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le Jeudi 6 octobre 2022 16:37 Affaires

Herbe à poux: un problème pour les agriculteurs

La récolte du soya en fait voir de toutes les couleurs aux agriculteurs. Cette année, c’est l’herbe à poux qui semble poser problème. « Je bats tous mes records d’herbes à poux cette année », déclare au téléphone André Houle de la ferme du même nom.
Herbe à poux: un problème pour les agriculteurs
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Cette année, la récolte laisse à désirer, malgré les bonnes conditions météorologiques. Les rendements seront plus bas si on se fie au ressenti de ceux qui sont sur le terrain. Elles pourraient être en deçà de la moyenne ontarienne des 5 dernières années qui était de 49 boisseaux/acre.

Les rendements sont au moins 20 à 25 % de moins que l’an dernier. J’en ai parlé, autour de moi c’est la même chose. – André Houle

M. Houle nous explique que ces plants ont pourtant poussé, ils sont à une belle maturité et de l’extérieur ça semble beau. Ce serait à l’intérieur des gousses que le problème est constaté. Il manque de pois !

Une déception puisque la collecte de l’an dernier avait été particulièrement bonne. L’année 2021 est entrée dans les annales avec des records de rendement autour du 51,6 boisseaux/acre (un peu plus de 14 tonnes métriques). Cette année-là, les agriculteurs ontariens avaient semé presque 3 millions d’acres selon l’Association pour l’amélioration des sols et récoltes de l’Ontario (AASRO et OSCIA en anglais).

 

L’herbe à poux… voleuse de soleil?

L’effet de l’herbe à poux ou l’Ambrosia trifida est étudié depuis un moment. Il n’est pas encore clair comment elle nuit aux plantes.  Ce que les chercheurs de l’université du Nebraska ont constaté est que la plante semble voler l’énergie lumineuse. Ainsi, l’herbe à poux ne perturbe pas l’alimentation en nutriment du sol ou en eau, mais seulement en lumière.

L’herbe à poux peut mesurer jusqu’à 2 m, mais peut aller jusqu’à 6 mètres. Un problème pour les plants de soya qui peuvent faire jusqu’à 125 cm.

La ferme Houle est une entreprise biologique et ses travailleurs sont habitués à cette plante envahissante. Cette année, le problème est pire que d’habitude. Cette herbe envahie aussi ses compatriotes qui pratiquent une agriculture conventionnelle.

Si cette mauvaise herbe nuit à la croissance des plants de soya, elle nuit aussi à sa récolte.

« C’est plus la mauvaise herbe qui pogne dans la batteuse », ajoute en rigolant M. Houle.

 

Assez de pluie

Les cultivateurs de soya ont pourtant connu une saison plutôt favorable à leur culture. Il est tombé assez de pluie pour réduire le syndrome de tige verte dans la plupart des régions. Le soya a besoin de 15 à 25 po d’eau lors de sa croissance.

L’Est de l’Ontario est arrivé un peu court puisqu’il est tombé entre 14,6 et 17 po d’eau. C’est la même chose pour le centre de la province avec 14,4 et 18,8 po de pluie.

Le Sud-Ouest a été bien arrosé avec un minimum de précipitation de 15,1 et un maximum de 18,9 po.

C’est le Nord-Est qui a connu le plus de disparité entre ses régions. Certaines sont restées au sec avec 12,2 po d’eau de pluie alors que d’autres ont reçue de 20,1 po.

C’est le même scénario pour le Nord-Ouest de la province. Les régions les moins pluvieuses ont quand même obtenu 14,4 po d’eau et les plus arrosés ont reçu 20 po.