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le Lundi 6 novembre 2017 13:33 Volume 35 Numéro 06 Le 3 novembre 2017

Le miel se fait rare

Le miel se fait rare
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Selon un sondage mené par l’Ontario Beekeepers’ Association, la production de miel pour 2017 s’avère « dramatiquement » basse comparativement à l’an dernier.

« Avec une récolte aussi mince, les apiculteurs de l’Ontario auront de la difficulté à rester en affaires », a commenté le président de l’OBA, Jim Coneybeare par voie de communiqué.

Selon ce sondage, presque 57%  des répondants ont affirmé que leur production serait au minimum de 50% moins élevée qu’en 2016. Plusieurs d’entre eux ont affirmé qu’elle (leur production) le serait assurément d’au moins inférieure de 25 %.

Ces résultats ont été obtenus autant auprès de petites entreprises de 50 colonies d’abeilles et moins que de gros producteurs de 5 000 colonies et plus. Les régions du Niagara et du Nord-Ouest de la province affichent les plus grands nombres de répondants affirmant estimer leur production à au moins 25% inférieure à l’année précédente.

Partout en province, les pluies abondantes et la qualité moindres des cultures seraient responsables de la situation.

« Ne blâmez pas vos producteurs si vous ne trouvez pas de miel sur les tablettes », a conseillé l’OBA, en rappelant que le dernier mot n’appartient pas aux apiculteurs. Comme pour toute production, Dame Nature a toujours le dernier mot.

« C’est à  l’image des autres productions.  Le problème c’est que  la majorité de la floraison a eu lieu pendant les périodes de grosses pluies », explique Mario Mongeon qui possède une cinquantaine de ruches dans l’Est ontarien.

« Même pour le miel d’automne c’est plus faible que d’habitude. Chez nous c’est près de la moitié de la normale. Le beau temps est arrivé au moment où la floraison était sur la fin », conclut M. Mongeon.

L’OBA compte 3 300 membres, dont des apiculteurs et des défenseurs de la santé des pollinisateurs. En 2016, le  nombre d’apiculteurs répertoriés par le ministère de l’Agriculture de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) s’élevait à 2 896.

Quelques chiffres

Si 2017 ne semble pas pressentie pour figurer aux annales des bonnes années pour les apiculteurs, c’est bien la preuve que le passé n’est pas garant de l’avenir. En 2016, selon les statistiques du ministère de l’Agriculture de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario,  les résultats avaient été forts satisfaisants avec un rendement moyen par colonie de 41,4 kg de miel.  Il s’agissait là d’une  bonne récolte en comparaison de 2013 alors que le rendement moyen se chiffrait à 29,6 kg, soit le 3e record pour son niveau peu élevé dans les derniers 34 ans après un rendement moyen de 26 kg en 2008 et de 23,6 kg en 1982. À l’inverse un rendement exceptionnel avait été enregistré en 2002 avec un taux de 64,3 kg par colonie, précédé en 1998 par un rendement de 59 kg.

Ces fluctuations ont certes une influence sur les prix. En 2016, le prix du miel a descendu avec un prix moyen de 6,72$ kilo, en comparaison avec  7,65$ et 7,53 en en 2015 et 2014, respectivement. Le prix avait fait un bond important entre 2012 et 2013 passant de  5,56 à 7,05$ alors que le rendement moyen par ruche avait chuté de 42,4 kg à 29,6 kg.

Une industrie importante

En 2016, toujours selon le MAAARO,  l’Ontario comptait 2 896 apiculteurs (97 342 colonies) qui ont produit 4 028 tonnes de miel pour une valeur à la ferme de 27 084 000$.

Selon les pertes signalées par les apiculteurs de l’Ontario, le taux global de mortalité hivernal des abeilles mellifères dans la province pour l’hiver 2015 2016 a été de 18 %. Il s’agit du plus bas taux depuis l’hiver 2011-2012 (12 %). Au Canada, un taux de 15 % est considéré comme le maximum acceptable pour les pertes hivernales.

Rappelons que l’Ontario s’est doté d’une stratégie pour la santé des pollinisateurs par le biais de laquelle elle s’est engagée à atteindre trois objectifs dont ramener les taux de mortalité hivernale pour les abeilles mellifères gérées à 15 % d’ici 2020. La réduction de 80% du  nombre d’acres où sont cultivés du maïs et du soya dont les semences ont été traitées aux néocotinoïdes faisait aussi partie de ce plan.