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le Vendredi 13 mars 2015 4:29 Volume 32 Numéro 13 Le 6 mars 2015

Une relève agro-féminine

Une relève agro-féminine
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Quatre jeunes femmes qui ignoraient le potentiel de l’agriculture et la richesse d’une éducation post-secondaire dans ce même domaine se lancent en agriculture, après avoir passé deux années sur les bancs d’écoles. Ces futures diplômées du programme Technologie agricole (TA) du Campus d’Alfred incarnent un type de relève de plus en plus populaire auprès des jeunes, celui de l’établissement en production maraîchère grâce à la formule d’agriculture soutenue par la communauté (ASC).

« C’est quoi ça un programme TA? », lance à la blague Elyna Longpré Pierre-Gilles. « J’ai réalisé que ça me ressemblait », se souvient celle qui était pourtant  diplômée en soins infirmiers auxiliaires, avant de vouloir faire un changement de carrière.

« J’ai découvert un métier duquel on pouvait vivre, la graine a été semé et j’ai fait le saut », renchérit sa collègue, Gabrielle Albert, qui avait pour sa part une formation en communications.

Leur amie, Nadia Larochelle, avoue en avoir entendu de toutes les couleurs lorsqu’elle a annoncé à son entourage qu’elle se lançait dans une nouvelle aventure scolaire.

« À ceux qui me disait que c’est une job de crève faim, je leur répliquais plutôt que c’est un style de vie. […] On aime se salir les mains, on est dans notre élément », ajoute Émilie Nolet, le sourire aux lèvres.

Il se dégage de ces jeunes filles une détermination à toute épreuve de réaliser ce nouveau rêve de démarrer leur entreprise agricole.

Formule pour soutenir les jeunes agriculteurs

Ce groupe de fermières offrira un panier hebdomadaire de légumes durant 17 semaines dès cet été.

« Les consommateurs deviennent des partenaires », précise Nadia.

Un adhérant aux paniers ASC accepte de partager les risques et les défis de l’agriculture en payant sa cotisation avant la récolte. En contrepartie, le membre reçoit un panier de légumes toutes les semaines à un point de chute prédéterminé.

Selon ces néo-agricultrices, il s’agit d’un système gagnant-gagnant, car le fermier s’assure un revenu garanti pour la période estivale et les clients d’un approvisionnement en légumes frais et de bonne qualité. Et que dire au sujet du contact direct qu’ils ont avec leurs fermiers de famille, une avenue intéressante pour favoriser la reconnexion dues citadins avec le monde rural.

Un plan d’affaires solide

Leur projet en est un d’affaires avant tout. Les quatre entrepreneures sont conscientes qu’elles devront fournir d’avantage d’huile de bras que de billets d’argent pour la réalisation de leur  projet, l’investissement financier requis étant relativement faible. Elles ne s’en inquiètent pas trop.

Le terrain est quant à lui déjà loué. « C’est possible d’être rentable avec un acre de terrain », affirme Elyna.

Une planification rigoureuse prend d’ailleurs déjà forme grâce à l’application des concepts théoriques et pratiques appris en salle de classe.

L’agriculture raisonnée sera préconisée sur leur parcelle de culture de 1,2 acre, située à Plantagenet.

«  Ce ne sera pas en régie biologique certifié pour l’instant. Il y a évidemment un risque de ravageurs et nous sommes prêtes à utiliser des pesticides, mais ce sera seulement en dernier recours »,  explique Gabrielle.

Loin d’être un quatuor de demoiselles en détresse, les forces de ce groupe sont la diversité de leur expérience et « notre passion de l’agriculture qui se tresse »,  conclut Émilie.

Une agriculture de proximité qui permettra d’offrir 40 paniers de légumes pour la saison 2015. Des parts de la ferme « Bottes à carottes » sont toujours disponibles.