapport au maigre 42 851 $ enregistré pour l’année 2000.

Pendant ce temps-là, le passif de la coopérative a diminué de 1,5 million de dollars pour s’établir à 5,5 millions, grâce à «une baisse de la dette à court terme, des comptes-fournisseurs, ainsi que de la dette à long terme», explique le directeur général Chénier. Les actifs de la coopérative ont toutefois été réduits d’un million de dollars, ce que M. Chénier explique principalement par «la diminution des compte-clients et de l’impôt sur le revenu à recevoir».

Presque 40 millions de ventes sur douze mois

«Si on fait une projection sur douze mois, c’est un chiffre d’affaires de presque 40 millions que nous aurions eu pour la dernière année financière, de révéler Denis Bourdeau, président du Conseil d’administration de la coopérative, lors d’une entrevue qu’il a accordée à Agricom. Ce qui représenterait une progression de 1,3 million par rapport à l’année précédente.

Denis Bourdeau est particulièrement satisfait des résultats de sa coopérative cette année. «Les affaires vont très bien maintenant pour la coopérative», affirme le président. «Les ventes d’engrais chimiques et de moulées ont augmenté d’environ 50 % par rapport à l’an dernier», révèle M. Bourdeau. Il dit même que d’anciens membres agriculteurs qui étaient passés à la compétition sont revenus acheter massivement dans leur coopérative, un bon signe que cette dernière récupère ses parts de marché. Outre les ventes en hausse, la situation des comptes-clients est en bonne voie de s’améliorer et la division des matériaux de construction aurait atteint la rentabilité après seulement deux ans de rodage.

Des bonnes années

«On est maintenant dans des bonnes années», déclare le président Bourdeau. «On a connu des années de turbulence. La compétition féroce a fait mal à la Coop d’Embrun», de déclarer le président de la coopérative. «Je ne comprends pas comment la compétition pouvait offrir des prix aussi bas à l’époque», confie-t-il. Toutefois, le climat commercial se serait ?adouci? depuis. «La compétition est plus stable maintenant», explique Denis Bourdeau. Il semble que la coopérative peut à nouveau fonctionner dans un marché plus ordonné, confie Denis Bourdeau.

Denis Bourdeau explique qu’on a dû déplacer la date de l’année financière du 31 octobre au 31 août, ce qui fait que deux mois manquent au dernier exercice financier. La raison d’une telle modification est de présenter une situation financière plus juste. En ayant le début de l’exercice comptable à la fin d’août, permet de ne pas subir les variations de stocks causés par la nouvelle récolte, ce qui arrivait certaines années. «On l’a fait pour ne pas mélanger les années-récoltes», explique le président Bourdeau.

Contrat de gestion d’AgriWest

Interrogé sur sa vision d’avenir pour la coopérative qu’il préside, Denis Bourdeau a répondu d’emblée que c’était une bien grosse boîte, mais qu’elle était bien dirigée par le directeur général en place, Michel Chénier, qu’il dit être «très compétent».

En fait, l’équipe de gestion d’Embrun serait performante au point où la petite coopérative aurait accepté le contrat de gestion d’AgriWest après que son gérant eut quitté. AgriWest est un conglomérat de 7 coopératives agricoles anglophones de l’Est ontarien situées notamment à Belleville, Kemptville et Chesterville, «ce qui est tout un contrat de gestion», estime Denis Bourdeau.

Des réalisations et des défis

Du côté des réalisations, les travaux de rénovation de l’entreposage de carburant sont maintenant complétés, et le site a été décontaminé. «L’entreposage a été refait à neuf, les réservoirs sont maintenant munis de paroi double», explique le président Bourdeau. Le site serait maintenant en règle avec les exigences modernes de protection de l’environnement, au grand soulagement de M. Bourdeau, qui n’aurait pas apprécié avoir à traiter avec une affaire de déversement de carburant lorsque les structures étaient jugées inadéquates selon les nouveaux standards.

Cette rénovation a aussi permis à la coopérative de réaliser de bonnes affaires. «On a jamais eu autant de distributeurs de carburants qui viennent s’approvisionner chez nous», confie M. Bourdeau.

Par contre, ce serait du côté des élévateurs à grains que les efforts devront se diriger prochainement. «Les structures ont vieilli. Elles ont besoin d’être renforcies et nous avons besoin de plus de capacité d’entreposage. C’est un service qu’on veut rendre à nos membres», révèle Denis Bourdeau. «Il y a des années où on n’a pas tout l’espace nécessaire pour entreposer la récolte de nos membres qui veulent se prévaloir de ce service, surtout qu’on leur fournit tous les intrants nécessaires à la culture».

La prestation de services souhaités par les membres est une des priorités de la coopérative d’Embrun, confirme son directeur général Michel Chénier. Dans son message aux membres, il dit que «notre vision du futur [de la coopérative] est de mieux comprendre les besoins des membres et leur procurer les services désirés efficacement». Il poursuit en spécifiant le rôle que joue la coopérative dans la communauté : «Nous considérons qu’être rentable et renouveler nos actifs régulièrement constituent la meilleure façon d’être encore présent dans 20 ans pour bien servir notre communauté».

Protéger le statut de coopérative

Mener une aussi grosse boîte apporte aussi son lot d’inquiétudes. Ainsi, Denis Bourdeau déplore le fait que des membres oublient de faire inscrire à leur compte tous les achats qu’ils effectuent à la coopérative, que ce soit les fournitures agricoles, à l’épicerie Independent, en carburants ou encore au Ro-Na.

«À peine la moitié des ventes sont assignées aux membres, alors qu’on sait que le pourcentage est plus haut que cela», explique-t-il. «Il faut s’assurer que c’est inscrit, même quand on paie comptant, car cela donne droit à la ristourne d’un pour cent sur les ventes, ce qui peut représenter un montant important au bout d’une année», avertit le président.

Il n’est pas sain qu’une coopérative baisse en dessous de la proportion de 50 % des ventes à ses membres, explique M. Bourdeau. Pour les clients qui ne sont pas encore membres de la coopérative, il a le message suivant : «La part sociale n’est que de 25 $, et elle donne droit à la ristourne sur les achats, alors pourquoi s’en priver!»

Au 25 août dernier, la coopérative comptait 4 056 sociétaires, comparativement à 3 992 lors de l’exercice précédent. Du côté des ressources humaines, la coopérative employait un total de 178 personnes à temps plein ou à temps partiel, dont plus de 40 étudiants.

Un ancien président à nouveau président

Après avoir dû laisser sa place ayant cumulé deux mandats à la présidence, Denis Bourdeau est très fier d’être à nouveau à la présidence de sa coopérative agricole, entamant ainsi son troisième mandat à la présidence de la Coopérative agricole d’Embrun. «J’aime beaucoup le contact avec les gens, ce que je n’ai pas toujours l’occasion d’avoir sur la ferme», confie-t-il.

Il en est à sa quatorzième année de présence au Conseil d’administration. «Je crois à la coopérative. Mon père était un des 19 membres fondateurs de la coopérative d’Embrun, et quand je suis devenu propriétaire de la ferme, je me suis empressé de devenir membre», rappelle-t-il.

[Complément :] Growmark fête son 75e anniversaire