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le Mercredi 25 janvier 2023 8:38 Chronique

Eille! Reste sur les pistes avec ton ski-doo!

Chez la famille Clément, la motoneige est un des grands plaisirs de l'hiver. — photo : Sandra Clément
Chez la famille Clément, la motoneige est un des grands plaisirs de l'hiver.
photo : Sandra Clément
J’adore faire de la motoneige. Mais quand j’en vois qui sortent des sentiers balisés et qui maganent nos champs, je ne trouve pas ça drôle.
Eille! Reste sur les pistes avec ton ski-doo!
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photo : Sandra Clément

Laissez-moi d’abord vous parler de ce sport d’hiver que je pratique depuis mon enfance.

La motoneige a toujours fait partie de ma vie. J’ai vu mon père « crinquer » et lâcher des mots de frustration quand la motoneige de ne partait pas du premier coup de crank!

Du plaisir d’hiver des plus fous! Ado, avec mon frère qui est seulement deux ans plus vieux que moi, on rejoignait nos amis pour des promenades en soirée.

Nous étions parfois plus de dix motoneiges, de toutes les marques : Arctic Cat, Yamaha, Polaris… Mais pour nous, c’était et c’est encore Ski-Doo. « Chez nous, c’est Ski-Doo », comme le chante si bien Sara Dufour!

De belles rides!

J’étais une passagère ou plutôt… un drapeau! Ça roulait!

D’Embrun, direction le Paradis de la motoneige à Bourget. Et si la randonnée jusqu’à Bourget s’était bien déroulée, on passait par Chez Philias à Hammond sur notre chemin de retour. Là on était fier du millage accompli, de retour à la maison les pieds pis les mains gelés!

Les motoneiges n’étaient pas comme aujourd’hui. Les poignées chauffantes, le reculon ou même le démarreur électrique, ça ne faisait pas partie des options.

Des rides, j’en ai eux! Chaque ride était une nouvelle histoire. Tout pouvait arriver!

Aujourd’hui, le ski-doo est toujours une affaire de famille. On se promène à l’hiver longue et les randonnées peuvent nous apporter loin.

Accès à nos champs

En tant qu’agricultrice qui pratique ce sport, il me fait plaisir de partager et de donner accès à nos champs agricoles afin que les pistes puissent passer dans la région.

Avec les pistes du Club motoneige de l’est Ontario, nous avons accès à un vaste territoire. Cet organisme compte plus de 2400 membres. Il entretient un réseau de 392 km de sentiers de motoneige balisés dans Prescott et Russell.

photo : Sandra Clément

La motoneige est l’activité touristique hivernale qui a le plus grand impact économique en Ontario. Dans les comtés de Prescott et Russell seulement, les retombées économiques seraient de plus de 14 millions $ par année.

Partager l’accès à nos terres, ce n’est pas que du positif. Certains ne savent pas lire les pancartes. Ils circulent dans nos champs, hors des pistes, comme si tout leur était permis.

J’admets que moi aussi, avant de devenir agricultrice, je ne savais pas qu’une motoneige pouvait endommager un champ. J’en ai fait, des détours hors des pistes!

En début et en fin de saison, lorsque la neige se fait plus rare, c’est à ces moments que le passage d’une motoneige peut avoir un impact direct sur les récoltes.

Sous la neige, le champ n’est pas à nu. Du blé, de la luzerne ou du seigle y pousse déjà, prêt à redémarrer au printemps. Les skis et la track d’une motoneige peuvent les endommager. La compaction de la neige augmente l’effet du gel sur les racines de ces plantes, ce qui affecte leur croissance au printemps.

Pertes de rendement

Les pertes de rendements que nous subissons à cause des motoneiges sont difficiles à établir, mais les dommages aux cultures sont très visibles.

Nous acceptons tout ça, car nous sommes nous-mêmes des passionnés de motoneige. Nous savons aussi que cette activité génère des revenus dans notre village.

S’il vous plait, ne testez pas la patience des propriétaires de terres agricoles qui vous donnent accès à ce magnifique réseau de pistes.

Allez, BRAP, BRAP! Amusez-vous sur les sentiers et soyez prudent! Bonne saison 2023.