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le Mercredi 23 novembre 2022 13:33 Alimentation

Tire Sainte-Catherine, une recette de famille

La tire Sainte-Catherine torsadée est coupée au ciseaux. Photo Édith Boisvert
La tire Sainte-Catherine torsadée est coupée au ciseaux. Photo Édith Boisvert
Pour souligner la Sainte-Catherine, Agricom a eu le plaisir de s'entretenir avec un adepte de la traditionnelle tire du même nom
Tire Sainte-Catherine, une recette de famille
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Pierre Riopel se souvient de faire de la tire pour la Sainte-Catherine et d’en apporter dans une petite boîte à l’école dans la région lorsqu’il était enfant dans la région de Sudbury. La tire Sainte-Catherine fait partie de son héritage familial et il en est assez fier. Sa recette lui vient de sa mère, Colette Blais Riopel, et de sa grand-mère avant elle, Marie-Anne Bradley Castonguay, qui l’a probablement reçue de sa propre mère ou grand-mère. Aujourd’hui, cette recette se trouve dans un livre de recettes soigneusement préparé par sa mère.

Mme Blais Riopel a recueilli toutes les recettes familiales, probablement pour les transmettre à ses 3 enfants. C’est en fait son patrimoine, une partie de son histoire qu’elle a mise sur papier. « Elle écrivait la recette et ensuite elle écrivait de qui elle l’avait eue. On a l’historique de chacune de ses recettes », explique Pierre Riopel.

S’il ne prépare  pas la tire tous les 25 novembre, il partage cette recette depuis plusieurs années. Lorsqu’il enseignait au secondaire, il l’a fait découvrir à ses étudiants.

« Je sais que j’ai partagé cette recette avec beaucoup de mes élèves. J’espère qu’il y en a encore qui la font avec leur famille » – Pierre Riopel

Il se souvient de la curiosité des élèves qui avaient entendu parler de cette fameuse tire sans jamais avoir goûté à ce bonbon sucré.

« Ça fait partie de notre patrimoine et de notre histoire collective », affirme Pierre Riopel. Lorsqu’il pense à cette recette familiale, il aime se souvenir de toutes ces drôles d’unités de mesure qu’on retrouve dans les recettes de nos grand-mères. La recette de tire de la famille de M. Riopel nécessite justement « du beurre gros comme un œuf ».

« Toutes ses mesures là, je trouve ça absolument fascinant » dit-il le sourire dans la voix. C’est tout ça qui constitue le patrimoine d’une famille et d’une communauté.

Pierre Riopel accepte de partager sa recette une fois de plus.

Ingrédients

  • 1 tasse de sirop de maïs
  • 1 tasse de mélasse
  • 2 tasses de cassonade
  • Gros comme un œuf de beurre
  • ½ c. à thé de crème de tartre
  • 2 c. à soupe de vinaigre

Préparation

  1.     Beurrer un plat allant au four de beurre ou le couvrir de papier ciré
  2.     Mélanger le sirop de maïs, la mélasse, la cassonade, le beurre et le vinaigre dans une casserole
  3.     Chauffer jusqu’à 260 °F
  4.     Ajouter la crème de tartre
  5.     Transposer le contenu de la casserole dans le plat beurré
  6.     Laissez tiédir de 15 à 20 min.
  7.     Se beurrer généreusement les mains
  8.     Plier en 2 la préparation pendant 10 min
  9.     Couper en 2 la préparation
  10. Prendre une moitié et étirer la préparation
  11. Couper des morceaux à l’aide de ciseau.

Astuce : se beurrer les mains préviendrait les ampoules en plus d’aider à tirer plus facilement. Allez-y généreusement. Aussi, tirer la tire et la couper se fait beaucoup mieux à 2. C’est une recette conçue pour être partagée, autant lors de sa conception que lorsqu’elle est terminée.

Selon la légende, la tire Sainte-Catherine a été inventée par Marguerite Bourgeoys un 25 novembre. Marguerite Bourgeoys est une religieuse qui fit le voyage de la France vers la Nouvelle-France en 1653. Elle s’établit près de Ville-Marie. Son rôle principal est d’héberger et de guider les filles du Roy lors de leur arrivée à Ville-Marie avant leur mariage. Elle entreprend aussi de faire l’éducation des jeunes filles et garçons colonisateurs ou autochtones.

C’est pour attirer des enfants autochtones vers son école  qu’elle aurait inventé cette recette de bonbons sucrés.

Il n’y a donc pas de lien direct entre ce fameux bonbon et la patronne des vieilles filles. Encore moins entre le bonnet traditionnel et la martyre du même nom!