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le Mercredi 30 novembre 2022 14:26 Cultures

Forte demande pour les sapins de Noël

Forte demande pour les sapins de Noël
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Cette année encore, la province connaît une pénurie d’arbres de Noël. Pourtant, l’Ontario est une des provinces qui produit le plus de sapins. Le problème serait surtout dû à l’augmentation de la demande et la diminution du nombre de pépinières.

« Il y a une grosse pénurie d’arbres de Noël. Les gens s’y prennent de bonne heure pour les acheter », affirme Colin Matassa, gérant des Serres Robert Plante Greenhouses. Le commerce d’Orléans, près d’Ottawa, a réussi à sécuriser sa réserve d’arbres, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Colin Matassa explique que la fermeture de plusieurs pépinières cause cette rareté d’arbres.

Selon Shirley Brennan, directrice de Christmas Tree Grower of Ontario, entre 2011 et 2021, ce sont 6 600 acres de pépinière à arbre de Noël qui se sont perdus.

Il reste encore des fermes à arbre de Noël. C’est le cas du Boisé Brabant, où Yvon Brabant, le propriétaire de la pépinière située à Casselman, a décidé de réformer une ferme laitière en ferme à arbres de Noël il y a quelques années.

L’ancien agent financier gouvernemental a décidé de passer sa retraite à transformer une ferme laitière en ferme d’arbre de Noël entre autres choses. C’était une occasion de créer un lieu de rassemblement pour sa famille qui s’implique dans ces projets.

Pour répondre à la demande changeante, il plante de 1 000 à 1 5000 arbres de plus que ce qu’il vend. Suivre les tendances en matière d’arbres de Noël est compliqué puisqu’un arbre peut prendre 8 à 10 ans avant d’être prêt. « Il faut toujours être très à l’écoute et toujours être 2-3 pas en avant », confie Yvon Brabant.

Le propriétaire cultive différentes espèces dans ses champs, dont le sapin baumier, très populaires en raison de son odeur prononcée. Il cultive de plus en plus le sapin fraser aux branches plus solides. On peut retrouver sur sa terre plusieurs épinettes, dont l’épinette bleue. « Pour ceux qui ont des chats qui sont un peu trop amoureux des sapins de Noël, je le recommande à cause de ses aiguilles solides », explique-t-il en riant.

Bien qu’il avoue être débordé pendant les premières semaines de décembre, l’ancien agent financier explique que son travail s’étale à l’année. Pendant la basse saison, il est occupé à nettoyer, terrasser et faire venir une pelle mécanique pour se débarrasser des troncs et des racines. C’est une fois que cette étape est terminée qu’il peut transplanter les pousses d’arbre. Il le fait 2 fois par an, au printemps et à l’automne.

Au printemps, il s’affaire à tailler les arbres qui ont plus de 2 ans. La tâche présente plus d’un mois de travail. C’est avec ces coupes qu’il assure la belle robe triangulaire et bien fournie qui plaît tant aux clients. « Les gens préfèrent une robe svelte. On évite que l’arbre ait 6 pieds de circonférence », affirme le sylviculteur.

Yvon Brabant prend soin de ces arbres tout au long de leur vie. Pendant ce temps, il doit faire face aux aléas climatiques comme ceux de l’an dernier. L’année 2021 a été terrible. « La gelée tardive a fait que peu de bourgeons se sont développés et il y a eu la sécheresse pendant l’été, raconte Yvon Brabant. J’ai perdu environ 500 arbres prêts pour la vente. »

Il n’y a pas que dame Nature qui peut causer des problèmes. Le propriétaire raconte qu’un troupeau de chevreuil s’est établi dans la région il y a 6 ou 7 ans. Les chevreuils s’en sont donné à cœur joie dans ses champs et ont mangé 30 % de sa production de sapin. Il a dû clôturer ses champs de sapin pour prévenir les dommages par des animaux trop gourmands. L’impact de cette invasion se fera sentir sur ses ventes d’ici 2 ans.